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Dans les Phanérogames,
le périanthe est fréquemment
réduit à un seul verticille
: on admet généralement que le verticille qui persiste dans
ce cas représente le calice et on appelle
apétales, c.-à-d. sans corolle,
les fleurs qui présentent ce caractère. Néanmoins
Alphonse de Candolle a été conduit à considérer
comme une corolle le périanthe unique de certaines familles de plantes
(Santalacées, Olacinées, Protéacées, Loranthacées).
Pour Auguste de Candolle,
les mots apétale, monochlamydé,
monopérianthé étaient synonymes.
Certaines fleurs
qui sont normalement pourvues d'une corolle peuvent parfois devenir apétales
par avortement: cela se voit notamment chez les Violettes, les Cerastium,
les Oxalis. Le calice est ordinairement de petites dimensions et coloré
en vert par la chlorophylle; toutefois,
dans les fleurs apétales, il n'est pas rare de le voir acquérir
une grande taille et prendre de vives couleurs qui le font ressembler à
une corolle (Daphné, Anémone,
Clématite, Aristoloche) sa véritable
nature n'est alors démontrée que par l'étude des relations
de ses folioles avec les étamines.
Cette détermination est parfois rendue encore plus difficile par
ce fait qu'à un calice pétaloïde peuvent venir se surajouter
des pièces basilaires vertes ayant
l'apparence de véritables sépales
: le fait s'observe dans la Belle-de-Nuit (Mirabilis jalapa); la comparaison
avec des plantes voisines prouve qu'il s'agit dans ce cas non d'un calice,
mais d'un involucre formé de plusieurs
bractées.
Les plantes à fleurs apétales
ne sont plus considérées aujourd'hui comme constituant une
unité systématique, mais dans le passé ont les rencontre
en tant que groupe dans diverses classifications. étaient réunies
par Tournefort
dans les classes 15 et 18 de son système. A. L. de Jussieu
en faisait une des trois subdivisions du grand embranchement des Dicotylédones
et subdivisait cette division elle-même en trois classes : Epistaminie,
à étamines épigynes
(Aristoloche); Péristaminie, à étamines périgynes
(Thyméléacées, Protéacées, Lauracées,
Polygonacées); Hypostaminie, à étamines hypogynes
(Plantaginées, Amarantes, Dentelaires).
On a encore proposé de diviser les
plantes apétales en deux groupes :
1° Apétales non
amentacées, dont les fleurs mâles ne sont jamais disposées
en chatons (Amarante, Chénopodiacées,
Polygonacées, Urticacées, Euphorbiacées, Ulmacées,
Daphné, Buis, etc.);
2° Apétales amentacées,
dont les fleurs mâles sont disposées en chatons (Castanéacées,
Salicacées, Juglandacées, Platane). Les Conifères
et les Cycadées sont également
apétales. (R. BL.).
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