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L'Antilocapre
(Antilocapra) est un genre de Mammifères Ruminants,
créé par Owen (1818), pour le Prong-horn ou Chamois à
cornes fourchues de l'Amérique
du Nord, le seul Mammifère
américain qui se rapproche du groupe des Antilopes,
dans lequel on l'a confondu pendant longtemps. Mais les recherches de Caton
ont montré que les cornes du Prong-horn n'étaient pas persistantes
comme celles des Antilopes et des autres Ruminants à cornes creuses
(Bovidae), mais tombaient chaque année
et se renouvelaient comme celles des Cerfs. La
connaissance de ce fait important a conduit les naturalistes à faire
de cette unique et curieuse espèce le type d'une famille à
part, intermédiaire à celles des Cerfs et des Antilopes,
et dont la Girafe est parmi tous les Ruminants
de l'ancien continent, le type qui s'en rapproche le plus par la conformation
des cornes frontales.
Cette famille des
Antilorapridae (Gill) est caractérisée de la manière
suivante : Cornes caduques se renouvelant, dans
les deux sexes, à l'époque de la reproduction, sous formes
d'étuis pseudo-cornés, formés de poils agglutinés
et recouvrant des axes osseux, persistants, qui sont un prolongement des
os frontaux. L'apophyse
styloïde est renfermée dans un canal complètement fermé
par suite de l'extension latérale de la base du temporal. Ces cornes
ressemblent à celles de la Girafe par le noyau osseux, qui forme
leur axe central persistant, et par les poils qui en recouvrent la plus
grande partie. Quand on coupe la base de cet étui, le sang coule
abondamment, comme chez les Cerfs quand leur bois est encore dans le velours.
De même que
chez ceux-ci, la peau disparaît à mesure que la corne pousse
et vieillit, c.-à-d. à mesure que la saison s'avance : en
même temps l'andouiller antérieur se développe et l'extrémité
se recourbe en arrière. L'axe osseux, très solide, et continu
avec le frontal, atteint 15 cm chez le mâle; cet axe est droit et
ne présente pas trace de fourche. Chez le jeune âgé
de 6 mois, la première corne toute droite, recouverte de poils absolument
comme celle de la Girafe, atteint son développement complet vers
la fin de janvier, bien qu'elle n'ait guère plus de 3 cm de long.
C'est alors que la première mue a lieu par la chute de l'étui,
repoussé par un nouvel étui qui s'est développé
en dessous. Cette mue se reproduit plusieurs fois
jusqu'à ce que la corne ait acquis tout son développement,
ce qui a lieu en octobre aux Etats-Unis. Cette
époque est probablement variable, avec l'époque du rut,
suivant les localités. Cette mue se reproduit ensuite chaque année,
et si certains auteurs ont nié le fait, c'est que l'on ne voit jamais
l'animal sans cornes par la raison que le nouvel étui, déjà
formé quand il provoqua la chute de celui qui le recouvre, se développe
et durcit rapidement, soutenu par le noyau osseux qui lui sert de base.
Il n'existe dans ce genre ni larmiers ni glandes
métatarsales comme chez les Cerfs, mais on trouve jusqu'à
onze paires de glandes cutanées odorantes sur diverses parties du
corps sur les flancs, entre les doigts des pieds, sur le dos comme dans
le Pécari (Dicotyles), etc.
Le Prong-horn habite
l'Amérique du Nord à l'Ouest du Missouri,
depuis la rivière Saskatchewan, qui est sa limite Nord, jusqu'à
la Sonora et dans l'Etat du Tamaulipas, au Mexique.
C'est un des animaux caractéristiques de la faune des prairies,
qui s'étendent sur le versant méridional des Montagnes Rocheuses.
Les formes et la taille rappellent le Chamois. La couleur est d'un fauve
isabelle plus clair sous le ventre.
On rencontre cet
animal par petites troupes sous la conduite d'un vieux mâle. Sa course
est légère et rapide, et il peut faire des sauts énormes.
On dit qu'il attaque et tue les Serpents à sonnettes (Crotalus)
qu'il rencontre dans la prairie en les lançant en l'air à
l'aide de ses cornes, puis se précipitant sur le reptile au moment
où il retombe à terre et le piétinant sous ses quatre
pieds fourchus réunis jusqu'à ce qu'il meure étouffé
ou écrasé.
La synonymie du genre
Antilocapre a été fort embrouillée par les auteurs.
Ce serait le Teuthtlalmaçame de Hernandez; les Mexicains
lui donnent actuellement le nom de Berendo. Gervais (Histoire
naturelle des Mammifères; t. Il, p. 205) applique à ce
genre le nom de Dicranocerus créé par H. Smith en 1827, et
transporte le nom d'Antilocapra à l'Ovis montana ou Capra lanigera.
(E. Trouessart). |
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