| Le succin ou ambre jaune est un une résine fossile, qui abonde sur les bords de la mer Baltique et que l'on rencontre également dans les terrains de lignite. C'est la résine secrétée par un Conifère (Pinus succinifer) de la période tertiaire. On y trouve fréquemment des restes d'insectes ou d'autres petits arthropodes. Le succin est solide, transparent ou opaque, blanchâtre on d'un jaune doré, susceptible d'un beau poli, ayant pour densité 1,07 environ. Il est insipide et inodore à froid; lorsqu'on le pulvérise, il ré pand une odeur assez prononcée, caractéristique. A se charge d'électricité par le frottement, d'où le nom de Karabé ( = tire-paille) qu'on lui donnait quelquefois en médecine. Exposé à la flamme d'une bougie, il brille avec flamme, se boursoufle, dégage une odeur forte, mais sans fondre complètement et tomber en gouttes, ce qui le distingue du copal. Distillé dans une cornue, il dégage des vapeurs aqueuses, de l'acide succinique et un produit huileux abondant; sur la fin de l'opération, il donne des vapeurs jaunâtres (chrysène) et il reste dans la cornue un charbon volumineux. D'après E. Baudrimont, il renferme constamment une petite quantité de soufre, dont la proportion s'élève tout au plus à 0;50 %. II est insoluble dans l'eau. L'éther n'en prend guère que la dixième partie de son poids, ce qui se dissout alors étant un mélange d'acide succinique, d'un peu d'huile volatile et de deux résines inégalement solubles dans l'alcool; le résidu est complètement insoluble dans l'alcool. Lorsqu'on le chauffe avec une solution étendue de potasse caustique, il laisse passer à la distillation un produit cristallisé volatil, dextrogyre, isomérique avec le camphre de Bornéo (Berthelot et Buignet). Le succin se laisse travailler au tour et sert à la fabrication d'objets d'ornement, de pipes et de porte-cigares; il est aussi utilisé dans la préparation des vernis. Son huile pyrogénée est la base de l'eau de Luce, qui n'est autre chose qu'un soluté d'huile de succin dans de l'alcool ammoniacal. Ce liquide, additionné d'acide nitrique, fournit un précipité résinoïde, connu sous le nom de musc artificiel. (Bourgoin). | |