| Affection est un terme de philosophie, qui signifie, d'une part, toute modification éprouvée par le sujet, dans les phénomènes de la sensibilité, nommés aussi phénomènes affectifs, et, de l'autre, toute propension bienveillante à l'égard des personnes. C'est dans les limites de ce sens que les philosophes écossais ont nommé affections la troisième classe des principes instinctifs, « ceux qui ont les personnes pour objet immédiat, et qui impliquent qu'on est bien ou mal disposé envers un homme ou tout au moins envers un être animé « (Reid), - « ceux qui ont pour objet direct et définitif de communiquer à quelqu'un de nos semblables le plaisir ou la douleur. » (Dugald Stewart). Les affections ainsi entendues se distinguent naturellement en affections bienveillantes, telles que l'amour paternel, fraternel et filial, l'amour, l'amitié, la pitié, la reconnaissance, la philanthropie, etc., et en affections malveillantes, comme la colère, le ressentiment, la haine, la jalousie, l'envie, la vengeance, la misanthropie, et que Dugald Stewart résout assez judicieusement en une affection unique, le ressentiment instinctif des injures. Ces différentes affections durent peu à l'état de pur instinct, et se transforment bien vite, sous l'influence des notions morales, en principes d'actions réfléchis; et dignes, à ce titre, d'éloge ou de blâme. L'usage, en pareil cas, ne laisse pas de leur conserver le nom d'affections. Descartes a été plus loin encore, en l'étendant aux sentiments que nous éprouvons même pour des êtres inanimés (Les Passions de l'âme, art. 83). Voir sur ce sujet Reid, Essais sur les facultés de l'esprit humain, Essai III, part. II, ch. III et suivants; Dugald Stewart, Esquisses de Philosophie morale, et Philosophie les facultés actives et morales de l'homme. (B-e). | |