| L'adjonction est une figure de grammaire et de rhétorique qui consiste à adjoindre à une phrase un membre ou une suite de membres se rattachant à cette phrase comme des branches à un tronc commun, soit à titre de sujets, soit à titre de compléments, sans qu'il soit nécessaire de répéter le mot principal, qui domine toutes ces parties, si elles sont régimes ou attributs, ou qui en est dominé, si elles sont sujets. Ex. : Marot bientôt après fit fleurir les ballades, Tourna des triolets, rima des mascarades, A des refrains réglés asservit les rondeaux, etc. (Boileau, Art poétique, ch. I). Aussitôt tu verras poètes, orateurs, Rhéteurs, grammairiens, astronomes, docteurs, Dégrader les héros pour te mettre eu leurs places, De tes titres pompeux enfler leurs dédicaces, Te prouver à toi-même en grec, hébreu, latin, Que tu suis de leur art et le fort et le fin. (Boileau). J'eusse été près du Gange esclave des faux dieux, chrétienne dans Paris, musulmane en ces lieux. (Voltaire, Zaïre; acte I, sc. 1.). Les Grecs appelaient cette figure zeugma ou sunezeugmenon, mots traduits en latin par adjunctio, d'où le mot français. Quintilien cite ces deux exemples de Cicéron : 1° Vicit pudorem libido, timorem audacia, rationem amentia; 2° Neque enim is es, Catilina, ut te aut pudor unquam a turpitudine aut metus a periculo aut ratio a furore revocaverit. Cicéron (De Orat., 3, 54) donne le nom d'adjonction à une sorte de répétition oratoire appelée en grec sumplokè. (B.). | |