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Absorption chez
les animaux (physiologie-animale).
- On nomme absorption, chez les organismes en général, un
acte physiologique par lequel une matière qui se trouvait en contact
avec une des surfaces extérieures du corps, est introduite dans
l'intérieur de ce corps en traversant la substance. Ainsi, lorsque
nous sommes dans un bain, la peau humectée
absorbe une notable quantité d'eau; si l'on dépose sur la
surface d'une plaie, ou simplement d'un vésicatoire, une matière
vénéneuse, son influence délétère ne
tarde pas à se manifester : le poison a été absorbé.
C'est par un phénomène de ce genre que les produits de la
digestion passent à travers les parois
de l'estomac et des intestins
et pénètrent dans le corps pour nourrir l'animal.
L'absorption est donc une des fonctions qui introduisent dans l'être
vivant des matériaux empruntés au dehors et propres à
le nourrir; on peut même dire qu'aucune substance ne pénètre
dans un corps vivant, si ce n'est par absorption.
L'absorption
dans le règne animal.
L'expérience
et l'observation
ont enseigné que, pour être absorbée, une substance,
quelle qu'elle soit, doit prendre une forme fluide, c'est-à-dire
se présenter à l'état liquide
ou à l'état gazeux.
Il faut, en outre, que le tissu absorbant soit
humide dans sa profondeur aussi bien qu'à sa surface pour être
perméable à la substance fluide. Les animaux aquatiques sont
donc particulièrement bien placés pour se nourrir par absorption.
Aussi est-ce dans les eaux qui couvrent si abondamment notre globe, que
l'on rencontre ces milliers d'espèces animales
d'une organisation extrêmement simple, dont la peau absorbe sans
cesse dans l'eau ambiante les substances propres à les nourrir.
Les plus imparfaits ne laissent même plus voir de canal digestif,
et toutes les substances dont ils se nourrissent sont absorbées
directement. Mais dès que l'organisation est plus compliquée,
en outre de ces matières, les animaux élaborent par la digestion
des aliments qu'ils rendent propres à être absorbés
en tout ou en partie. Il y a donc, chez la plupart des animaux, deux sortes
d'absorption : l'absorption générale, dont le produit se
nomme la lymphe tant qu'on peut le distinguer
du sang de l'animal, et l'absorption digestive ou alimentaire, dont le
chyle est un des produits. C'est seulement
chez les animaux Vertébrés que
l'on distingue nettement la lymphe et le chyle, du sang
proprement dit.
Organes
d'absorption.
Les membranes
qui étendent leurs surfaces sur les divers organes des animaux sont
les premiers instruments de l'absorption. Les physiologistes de l'Antiquité
avaient pensé que les liquides absorbés par ces membranes
étaient attirés dans les veines et
se mêlaient ainsi rapidement au sang. Mais les travaux d'Aselli
(1622), de Rudbeck
et de Bartholin
(1650), de Pecquet
(1654), etc., ont fait connaître chez les Mammifères
et chez les Vertébrés en général,
un système de vaisseaux particuliers
qui récoltent la lymphe sous les diverses membranes et qui, sous
la membrane muqueuse du canal digestif, recueillent
les produits de la digestion. Ces vaisseaux
portent le nom général de vaisseaux
lymphatiques, et ceux qui sont en rapport avec les intestins ont reçu
la dénomination spéciale de vaisseaux
chylifères. Les uns et les autres se réunissent dans
un tronc principal nommé canal thoracique, qui monte le long de
la colonne vertébrale vers la veine sous-clavière
gauche où il s'ouvre et va verser son contenu dans le sang veineux.
Ce système de vaisseaux ne recueille pas exclusivement, comme on
l'avait cru d'abord, les produits des absorptions; une partie considérable
de ces produits est introduite directement dans le sang à travers
les parois des veines qui sont très absorbantes.
Cette propriété des vaisseaux sanguins veineux, admise par
les Anciens, a été démontrée par la suite,
surtout par Mayer, Magendie,
Westrumb, etc.
Mécanisme
de l'absorption.
Lorsqu'on cherche à se rendre compte
du passage des matières fluides à travers les tissus vivants,
la première idée qui se présente est celle de bouches
ou pores absorbants dont ces tissus seraient
percés; néanmoins ces pores n'existent pas, et les fluides
passent dans les interstices que laissent entre elles les molécules
matérielles; l'absorption est donc, en grande partie, un phénomène
d'imbibition. Les fluides ne pénètrent cependant pas simplement
par capillarité, mais surtout par endosmose. |
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Absorption chez
les végétaux (physiologie
végétale). - Cette fonction a le même but chez tous
les êtres vivants, et sa définition a été donnée
à l'article précédent. Les principaux organes d'absorption
dans les plantes sont les racines qui demeurent
plongées dans un milieu humide, la terre végétale.
L'absorption s'opère chez les plantes,
comme chez les animaux, principalement par endosmose. Dans la période
active de la végétation les extrémités des
radicelles sont formées de cellules
récemment organisées, molles, perméables et gonflées
de sucs ou dissolutions aqueuses épaisses; l'épiderme
ne les recouvre pas encore, et elles sont plongées dans les dissolutions
aqueuses beaucoup moins denses que renferme la terre. Il s'établit
un courant d'endosmose qui introduit, dans les cellules superficielles
des radicelles, les sucs provenant du sol; plus ceux-ci sont fluides, mieux
ils sont absorbés, entraînant avec eux seulement les substances
tenues en dissolution. Lorsque la couche de cellules extérieures
s'est ainsi gorgée des sucs nourriciers, la couche placée
immédiatement en dessous, en absorbe à son tour aux dépens
de la première : ainsi s'établit le courant de la sève
qui monte des racines vers la tige et les feuilles.
L'absorption qu'exercent les racines
se fait par leurs extrémités, et non par les surfaces latérales
de leurs filaments. Quelques botanistes avaient admis qu'à ces extrémités
radiculaires il existait de petits organes spéciaux d'absorption,
qu'ils nommaient spongioles. On a reconnu
que c'était là une pure hypothèse et que ces organes
ne pouvaient se distinguer à l'examen le plus attentif.
Les plantes n'absorbent pas seulement par
les racines; leurs parties vertes absorbent aussi dans l'atmosphère
certains principes, et particulièrement de la vapeur d'eau, toutes
les fois que l'air ambiant est très humide. Les végétaux
aquatiques exercent par toute leur surface une absorption très active.
(DGS). |