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Zhuangzi
(Zhuang Zhou ou Chuang Tzu) est l'un des plus grands philosophes
du taoïsme. Il a vécu en Chine
entre le IVe et le IIIe
siècle avant JC., durant la période des Royaumes
combattants. Ses écrits invitent à une réflexion sur la nature
de la réalité, la relativité des valeurs humaines, et l'importance de
vivre en harmonie avec le flux naturel de l'univers. Avec son approche
non-conformiste et sa critique des valeurs conventionnelles, il a eu sur
la pensée chinoise et asiatique une influence immense.
Zhuangzi a vécu
à une époque de turbulences politiques en Chine, caractérisée par des
conflits entre les royaumes et une quête de sagesse et de stabilité.
Peu de détails précis sont connus sur sa vie, mais il est traditionnellement
considéré comme ayant vécu dans l'État de Song.
Contrairement à son prédécesseur Laozi, Zhuangzi
est moins intéressé par l'implication politique directe et plus focalisé
sur la philosophie personnelle et spirituelle.
L'oeuvre principale
de Zhuangzi est le texte qui porte son nom, le Zhuangzi. Ce livre
est une collection d'essais philosophiques, de fables et d'anecdotes, souvent
écrits dans un style humoristique et paradoxal. Le texte est divisé en
trois parties :
• Les
chapitres intérieurs (neipian), les premiers chapitres, sont ordinairement
attribués directement à Zhuangzi lui-même.
• Les chapitres
extérieurs (waipian) ont été probablement rédigés par ses disciples
ou par des auteurs postérieurs.
• Les chapitres
mixtes (zapian) sont une collection de divers textes influencés
par ses idées.
Zhuangzi soutient que
les distinctions rigides entre le bien et le mal,
le beau et le laid, sont artificielles et subjectives.
Il critique les normes sociales et les valeurs conventionnelles et souligne
que les perspectives varient selon les individus et les contextes.
Il insiste sur l'importance
de suivre la nature et d'agir spontanément. Selon Zhuangzi, la véritable
sagesse réside dans l'harmonie avec le Dao
( = la Voie), une force naturelle qui sous-tend l'univers. La spontanéité
ou wu wei (littéralement non-agir)
est une manière de vivre en accord avec le Dao, sans forcer ni contrarier
le cours naturel des choses.
Zhuangzi voit le
monde comme étant en constante transformation. Il utilise des métaphores
de rêve et de métamorphose pour illustrer
la nature changeante de la réalité. Par exemple,
il raconte
l'histoire célèbre de Zhuangzi rêvant qu'il est un papillon,
puis se réveillant pour se demander s'il est un humain ayant rêvé d'être
un papillon, ou un papillon rêvant d'être un homme.
Le philosophe critique
les prétentions de la rationalité
et de la sagesse académique, prônant plutôt une compréhension intuitive
et immédiate du monde. Il se moque souvent des philosophes et des lettrés
qui s'attachent à des distinctions intellectuelles au détriment de la
véritable compréhension du Dao. |
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