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Zambie
Republic of Zambia

15 00 S, 30 00 E
La Zambie est un Etat du Sud de l'Afrique. Il est enclavé entre l'Angola, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Malawi, le Mozambique, le Zimbabwe, le Botswana et la Namibie
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Carte de la Zambie.
Carte de la Zambie
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D'une superficie de 752,618 km², le pays est peuplĂ© de 20 millions d'habitants (2024). Capitale : Lusaka (1,3 million d'habitants). Autres villes importantes : Kitwe (401.000 hab.), Ndola (395.000), Kabwe (189.000), Chingola (149.000). Administrativement, la Zambie se divise en 9 provinces : 

Les provinces de la Zambie

Central
Copperbelt
Eastern
Luapula
Lusaka
Northern
North-Western
Southern
Western
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Géographie physique de la Zambie

Le relief de la Zambie est dominé par un vaste plateau ondulé qui s'étend sur la majeure partie du territoire. L'altitude moyenne est comprise entre 1000 et 1400 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce plateau est interrompu par quelques chaînes montagneuses, notamment dans le nord-est avec les monts Mafinga, point culminant du pays (2301 m), à la frontière avec le Malawi. D'autres reliefs notables sont les hauteurs autour de Mbala et les collines de Muchinga, qui forment une ligne de séparation des eaux entre plusieurs bassins fluviaux.

Le réseau hydrographique de la Zambie est dense et structuré autour de trois grands bassins fluviaux : le bassin du Zambèze, le bassin du Congo et celui du lac Nyassa. Le Zambèze, fleuve principal, traverse le sud du pays sur près de 1600 km et alimente les célèbres chutes Victoria (Mosi-oa-Tunya), classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Parmi ses affluents importants, on compte la Kafue et la Luangwa, qui drainent l'ouest et le centre. Dans le nord, des rivières comme la Chambeshi et la Luapula alimentent le système du fleuve Congo, via le lac Bangweulu et le lac Mweru. Le lac Tanganyika, à l'extrême nord, fait également partie du bassin du Congo.

La géologie de la Zambie repose en grande partie sur le craton du Kalahari et la ceinture de cuivre (Copperbelt), riche en gisements de cuivre, cobalt et autres minerais. Cette zone métallogénique, dans le centre-nord, est le moteur de l'économie zambienne. Les sols sont principalement ferrallitiques ou latéritiques, souvent pauvres en nutriments en raison de l'altération tropicale, sauf dans les vallées fluviales.

Le climat est de type tropical avec trois saisons distinctes : une saison sèche fraĂ®che de mai Ă  aoĂ»t, une saison sèche chaude de septembre Ă  novembre, et une saison des pluies de dĂ©cembre Ă  avril. Les prĂ©cipitations varient de 700 mm dans le sud Ă  plus de 1400 mm dans le nord. 

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Zambie : les chutes Victoria (Zambčze).
Les chutes Victoria (Zambèze) vues depuis la Zambie. Source : The World Factbook.

Biogéographie de la Zambie

La majeure partie de la Zambie appartient à la zone phytogéographique guinéo-congolaise-soudano-zambézienne, caractérisée par la prédominance de la savane boisée de type miombo. Cette formation végétale couvre près de 60 % du territoire et se compose principalement d'espèces ligneuses du genre Brachystegia, Julbernardia et Isoberlinia. Ce type de savane se développe sur des sols pauvres, acides, latéritiques, sous un régime climatique à saison sèche marquée. Les incendies de brousse et le pâturage jouent un rôle important dans la régénération et la dynamique de ces forêts claires.

Dans les régions plus humides du nord, comme autour des lacs Bangweulu, Mweru et Tanganyika, apparaissent des zones de forêts semi-humides et des marécages permanents. Les plaines inondables, telles que celles de la Kafue Flats et du Barotse, sont dominées par des herbes hydrophiles comme Echinochloa, Oryza sauvage et Vossia. Elles servent de refuge à une faune aquatique exceptionnelle, notamment des espèces endémiques comme l'antilope Lechwe noire (Kobus leche smithemani) ou encore le bec-en-sabot du Nil (Balaeniceps rex), un oiseau emblématique.

Dans le sud et l'est du pays, la végétation devient plus ouverte avec des savanes arborées de type mopane, dominées par Colophospermum mopane, adaptées aux zones plus sèches et aux sols argileux. Ces régions accueillent une faune très différente, en particulier des herbivores de grande taille et leurs prédateurs associés.

Les hautes terres de l'est et du nord-est abritent des forêts de montagne relictuelles, témoins d'anciennes périodes humides. Bien que fragmentées, ces forêts renferment des espèces endémiques et une avifaune montagnarde spécifique, notamment autour des monts Mafinga et du plateau de Nyika. On y trouve aussi des zones de transition vers des prairies montagnardes, riches en plantes herbacées rares et adaptées à des microclimats plus frais.

La Zambie compte plus de 8000 espèces de plantes vasculaires, dont environ 250 sont endĂ©miques. La faune comprend environ 230 espèces de mammifères, 750 espèces d'oiseaux recensĂ©es, 150 reptiles et une centaine d'amphibiens. Parmi les grands mammifères emblĂ©matiques,  les Ă©lĂ©phants, hippopotames, girafes, lions, lĂ©opards, hyènes, et une grande diversitĂ© d'antilopes (puku, sitatunga, koudou, oribi). Le delta intĂ©rieur de Bangweulu abrite aussi des espèces rares comme la grue caronculĂ©e (Bugeranus carunculatus) et la sitatunga (Tragelaphus spekii), une antilope semi-aquatique.

La biogéographie du pays est également influencée par les corridors de migration animale, notamment entre les parcs nationaux de Kafue, Liuwa et le corridor de Kavango-Zambèze. Ces corridors transfrontaliers permettent aux espèces migratrices, comme les éléphants et certaines antilopes, de se déplacer entre les pays limitrophes. Cependant, la fragmentation des habitats, le braconnage et la conversion des terres en zones agricoles représentent des menaces majeures à la connectivité écologique.

Les écorégions zambiennes sont incluses dans plusieurs zones prioritaires de conservation définies par le WWF, telles que le miombo central de Zambie, la plaine inondable du Zambèze et les zones humides du système Bangweulu-Luapula. Le pays a mis en place un réseau d'aires protégées couvrant près de 30 % de son territoire, incluant 20 parcs nationaux et plus de 30 zones de gestion de la faune sauvage.

Géographie humaine de la Zambie

Population.
La Zambie compte environ 20,2 millions d'habitants en 2025, avec une croissance démographique estimée à plus de 2,8 % par an et parmi les plus rapides au monde, . Cette croissance s'explique par un taux de fécondité élevé (environ 4,7 enfants par femme) et une baisse progressive de la mortalité infantile. Plus de 60 % des Zambiens ont moins de 25 ans, ce qui impose une forte pression sur le système éducatif, les infrastructures sanitaires et l'emploi.

Les zones urbaines accueillent près de 45 % des habitants, notamment dans les agglomérations de Lusaka (la capitale, avec plus de 3 millions d'habitants) et de la Copperbelt, région minière avec des villes comme Ndola, Kitwe et Chingola. Le reste de la population vit dans des zones rurales, où l'agriculture de subsistance reste l'activité dominante. L'exode rural et l'urbanisation rapide ont conduit à l'expansion de bidonvilles et à des problèmes d'accès aux services de base dans les villes.

Bien que la pauvreté ait légèrement reculé ces dernières années, environ 54 % de la population vit encore sous le seuil national de pauvreté, avec des taux atteignant plus de 75 % en milieu rural. L'accès aux soins de santé est encore limité dans de nombreuses régions, malgré la gratuité des soins primaires instaurée par le gouvernement. Le VIH/sida reste un problème majeur, avec une prévalence de 11,1 % chez les adultes (2023). Les campagnes de dépistage, de prévention et d'accès aux antirétroviraux ont cependant porté leurs fruits.

Le système éducatif est confronté à des défis structurels : bien que l'enseignement primaire soit en principe gratuit, la qualité de l'enseignement varie fortement entre les zones urbaines et rurales. Le taux d'alphabétisation atteint environ 87 % chez les jeunes de 15 à 24 ans, mais baisse à 55 % chez les adultes plus âgés, avec des écarts notables selon le genre et la région.

La sociologie urbaine révèle une jeunesse dynamique, exposée à des influences culturelles diverses (musique, internet, téléphonie mobile), mais aussi confrontée au chômage, à la précarité du logement, à la criminalité et à l'informalité du marché du travail. Dans les campagnes, la structure sociale reste dominée par des formes communautaires, avec une forte solidarité familiale, une place importante accordée aux anciens, et des chefferies traditionnelles jouant un rôle dans la résolution des conflits, la gestion foncière et la cohésion du groupe.

La Zambie connaît également des dynamiques migratoires internes et transfrontalières. Les migrations vers les centres miniers ou la capitale sont fréquentes, tout comme les mouvements saisonniers liés à l'agriculture. Le pays accueille aussi des réfugiés originaires de la République démocratique du Congo, d'Angola et du Burundi, tout en exportant une main-d'oeuvre vers l'Afrique du Sud ou le Botswana.

Quelques-unes des principales villes de la Zambie

• Lusaka, la capitale et la plus grande ville du pays, est le centre politique et administratif de la Zambie. Elle s'est transformée au fil des décennies en un pôle urbain majeur avec une population en croissance rapide. Lusaka abrite les principaux ministères, ambassades, sièges d'organisations internationales, ainsi qu'un secteur commercial en plein essor. La ville accueille également plusieurs institutions d'enseignement supérieur, comme l'Université de Zambie, et une vie culturelle animée avec des galeries d'art, des théâtres et des marchés artisanaux.

• Ndola, située dans la province de la Copperbelt, est une ville industrielle clé et un centre logistique important. Elle dispose d'un aéroport international et constitue une porte d'entrée stratégique vers le nord du pays et les pays voisins. Historiquement, Ndola a prospéré grâce à l'exploitation minière et à l'industrie lourde. Aujourd'hui, elle abrite de nombreuses usines de transformation, des entreprises d'ingénierie et un commerce régional actif.

• Kitwe est l'un des principaux centres miniers de la Zambie et la deuxième ville la plus peuplée. Située également dans la Copperbelt, Kitwe est au cœur de l'industrie du cuivre, pilier économique du pays. Elle est dotée d'infrastructures modernes, de centres commerciaux, d'universités techniques et d'un tissu industriel dense. La ville joue un rôle essentiel dans la recherche, la métallurgie et l'ingénierie minière.

• Livingstone, proche des chutes Victoria, est la capitale touristique de la Zambie. Elle est renommée pour son patrimoine colonial et son rôle historique en tant qu'ancienne capitale du pays. Le musée de Livingstone retrace l'histoire de la région et l'exploration africaine. Grâce à sa proximité avec les chutes Victoria, classées au patrimoine mondial de l'Unesco, Livingstone accueille de nombreux visiteurs internationaux, avec des hôtels, des safaris et des activités d'aventure sur le fleuve Zambèze.

• Chingola est une autre ville stratĂ©gique de la Copperbelt, fortement influencĂ©e par l'industrie minière, en particulier l''exploitation des vastes rĂ©serves de cuivre de la 

région de Nchanga. Elle a été construite autour de ces activités et présente une forte population ouvrière. Chingola est également connue pour ses infrastructures de logement planifiées et pour être l'une des villes minières les plus organisées de Zambie.

• Mufulira, à proximité de la frontière congolaise, est une ville minière historique. Elle abrite certaines des plus anciennes mines de cuivre du pays. Bien que l'activité minière ait fluctué, la ville conserve une identité industrielle forte. Elle est également un point de passage important pour les échanges commerciaux avec la République démocratique du Congo.

• Kabwe, anciennement connue sous le nom de Broken Hill, est l'un des plus anciens centres miniers de Zambie, célèbre pour la découverte du crâne fossile de l'Homme de Broken Hill. La ville a longtemps été un centre pour l'exploitation du plomb et du zinc, bien que cette activité ait diminué. Kabwe conserve une importance économique et éducative avec de nombreuses écoles et institutions techniques, tout en luttant contre les séquelles environnementales liées à l'ancienne exploitation minière.

• Chipata, dans l'est du pays, est un centre commercial en pleine croissance, situé près de la frontière avec le Malawi. Elle joue un rôle vital dans le commerce transfrontalier et l'agriculture, notamment pour les cultures de maïs, de coton et de soja. Chipata est également un point d'entrée pour les visiteurs du parc national de South Luangwa, l'un des plus réputés d'Afrique pour ses safaris.

• Solwezi, capitale de la province Nord-Ouest, est l'une des villes les plus dynamiques économiquement grâce à l'essor de l'exploitation minière, en particulier autour de la mine de Kansanshi, l'une des plus grandes mines de cuivre d'Afrique. Cette croissance rapide a transformé Solwezi d'une ville rurale à un centre urbain émergent, attirant travailleurs, entreprises et infrastructures modernes.

• Kasama, chef-lieu de la province du Nord, est une ville culturelle et administrative importante. Elle se distingue par sa richesse historique, notamment liée aux missions chrétiennes, et sa proximité avec des sites naturels remarquables comme les chutes Chishimba. Kasama est aussi un point de convergence pour les populations rurales de la région septentrionale.

Groupes ethnolinguistiques.
Sur le plan ethnique, la Zambie est composĂ©e d'environ 73 groupes ethniques bantous, dont les principaux sont les Bemba (Nord et Copperbelt), les Tonga (sud), les Chewa (est), les Lozi (ouest), les Nsenga, les Tumbuka, les Lunda et les Luvale. Aucune ethnie n'est numĂ©riquement dominante Ă  l'Ă©chelle nationale, ce qui a contribuĂ© Ă  la relative stabilitĂ© politique du pays. 

Enfin, la politique linguistique zambienne reconnaĂ®t sept langues rĂ©gionales majeures utilisĂ©es comme langues d'enseignement dans les premières annĂ©es de l'Ă©cole primaire : bemba, nyanja, tonga, lozi, kaonde, luvale et lunda. Le bemba est la langue la plus parlĂ©e dans les Ă©changes interethniques, bien que l'anglais reste  la langue officielle dans l'administration et l'enseignement supĂ©rieur. Cette cohabitation linguistique contribue Ă  la richesse culturelle du pays, tout en posant des dĂ©fis en matière d'unification nationale et d'accès Ă©quitable Ă  l'Ă©ducation.

Bemba.
Le groupe ethnolinguistique le plus important en nombre est celui des Bemba, originaires du nord-est de la Zambie. Ils représentent environ 20 à 25 % de la population et sont historiquement associés à un royaume centralisé fondé au XVIIIe siècle. La langue bemba, qui appartient à la branche bénoué-congolaise, s'est largement diffusée, notamment dans la Copperbelt, en raison de la migration économique vers les mines. Elle est aujourd'hui l'une des langues les plus utilisées dans la vie quotidienne, les médias et les marchés.

Tonga.
Les Tonga forment le deuxième groupe majeur, vivant principalement dans le sud du pays, notamment dans les provinces Southern et Southern-West. Leur langue, le tonga, fait partie du sous-groupe bantou du plateau. Ils sont considérés comme l'un des groupes les plus anciens établis en Zambie. Leur organisation sociale repose sur des structures communautaires assez égalitaires, avec un fort attachement à l'agriculture, notamment l'élevage bovin. La construction du barrage de Kariba dans les années 1950 a profondément bouleversé leur mode de vie, en entraînant des déplacements massifs.

Chewa.
Les Chewa, situés dans l'est de la Zambie, partagent des liens linguistiques et culturels avec les populations du Malawi. Leur langue, le chewa (ou nyanja), est largement parlée dans Lusaka et ses environs. Elle a aussi été favorisée par les missions chrétiennes et l'éducation coloniale. Les Chewa sont connus pour leurs traditions initiatiques comme le gule wamkulu, une danse rituelle classée patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco.

Lozi.
Les Lozi, présents dans l'ouest du pays, sont associés à l'ancien royaume de Barotseland. Leur langue, le silozi, dérive du sesotho, résultat de l'influence des migrations sotho au XIXe siècle. Le système politique lozi reste structuré autour du litunga (roi), avec une hiérarchie administrative traditionnelle encore influente. Le Barotseland revendique régulièrement une certaine autonomie, bien que ces aspirations soient modérées par le contexte national.

Lunda. Luvale.
Les Lunda et les Luvale sont situés dans le nord-ouest de la Zambie et appartiennent à des confédérations ethnolinguistiques transfrontalières partageant des affinités culturelles avec l'Angola et la RDC. Leurs langues respectives sont distinctes mais apparentées, et elles sont souvent regroupées sous le label "langues de l'ouest". Ces groupes ont une forte tradition de royaumes anciens et des sociétés initiatiques masculines et féminines structurant l'identité collective.

Nsenga. Tumbuka.
Les Nsenga, à l'est, partagent des traits linguistiques avec les Chewa et les Tumbuka, formant une zone de transition ethnolinguistique avec le Malawi et la Tanzanie. Leur langue est comprise dans les zones frontalières et utilisée dans certains médias locaux. Les Tumbuka, quant à eux, sont surtout présents au nord-est, autour de Lundazi et de Mbala, et parlent une langue proche du chiTumbuka parlé au Malawi.

Kaonde. Lamba.
Le groupe Kaonde, présent dans la région centre-ouest, et les Lamba, situés dans la Copperbelt, sont également des locuteurs de langues bantoues du groupe sabaki central. Ces groupes ont été parmi les premiers à interagir avec les colons britanniques et les missionnaires. Leurs langues sont enseignées dans les écoles publiques et diffusées à la radio.

Autres groupes.
Outre ces groupes principaux, il existe une mosaïque de petites communautés, comme les Soli, Lenje, Ila, Bisa, Lala, Ngoni, Mambwe, Tabwa et autres. Chacune possède une langue propre, bien que de nombreuses soient mutuellement intelligibles. Certaines de ces langues sont menacées par la domination des grandes langues régionales, notamment le bemba, le nyanja et le silozi, qui servent de langues véhiculaires dans les écoles, les services publics et les médias.

Culture.
Chaque groupe ethnique possède ses propres styles musicaux traditionnels, qui utilisent des instruments locaux comme les tambours ngoma, les xylophones silimba, les harpes arquées kankobela et divers idiophones. Les danses sont exécutées lors des rites de passage, des célébrations agricoles, des cérémonies royales ou des événements communautaires. Parmi les plus connues figurent le Gule Wamkulu des Chewa, le Likumbi Lya Mize des Luvale (classé patrimoine immatériel de l'Unesco), le Kuomboka des Lozi marquant la migration annuelle du roi depuis les plaines inondables de Barotse. Ces événements attirent également un intérêt touristique croissant.

L'artisanat est un autre aspect important de la culture zambienne. Les objets courants comprennent les paniers tressés, les sculptures en bois, les batiks, les poteries, et les bijoux en perles ou en cuivre. La sculpture, notamment en bois ou en pierre, est très développée dans les régions de la Copperbelt et de Lusaka. Elle représente généralement des figures humaines, des masques et des animaux stylisés liés à la cosmogonie ou à la mythologie locale. L'art contemporain zambien est également en plein essor, avec des artistes comme Henry Tayali ou David Chuchu.

Plus de 95 % de la population se réclame du christianisme, officiellement reconnu comme religion d'État. Le protestantisme (pentecôtistes, adventistes, baptistes) est majoritaire, suivi du catholicisme. On note également une présence significative de syncrétismes religieux mêlant croyances chrétiennes et pratiques traditionnelles. Les religions traditionnelles, bien que marginales sur le plan statistique, influencent fortement les rites de passage, les croyances en la sorcellerie, les pratiques de guérison et l'organisation sociale. Il existe aussi de petites communautés musulmanes et hindoues, principalement dans les centres urbains.

Les rites de passage rythment la vie sociale : initiation à l'âge adulte, mariages, funérailles, et autres cérémonies communautaires sont fortement codifiés. Les cérémonies d'initiation, comme le Chisungu chez les Bemba pour les filles ou le Mukanda chez les Lunda pour les garçons, marquent le passage symbolique à la maturité. Elles sont accompagnées d'enseignements, de danses, de chants et de retraites en brousse.

La cuisine zambienne est largement fondée sur le maïs, qui est transformé en nshima, une pâte épaisse consommée à presque tous les repas. Elle est accompagnée de légumes feuillus (rape, chou, feuilles de patate douce), de haricots, de viande (fréquemment poulet, boeuf ou chèvre), ou de poissons comme le buka buka ou la kapenta. La cuisine est fortement régionale, avec des variantes locales intégrant des insectes comestibles comme les chenilles ifinkubala.

Dans le domaine vestimentaire, les habits traditionnels sont encore portés lors des cérémonies ou des célébrations. Les femmes portent souvent le chitenge, un tissu coloré aux motifs vifs, utilisé comme jupe, turban ou pagne. Les hommes adoptent un mélange de vêtements occidentaux et traditionnels selon le contexte social.

Le théâtre, la poésie et la littérature contemporaine sont en développement, volontiers porteurs de messages sociaux et politiques. Des écrivains comme Dominic Mulaisho et Ellen Banda-Aaku abordent les thèmes de la modernité, de l'identité et de la condition postcoloniale. La culture urbaine, quant à elle, voit émerger de nouvelles formes d'expression : le zed pop, le hip-hop, les arts visuels numériques et la satire politique sur les réseaux sociaux.

La télévision, la radio communautaire et les médias sociaux jouent un rôle croissant dans la diffusion et la transformation des pratiques culturelles, notamment auprès des jeunes générations.

Économie.
Le secteur minier représente environ 70 % des recettes d'exportation et 10 % du PIB. La Zambie est l'un des premiers producteurs africains de cuivre, avec des réserves importantes concentrées dans la région de la Copperbelt et dans le nord-ouest, autour de Solwezi. La ceinture cuprifère contient aussi du cobalt, du nickel, de l'or, de l'uranium et des terres rares. La dépendance au cuivre a cependant fragilisé l'économie face à la volatilité des prix sur les marchés internationaux. Les grandes compagnies minières étrangères, comme First Quantum Minerals, Barrick Gold ou Mopani (détenue partiellement par l'État via ZCCM-IH), dominent le secteur, posant des défis en termes de fiscalité, de contrôle environnemental et de retombées locales.

L'agriculture emploie environ 60 % de la population active, mais contribue à moins de 20 % du PIB. Elle est dominée par des petites exploitations familiales orientées vers l'autoconsommation, avec une faible mécanisation. Les principales cultures comprennent le maïs (aliment de base), le sorgho, le riz, les arachides, le coton, le soja, le tabac et le tournesol. L'élevage, bien que présent, reste limité par des contraintes sanitaires (maladies animales, sécheresse). Le gouvernement tente de dynamiser le secteur par des politiques de subvention aux intrants et des projets d'irrigation, mais les résultats sont mitigés. Le pays possède aussi un potentiel important pour l'agriculture commerciale, en particulier dans les zones à forte pluviométrie et autour des axes routiers.

Le secteur industriel reste peu développé et principalement axé sur la transformation des produits agricoles (meunerie, huileries, brasseries) et miniers (fonderies de cuivre). L'industrie manufacturière souffre d'un coût élevé de l'énergie, d'un accès limité au crédit et d'une faible compétitivité par rapport aux importations. Des zones économiques spéciales ont été créées pour attirer les investissements et diversifier l'économie, notamment à Lusaka, Ndola et Chambishi. Elles ont connu un certain succès dans le secteur agroalimentaire et les services logistiques.

Les services représentent plus de 50 % du PIB. Ils sont soutenus par les télécommunications, la finance, le commerce et le tourisme. Les services bancaires sont en croissance, avec une régulation de plus en plus sophistiquée, bien que le taux de bancarisation reste faible dans les zones rurales. Le tourisme repose sur les parcs nationaux (South Luangwa, Lower Zambezi, Kafue), les chutes Victoria et les safaris. Toutefois, ce secteur reste sous-exploité, en raison d'un déficit d'infrastructures, de marketing et de connectivité aérienne.

Grâce au boom des matières premières, la Zambie a connu une forte croissance au début des années 2000, mais l'endettement public est devenu un défi majeur. En 2020, le pays est devenu le premier en Afrique post-covid à faire défaut sur sa dette souveraine. Le service de la dette publique représente plus de 45 % des recettes de l'État, ce qui limite la marge de manœuvre budgétaire. Un programme de restructuration de la dette a été engagé avec les créanciers bilatéraux, le Club de Paris et le FMI, avec pour objectif de rétablir la soutenabilité des finances publiques. En parallèle, des réformes structurelles ont été engagées : réduction des subventions, amélioration de la gouvernance fiscale, numérisation des douanes et réforme des entreprises publiques.

La monnaie nationale, le kwacha zambien, est sujette à de fortes fluctuations. L'inflation, longtemps à deux chiffres, a été progressivement contenue, mais reste sensible aux variations climatiques (effets sur l'agriculture et l'hydroélectricité) et aux prix des carburants. Le chômage, bien que difficile à mesurer précisément en raison de l'importance de l'économie informelle, reste élevé, en particulier chez les jeunes diplômés.

L'économie zambienne est également confrontée aux défis du changement climatique. Les sécheresses, inondations et irrégularités des précipitations affectent l'agriculture, la sécurité alimentaire et la production d'énergie, qui repose à plus de 80 % sur l'hydroélectricité. Le barrage de Kariba, par exemple, a connu de fortes baisses de niveau d'eau, ce qui a entraîné des coupures d'électricité prolongées. Le gouvernement cherche à diversifier le mix énergétique par le solaire, l'éolien et les interconnexions régionales.

Enfin, le commerce régional est vital pour la Zambie, qui est membre de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et du Marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA). Ses corridors d'exportation sont le corridor de Tazara vers Dar-es-Salaam, le corridor de Beira (Mozambique) et celui de Walvis Bay (Namibie). Ces routes stratégiques facilitent l'accès aux ports maritimes, bien que leur efficacité soit entravée par la logistique déficiente et la bureaucratie douanière.

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