| Ibn-Younis, est un astronome arabe né en Egypte vers le milieu du Xe siècle, d'une famille originaire du Yémen. Il s'instruisit, dit-on, à l'école d'Aboul-Wéfa, et, comme celui-ci, eut le bonheur d'être protégé par les grands de ce monde, notamment par le calife Aziz. C'était aux environs du Caire qu'il observait, et ses observations se prolongèrent presque jusqu'à sa mort, arrivée en 1008, pendant trente ans. Il est l'un des principaux auteurs de la Grande Table ou Table Hakémite, que les Arabes regardaient comme l'ouvrage le plus important qui ait paru en ce genre dans leur langue. On y trouve tout ce qui concerne la pratique des instruments astronomiques, le calcul et l'usage des tables chronologiques et trigonométriques. Voici comment l'auteur s'exprime dans sa préface. « Au nom du Dieu clément et miséricordieux. L'étude des corps célestes n'est point étrangère à la religion. Cette étude seule peut faire connaître les heures des prières, le temps du lever de l'aurore, où celui qui veut jeûner doit s'abstenir de boire et de manger; la fin du crépuscule du soir, terme des voeux et des devoirs religieux; le temps des éclipses, temps dont il faut être prévenu pour se préparer à la prière qu'on doit faire en pareil cas. Cette même étude est nécessaire pour se tourner toujours, en priant, vers la Kaaba, pour déterminer le commencement des mois, pour connaître certains jours douteux, le temps des semailles, de la pousse des arbres et de la récolte des fruits, la position des lieux par rapport à un autre, et pour voyager sans s'égarer. Le mouvement des corps célestes étant ainsi lié à des préceptes divins, et les observations du temps du calife AI-Mamoun étant déjà anciennes et donnant lieu à des erreurs comme celles faites précédemment par Archimède, Hipparque, Ptolemée et d'autres, notre maître et seigneur l'iman Hakem a ordonné d'observer les corps célestes dont le mouvement est rapide (la Lune, Mercure et Vénus) et plusieurs de ceux dont la marche est pus lente (Mars, Jupiter et Saturne). » Ce passage a quelque intérêt, parce qu'il montre comment les Arabes musulmans comprenaient l'utilité de l'astronomie. (F. Hoefer). | |