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Werner (Abraham
Gottlob), né à Wehrau en Silésie
en 1750, mort à Dresde en 1817. Il
ne s'était, pendant son long enseignement absenté que deux
fois de Freyberg : en 1802, où il reçut à Paris
le brevet d'associé étranger de l'Institut et celui de citoyen
français; et en 1817, étant allé à Dresde dans
l'espoir de trouver quelque soulagement à sa dernière maladie.
Parmi ses principaux élèves, on remarque Alexandre
de Humboldt, Léopold de Buch. Son Traité
d'oryctognosie (Freyberg, 1792, in-8°) est le plus remarquable
de ses ouvrages.
Le chef de l'école des Neptuniens,
Werner, professeur à l'école des mines de Freyberg (Saxe),
réunissait pendant plus de quarante ans (de 1775 à 1817)
autour de sa chaire une jeunesse nombreuse, avide de s'instruire. Le premier
il fit de l'étude des minerais et de l'art du mineur une science
à part, et, en lui donnant le nom d'oryctognosie, il la sépara
de la minéralogie proprement dite; de même qu'ils sépara,
sous le nom de géognosie, la connaissance positive des masses constitutives
de l'écorce terrestre, de ce qu'on appelait la géogénie,
c'est-à-dire l'histoire ou la théorie de la formation du
globe.
Suivant le système auquel Werner
a attaché son nom, l'eau est la source de toute formation. Recouvrant,
à l'origine, toute la surface du globe, y compris le sommet des
plus hautes montagnes, l'eau tenait en dissolution ou en suspension les
éléments de tous les terrains : ceux qui se sont déposés
les premiers, les plus anciens dépôts, ont formé les
principales assises ou les principales sommité. L'eau baissant peu
à peu de niveau, et son action dissolvante venant à changer,
de nouveaux dépôts ont recouvert les premiers sous forme de
couches d'une grande étendue, mais en s'élevant à
des hauteurs de moins en moins considérables. Le niveau venant à
baisser encore, une agitation plus grande des eaux rendait la cristallisation
plus confuse, et bientôt n'apparurent que des masses terreuses, de
simples sédiments; les courants de plus en plus rapprochés
du fond de l'immense réservoir, l'attaquèrent, en détachèrent
des fragments, les chassèrent et mêlèrent ainsi des
dépôts purement mécaniques aux précipités
chimiques qui se formaient sans cesse.
A ces périodes d'agitation succédèrent
des périodes de tranquillité, et c'est alors que les êtres
organisés firent leur première apparition. Mais ces périodes
de tranquillité furent interrompues par de grandes révolutions
: à deux époques différentes les eaux ont extraordinairement
haussé de niveau, et elles ont produit de nouveaux dépôts
cristallins qui ont recouvert tous les terrains formés précédemment.
En somme, aux yeux du chef des neptuniens, toutes les roches, même
le basalte, étaient des précipités
chimiques d'une sorte de fluide chaotique, formant, à l'origine
des choses, une mer universelle. (Hoefer). |
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