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Wellington

Arthur Colley Wellesley, duc de Wellington, est né en 1768 à Duncan-Castle, en Irlande d'une famille récemment anoblie, mort en 1852, était la troisième fils du vicomte Wellesley. Il reçut les premières notions de l'art de la guerre en France, à l'École militaire d'Angers, entra au service en 1787 comme sous-lieutenant, fut envoyé en 1797 en Inde, dont son frère aîné, lord Wellesley, venait d'être nommé gouverneur, fut, après la prise de Seringapatam, chargé du gouvernement de cette place (1799); dirigea une expédition contre les Mahrattes orientaux et les battit au village d'Assye (Bérar), où il n'avait que 8000 hommes à opposer à 60000 ennemis (1803); revint en Angleterre en 1805, fut élu député à la Chambre des Communes et nommé 1er secrétaire d'Irlande; commanda une brigade dans l'expédition contre Copenhague (1807), et négocia la capitulation de cette ville.

Il fut ensuite envoyé en 1808 au Portugal avec le titre de lieutenant général, défit à Vimeiro le général Junot, qu'il contraignit à signer la convention de Sintra; fut nommé en 1809 commandant en chef de l'armée anglaise au Portugal, força les Français à évacuer ce pays, puis entra en Espagne, livra au roi Joseph et au maréchal Victor, le 27 juillet 1809, la bataille de Talavera, qui, bien qu'incertaine, lui valut la pairie et le titre de vicomte de Wellington. Puis ill fit construire, pour couvrir Lisbonne, les redoutables lignes de Torrès-Védras, qui s'étendaient de la mer au Tage; emporta d'assaut, en 1812, Ciudad Rodrigo et Badajoz; gagna sur le maréchal Marmont la bataille de Salamanque ou des Arapiles (21 juillet 1812), et entra peu de jours après dans Madrid (12 août), mais se vit contraint, par les savantes manoeuvres de Soult, de reculer jusqu'au Portugal.
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Wellington.
Wellington (1769-1852).

Wellington reprit l'offensive en 1813 à la nouvelle de des désastres français en Russie, et fut investi du commandement en chef des armées espagnoles, qu'il réunit à celui des forces anglaises; poursuivit sans relâche les troupes de Napoléon épuisées, les atteignit à Vitoria, où il remporta une victoire décisive (21 juin 1813), qui lui valut le titre de maréchal et de duc, franchit les Pyrénées et pénétra en France au commencement de 1814, malgré le vigoureuse résistance du maréchal Soult; obtint l'avantage à Bayonne et à Orthez, mais fut repoussé sous les murs de Toulouse; quitta l'armée et accourut à Paris à la nouvelle de l'occupation de la capitale par les Alliés, représenta l'Angleterre au congrès de Vienne, et s'y montra l'un des plus modérés parmi les vainqueurs; fut, au retour de Napoléon, en 1815 nommé par les souverains alliés généralissime des armées européennes coalisées et livra le 18 juin 1815, avec Blücher, la bataille de Waterloo, qui mit fin à la carrière sanglante de l'Empereur. 

Wellington fut, après la fin de la guerre, chargé du commandement en chef de l'armée d'occupation; en même temps, il recevait de son gouvernement et des souverains alliés des récompenses et des honneurs de toute espèce. Il assista en qualité de plénipotentiaire aux Congrès d'Aix-la-Chapelle et de Vérone; fut, en 1828, appelé à faire partie du ministère tory formé par sir Robert Peel, et y occupa le poste de premier lord de la Trésorerie; quitta le pouvoir après la révolution de 1830, s'opposa de toutes ses forces à la réforme parlementaire; revint aux affaires en 1834 et en 1841, mais ne fit plus guère que prêter à Robert Peel l'appui de son nom. 

Le duc de Wellington avait un corps et une volonté de fer, ce qui le fit surnommer par ses compatriotes Iron duke (duc de fer). Comme homme de guerre; il se signala moins par l'élan et le génie que par le sang-froid, la prudence, la discipline, la persévérance; ses lenteurs le faisaient comparer à Fabius Cunctator (le temporiseur). Napoléon a dit de lui :

" La fortune a plus fait pour lui qu'il n'a fait pour elle." 
Lui-même il avait inscrit sur son blason cette devise : Virtutis fortuna comes. Comme homme politique, Wellington, type de l'aristocratie anglaise, se signala constamment par son antipathie pour les idées libérales et par sa résistance aux innovations. Le recueil de ses dépêches a été publié à Londres en 1838; il en a été fait un choix en français, Paris, 1840. Le duc a laissé une Correspondance précieuse pour l'histoire. Sa Vie a été écrite par Maxwell, Wright, Alexandre, et par Brialmont, Bruxelles, 1857 : ce dernier écrit n'est guère qu'une apologie.
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Dictionnaire biographique
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