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Les étoiles
de Wolf-Rayet représentent un type d'Etoiles
massives* (noté W ou WR), très chaudes entourées
d'une enveloppe-gazeuse
éjectée à grande vitesse. Ces
étoiles dont le nom dérive de ceux de Charles Wolf
et de Georges Rayet ,
se signalent par leur spectre, marqué de fortes raies d'émission.
De masses comprises entre 25 et 50 masses solaires, elles correspondent
à un stade d'évolution tardif de certaines étoiles
O et B. Une phase qui ne dure que quelques centaines de milliers d'années
mais pendant laquelle la perte de masse se révèle dix fois
plus rapide les étoiles massives ordinaires. Il s'ensuit que ces
astres sont souvent entourés de la bulle de matière qu'elles
ont expulsé, à l'instar de NGC 2359 dans le Grand
Chien, la nébuleuse brillante qui englobe l'un de ces astres
rares. Un autre exemple de Wolf-Rayet est fourni par la première
composante de Suhail al-Muhlif (Voiles), qui, vue
de la Terre, apparaît comme la plus brillante
de ces étoiles. L'importance de la perte de masse étant fortement
liée à la composition chimique des étoiles, on rencontre
les étoiles Wolf-Rayet préférentiellement dans les
régions chimiquement jeunes de la Galaxie,
ou dans des galaxies présentant les mêmes
caractéristiques juvéniles.
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WR
124, Sge |
IC
2220, Car
+
Etoile : HD 65750 |
NGC
2359, CMa
+
Etoile :HD 56925
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WR
104, Sgr
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Rouages |
Les
Wolf-Rayet finissent-elles en supernova?
Un des facteurs dont on attend donc qu'il
joue un rôle central dans la sélection des candidates réside
dans l'ampleur de leur perte de masse, toujours importante dans le cas
des étoiles massives et qui tend à s'accentuer considérablement
à la fin de leur existence. Si l'étoile perd trop de masse,
elle mourra plutôt tranquillement, ne laissant pas d'autre trace
que le gaz qu'elle a éjecté antérieurement. Tout au
plus pourra-t-on assister à un sursaut de luminosité, quelque
chose d'aussi spectaculaire que l'explosion d'un pétard mouillé,
en somme. C'est le final attendu pour les étoiles de Wolf-Rayet,
par exemple, pour lesquelles souvent l'existence d'un compagnon ajoute
encore à la perte de matière. Et c'est peut-être cela
qui est arrivé à Cassiopeia A, une supernova que personne
(sauf peut-être John Flamsteed
qui dans son catalogue
place au bon endroit une étoile magnitude 6, qu'il a noté
en 1680) n'a observée, mais dont on suppose, à partir de
la nébuleuse qu'elle a laissé, qu'elle a dû exploser
vers 1658. Le lieu et la date correspondent.
Une telle explosion, conduisant à
une luminosité cent millions de fois plus importante que celle du
Soleil, dégagerait en fait six fois moins d'énergie qu'une
supernova ordinaire. Une discrétion qui fait douter que étoiles
de ce type, pourtant relativement proches et dont l'espérance de
vie ne dépasse pas les cent mille ans, comme HD 56925, au coeur de
la très belle nébuleuse NGC 2359, dans le Grand
Chien, ou HD 192163 au centre de NGC 6888, dans la constellation
du Cygne, puissent nous offrir la supernova
à laquelle nous aspirons...
Les Wolf-Rayet et leur bulle de gaz en expansion
rappellent les nébuleuses planétaires,
dont les étoiles centrales, très chaudes, ont aussi un spectre
de "type Wolf-Rayet". On notera cependant qu'il existe une différence
de masse importante entre ces deux familles d'astres. Les étoiles
des nébuleuse planétaires ayant des masses équivalentes
à celle du Soleil. |
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