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Vergniaud

Pierre-Victurnien Vergniaud est un homme politique français, né à Limoges le 31 mai 1753, exécuté à Paris le 31 octobre 1793. Fils d'un fournisseur militaire, élevé au collège du Plessis, avocat à Bordeaux (1781), il fut distingué par Turgot. Il était au premier rang du barreau bordelais lorsque furent convoqués les Etats généraux de 1789. Elu administrateur de la Gironde (1790), puis directeur du jury au tribunal criminel (1791), il fut la même année député, le quatrième sur douze, à l'Assemblée législative. Monarchiste constitutionnel au début de sa carrière, il n'en demanda pas moins la suppression des mots Sire et Majesté.
Vergniaud.
Vergniaud (1753-1793).
(Gravure d'après F. Bonneville).

Il proposa des mesures sévères contre les émigrés, y compris les deux frères de Louis XVI. Le 31 octobre, il fut élu président; c'est à ce titre que, conformément à la constitution, il ne permit pas au ministre de la justice d'exposer les raisons pour lesquelles le roi refusait sa sanction au décret contre les émigrés. Il crut la partie gagnée lorsque Louis XVI s'entoura de ministres girondins; mais lorsque Roland; Clavière, Servan eurent été renvoyés (13 juin), il comprit que Louis XVI ne cherchait qu'à gagner du temps et qu'il conspirait avec l'étranger. Aussi blâma-t-il là conduite de La Fayette, et s'opposa-t-il, au 20 juin, à l'application de la loi martiale. 

Le 3 juillet, il compara Louis XVI au tyran Lysandre, qui « amusait les hommes par des serments comme on amuse les enfants avec des hochets ». Il demanda que, suivant le texte de la constitution, Louis XVI fût censé avoir abdiqué « pour ne pas s'être opposé par un acte formel aux entreprises armées dirigées contre la nation ». Cependant, tout en feignant de partager l'exaltation populaire, il dirigea ses plus furieuses attaques contre les ministres. Reprenant le rôle double de Mirabeau, il écrivait alors secrètement au roi, de concert avec Guadet et Gensonné, qu'on s'engageait à le sauver s'il reprenait le ministère girondin. Le roi ne comptait que sur la force, et sur les victoires allemandes. 

Au dix-août  c'est Vergniaud qui eut, comme président, à prononcer le vote qui, pour la deuxième fois, suspendait Louis XVI. Il essaya de sauver les Suisses vaincus. Les massacres de septembre  lui inspirèrent une profonde horreur pour les Parisiens. Il fat élu le premier par le département de la Gironde à la Convention. Dans le procès du roi, après avoir soutenu l'appel au peuple, il se prononça pour la mort et contre le sursis. Mais en même temps qu'il donnait de tels gages à la République, il n'avait cessé d'attaquer la Commune, les prétendus triumvirs Marat, Robespierre et Danton, la «-dictature » de Paris. Les Montagnards, surtout après la trahison du Dumouriez, prirent à leur tour l'offensive. La commission des Douze (Girondine) fut renversée, au 31 mai et au 2 juin 1793 décrété d'arrestation, Vergniaud ne chercha pas à s'enfuir. Condamné le 30 octobre, il partagea, le lendemain, le sort des Girondins. (H. Monin).

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Dictionnaire biographique
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