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Vercingétorix

Vercingétorix est le chef du grand soulèvement des Gaules contre Rome en l'an 52 av. J.-C. Il mourut égorgé à Rome en l'an 46. Au milieu du siècle qui précède l'ère commune, la Gaule se déchirait; aussi était-elle ouverte aux envahisseurs : au Nord les Belges et les Germains; au Sud les légions romaines. Cependant quelques Etats puissants s'étaient formés au milieu du chaos (les Arvernes, en particulier). La soumission de la Gaule, devenue riche et puissante, était une nécessité pour Rome; elle ne s'unit qu'une fois contre les Romains, mais trop tard. De 58 à 52, Jules César avait dirigé des campagnes victorieuses contre les Helvètes, contre les Belges, contre les Germains, contre la Bretagne; il ouvrit à l'influence de Rome toute cette partie de l'Ouest de l'Europe. Les Gaulois commencèrent à comprendre que la présence des Romains était un danger pour leur indépendance; une première révolte du chef éburon Ambiorix et du Trévire Indutiomare fut écrasée par César en 53. 
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Vercingétorix dépose les armes devant César.
La reddition de Vercingétorix, par Lionel Noël Royer (1899).

L'année suivante, un soulèvement général fut préparé, pendant l'hiver que César passait en Italie. Le signal partit du centre druidique de la Gaule, du pays des Carnutes qui se jetèrent sur Cenabum (Orléans) et y égorgèrent les négociants italiens. La nouvelle de cet événement arriva à Gergovie (située à 240 kilomètres de là) où vivait un jeune et noble Arverne, courageux, de haute stature, Vercingétorix (le grand chef des braves). Son père avait péri en voulant usurper la royauté. Quant à lui, lié d'amitié avec César, il avait jusqu'alors contribué à maintenir la paix chez les Arvernes; mais l'agitation de toute la Gaule et la tentative d'Ambiorix lui montrèrent qu'il y avait un grand rôle à jouer pour la défense de son pays. 

Dès qu'il apprit le massacre de Cenabum, il proclama l'insurrection à Gergovie malgré les nobles, souleva le peuple des campagnes et envoya de pressants messages à tous les peuples : de la Garonne à la Seine les cités répondirent à son appel, et il prit la direction de la guerre, donnant à la ligue une organisation qui avait manqué jusque-là aux tentatives des Gaulois. Vercingétorix envoya son lieutenant Luctère contre la Province romaine et marcha contre les légions au Nord, mais pendant qu'il soulevait les Bituriges, César accourait d'Italie

Le chef gaulois voulut affamer les Romains et décida que toutes les villes seraient brûlées; mais les Bituriges eurent le tort d'épargner leur belle capitale, Avaricum (Bourges), et César, l'ayant enlevée péniblement, s'y ravitailla. Il marcha ensuite sur la capitale de la ligue, Gergovie (près de Clermont-Ferrand), que l'armée de Vercingétorix vint couvrir. César, après un demi-échec devant cette ville, rejoignit à marches forcées son lieutenant Labiénus, à Agedincum (Sens) dans le pays des Sénons. Pendant ce temps, les Edues, les plus vieux alliés des Romains, se soulevaient, coupant l'armée de César de la Province. Les tribus du Nord, sous la conduite de Camulogène, s'étaient établies à Lutèce, mais Labienus y avait détruit leur armée dans une sanglante bataille ou Camulogène périt; Labienus rejoignit en hâte César à Agedincum.
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Vercingétorix (statue à Alise-Sainte-Reine).
Vercingétorix.

Une nouvelle assemblée de tous les députés de la Gaule avait confirmé Vercingétorix dans le commandement suprême. Il reprit son plan d'affamer César et de tout brûler à son approche; mais, craignant de le voir échapper sur la Saône, il eut le tort de livrer la bataille que César cherchait. L'armée gauloise fut battue et rejetée sur Alésia (Alise-Sainte-Reine, dans la Côte-d'Or, à 10 km au Nord-Est de Semur). Cette ville passait pour une des plus fortes de la Gaule et Vercingétorix y retrancha son armée sur les Flancs de la colline. Les Romains assiégèrent à la fois l'armée gauloise et la place, en l'entourant de ces travaux prodigieux auxquels excellaient les légions. 

De tous les points de la Gaule, les guerriers se rassemblèrent et vinrent attaquer le camp romain; mais cette cohue fut dispersée par les Romains, et les sorties de Vercingétorix arrêtées par les ouvrages de César. Une dernière tentative des Gaulois se termina par leur écrasement. Cette fois la Gaule était vaincue, et pour toujours. Vercingétorix, qui aurait pu fuir, résolut de s'offrir comme victime expiatoire, espérant sauver ainsi ceux qui l'avaient suivi. Monté sur son cheval de bataille, couvert de sa plus riche armure, il sortit de la ville et vint au tribunal de César élevé au-devant de ses lignes : gardant sa fière attitude, il jeta en silence son épée et son casque aux pieds du Romain impassible et dur. César lui fit attendre six ans l'insultante cérémonie du triomphe. Ce n'est en effet qu'en 46 qu'il fit figurer le chef gaulois à son triomphe des Gaulois : les triumvirs attendaient au Tullianum Vercingétorix pour l'égorger. (Ph. B.).

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Dictionnaire biographique
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