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Jean-Baptiste Van Helmont est un alchimiste et médecin hollandais, né à Bruxelles en 1577 mort à Vilvorde, près de Bruxelles, le 30 décembre 1644. Il appartenait à une famille d'ancienne noblesse. A dix-sept ans, il avait terminé ses études philosophiques, comprenant l'algèbre, l'astronomie, l'astrologie, la botanique, la morale. Il avait lu les médecins grecs, et surtout Paracelse, dont il voulut plus tard être le disciple. La lecture des écrits de Jean Tauler et du livre des Successeurs du Christ le décida à renoncer à tous ses biens et à se consacrer à la médecine, pour le soulagement des pauvres. Il se fit recevoir docteur en 1599 à Louvain. Les dix années suivantes de sa vie se passèrent à voyager en Suisse, en Italie, en France, en Angleterre; en 1605, il fit à Anvers un riche mariage et revint définitivement à Vilvorde. Un empirique, qu'il avait rencontré dans un de ses voyages, lui avait inspiré une passion ardente pour l'alchimie et pour la recherche de la pierre philosophale. Il s'y consacra tout entier. Son fils reçut le nom de Mercure, parce qu'il crut un jour avoir tiré de l'or de huit onces de mercure. Il se livrait aussi activement à l'étude de la médecine et prétendit avoir trouvé le secret de prolonger la vie humaine. Les doctrines philosophiques de Van Helmont, mélange bizarre de mysticisme et d'empirisme, contiennent des nouveautés très hardies et sont animées d'un vif esprit de réaction contre la scolastique et contre le principe d'autorité. Les disputes perpétuelles de la scolastique ne servent de rien; elles ne peuvent produire que des images trompeuses de la vérité. C'est par l'extase que l'on arrivé à la vision directe des choses telles qu'elles sont. L'expérience la complète en nous montrant le contour extérieur des choses dont elle révèle l'esprit. Le principal mobile de Van Helmont est le souci de sauvegarder la création divine et la liberté humaine. De là sa théorie du monde et sa théorie de l'âme. Dieu est le créateur de la nature; il l'a formée en la tirant du néant, d'après un plan librement conçu. Mais il n'a créé que les principes, dont le mélange devait ensuite constituer les différents êtres de la nature. Les principes, très nombreux et très désordonnés, peuvent se ramener aux suivants : les éléments, les archées, les ferments, les blas, les âmes. Il n'y a que deux éléments, l'air et l'eau. L'air est un corps destiné à la transmission, dans ses intervalles, des éléments mobiles des autres corps. Il faut soigneusement le distinguer des gaz (mot inventé par Van Helmont : Geist), corps composés résultant de l'action des ferments sur les corps. L'eau est la matière dont sont formés tons les corps résistants, et en premier lieu la terre. Van Helmont prouvait cette transformation par l'expérience du saule, qu'il arrosait d'eau, et qui augmentait de poids. Le feu n'est pas un élément ni un corps; il est une force destructive des corps, l'effet et non la cause de la vie. La cause qui opère les transformations de l'eau est l'archée, ou l'agent séminal, principe moitié spirituel, moitié corporel. Il y a autant d'archées que d'organismes, et dans chaque organisme plusieurs archées dominées par une archée centrale. Les unes et les autres commandent à la matière et lui donnent ses formes. L'occasion de ces transformations est donnée par les ferments. Il a un ferment universel du monde, appelé « lumière vitale », et des ferments particuliers, accompagnant les archées. Pour expliquer le mouvement, un troisième principe est nécessaire : c'est la force impulsive, ou blas. Les blas les plus élevés sont ceux des astres et ceux des humains. Ceux-ci à leur tour sont divisés en naturels, involontaires, et en volontaires, qui sont le principe de la liberté. Les blas naturels humains sont en connexion avec ceux des astres, et cette relation justifie l'astrologie. Enfin, au-dessus de ces principes, il faut placer les âmes. Les âmes se divisent en esprits qui n'appartiennent qu'à l'humain, et en âmes sensitives, qui nous sont communes avec les animaux. Le péché originel a joint à notre âme une âme sensible. Cette double puissance a son siège à l'orifice de l'estomac; le cerveau n'en est que l'organe. A ces conceptions arbitraires, Van Helmont a mêlé la méthode expérimentale, qui entre ses mains a été féconde. On lui attribue l'invention du thermomètre à eau, la découverte de l'acide sulfurique, de l'acide azotique, du protoxyde d'azote, etc. Parmi ses nombreux écrits, il faut citer : Archaeus faber causae et initia rerum naturalium; Formarum ortus; Magnum oportet; Venatio scientiarum ; De Elementis; Imago mentis; Sedes animae; Distinctio mentis a sensitiva anima; Mentis complementum; Nexus animae sensitivae et mentis; Logica inutilis; Tractatio de anima; De Terra; De Elementis; De Aere. Ses oeuvres ont été réunies par son fils sous le titre : Ortus medicinae, id est initia physicae inaudita, progressus medicinae novas, in morborem ultionem ad vitam longam (Amsterdam, 1648 ; éd. Elzévir). (C-EL). | ||
Franz-Mercurius Van Helmont est un théosophe et alchimiste hollandais, fils du précédent, né vraisemblablement à Vilvorde en 1618, mort à Berlin en 1699. A la mort de son père, il se fit l'éditeur de ses écrits (1648), puis se mit à mener une vie d'aventures et de voyages, en Allemagne, en Angleterre, en Hollande. En 1662, un écrit imprudent le fit tomber entre les mains des inquisiteurs de Rome. Délivré, il alla à Mannheim, puis à Sulzbach, recherchant partout la société des alchimistes. Il se livra à la polémique à la fois contre la scolastique, et contre ses contemporains, Hobbes, Descartes et Spinoza. Ses idées sont le plus étrange mélange de mysticisme, de cabale, de platonisme et de christianisme. Entre le corps et l'esprit, il n'y a qu'une différence de degré. Dans les âmes des parents préexistent celles des enfants. A cette idée était jointe celle de la métempsycose. Il n'y a dans le monde qu'une seule substance, dont les êtres ne sont que les transformations. Ces transformations sont elles-mêmes relatives, comme l'ombre et la lumière. Il collabora en 1666 à la Cabbala denudata. Il publia ensuite : Alphabeti vere naturalis, hebraici, brevissima delineatio, quae simul methodum suppeditat juxta quam qui surdi nati sunt informari possunt, etc. (1667); Opuscula philosophica (Amsterdam, 1690); Seder Olam, Historica enarratio doctrinae (id., 1693); Quaedam cogitatianes super quatuor priora capita libri primi Moïsis (1697). (C-EL). |
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