| Lorenzo Valla est un humaniste né à Rome en 1405, mort à Naples en août 1457. Célèbre de bonne heure comme latiniste, il enseigna l'éloquence à Pavie, Milan et Rome; il quitta cette ville en 1440, de peur d'être inquiété à l'occasion de son livre sur la donation de Constantin, et s'attacha à la fortune d'Alphonse d'Aragon, roi de Naples (1443); mais quand l'humaniste Nicolas V fut monté sur le trône pontifical; il rentra à Rome et obtint même la charge de secrétaire apostolique. Son caractère violent et sarcastique lui attira de retentissantes querelles, notamment avec Georges de Trébizonde et le Pogge (1451-53). - Laurent Valla (1405-1457). Valla peut être considéré comme le plus ancien représentant de l'esprit critique; il n'applique pas seulement cet esprit à la grammaire et à la reconstitution des textes (éditions d'Hérodote, de Thucydide, conjectures sur Tite-Live, commentaire sur Salluste), mais à la plupart des sciences, et à toutes il fait faire un pas décisif. Dans ses Elegantiae linguae latinae (en six livres, 1444), qui tiennent le milieu entre un dictionnaire et une grammaire, il conteste l'autorité absolue de Cicéron en matière de langue, fonde la théorie du bon style sur l'étude exclusive des textes, fait la part des infiltrations étrangères dans le latin et jette les bases de la grammaire historique. Dans ses Disputationes dialecticae, il se pose en adversaire d'Aristote et raille le fatras scolastique. Dans ses Adnotationes in Novum Testamentum, il prouve que la Vulgate attribuée à saint Jérôme fourmille d'erreurs et montre comment doit être constitué le texte des Évangiles. La critique grammaticale le conduit à renouveler non seulement la philosophie et l'exégèse, mais l'histoire : dans son opuscule sur la donation de Constantin, il montre, avec une sagacité et une pénétration dignes d'un critique des temps modernes, qu'il faut reléguer au rang des fables cette prétendue donation, faite au pape Silvestre, de Rome, Naples, la Sicile, les Gaules et l'Espagne. Portant la même netteté de vues et la même tendance positiviste en morale, il ose soutenir contre la doctrine stoïcienne que le but de la vie est le plaisir, et il tâche de concilier cette doctrine avec le christianisme (De voluptate et vero bono). Enfin, il faut ajouter à toutes ces oeuvres un dialogue hardi où il s'élève contre l'institution des ordres monastiques (De profesione religiosorum), et une histoire de Ferdinand d'Aragon (Historia Ferdinandi, regis Aragoniae, publiée pour la première fois à Paris en 1521). Les oeuvres complètes de Valla ont été publiées à Bâle en 1541. (A. Jeanroy). | |
| Giorgio Valla est un érudit et médecin né à Florence vers 1430, mort à Venise en 1499, cousin du précédent. Il fut professeur à Venise (1476-81) et à Milan, mais on ne connaît pas le détail de sa vie, qui fut fort agitée. Il cultiva toutes les sciences et laissa un ouvrage encyclopédique qui ne fut publié qu'après sa mort par son fils (De expetendis et fugiendis rebus; Venise, 1561, 2 vol. in-fol.). Il est, en outre, l'auteur de commentaires sur Cicéron, de traductions diverses et de nombreux traités de médecine. (A. J.). |