|
. |
|
Les Urfé sont une maison forézienne, d'où sortent les seigneurs de la Bastie, d'Orose, d'Entragues, de Bussy-en-Fforez, de Bagé, de Châteauneuf. • Pierre, bailli de Forez, grand écuyer de France, né en 1433, mourut en 1508. Son fils Claude, baron de Châteauneuf, surintendant de la maison du roi, gouverneur du dauphin, fut ambassadeur au concile de Trente en 1547, puis à Rome. • Anne, comte d'Urfé, marquis de Bagé, petit-fils de Claude, vécut de 1555 à 1621; bailli de Forez en 1574, il soutint la Ligue dans sa province; en 1594, il fit sa soumission au roi, qui le maintint d'abord dans sa charge, mais il la résigna l'année suivante. Il avait épousé la belle et riche Diane de Châteaumorand, mais le mariage fut annulé, pour cause d'impuissance, par un rescrit de Clément VIII (1598) et par une sentence de l'official de Lyon (1599). II se fit alors prêtre et chanoine de Lyon. Il était poète; il a laissé un recueil de sonnets intitulé la Diane, un poème : Honneur et Vaillance (1592, in-4) et un Livre d'hymnes (1608, in-4). • Son frère Honoré, chevalier d'Urfé, marquis de Valbromey, comte de Châteauneuf, né à Marseille le 11 février 1568, fit ses études à Tournon et séjourna ensuite à la Bastie. II prit part, lui aussi, à la Ligue forézienne; lorsque son frère devint gouverneur du Forez pour Henri IV, il en fut même gouverneur pour le duc de Nemours. Fait prisonnier à Feurs le 16 février 1595, délivré, puis repris, c'est en prison qu'il composa ses Epistres morales (Lyon, 1598, in-42). Il épousa (moins par amour, comme il l'a dit, que pour sauvegarder la fortune de sa famille) Diane de Châteaumorand, l'épouse désormais libre de son frère; les deux époux se séparèrent d'ailleurs plus tard à l'amiable. Honoré d'Urfé. Honoré s'était retiré à la cour du duc de Savoie. C'est là qu'il composa son célèbre roman de l'Astrée, imité des pastorales du Tasse et de la Diane de Jorge de Montemayor. La première partie dut paraître en 1609, car elle est dédiée à Henri IV, la seconde en 1640, la troisième en 1617 (et non 1619); les deux dernières furent publiées après sa mort par son secrétaire Baro. Ces « bergeries » (le roman se passe en Forez, sur le bord du Lignon; il est possible que certains épisodes rappellent les amours de Henri IV) en 6000 pages eurent un succès extraordinaire, d'innombrables éditions (les principales sont Paris, 1637, et Rouen, 1647, toutes deux en 5 vol. in-8; l'abbé Souchay en donna un remaniement en 5 vol. in-12 en 1733), des traductions; c'est le premier roman qui ait eu pareille fortune; les noms de ses héros Céladon, Philis, etc., devinrent universellement célèbres, et toute la littérature romanesque du XVIIe siècle s'inspira d'Honoré d'Urfé. Il a écrit aussi des poèmes : La Sireine (1611, in-8), la Sylvanire (en vers blancs, 1625, in-8) et une épopée, la Savoysiade. Il mourut à Villafranca en Piémont le 1er juin 1625 • Antoine d'Urfé, frère des deux précédents, évêque de Saint-Flour, avait été tué en octobre 1594. • Jacques II d'Urfé, qui fut, comme son frère Anne, bailli de Forez, se trouva, en 1610, engagé dans de tels embarras financiers qu'il commandita une expédition de François de Rasily vers le Nouveau Monde. (H. Hauser). |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|