| Urbain II, Eudes ou Odon, né vers 1042, d'une famille noble, à Lagery, près de Châtillon-sur-Marne, fut élevé à Reims et entra à l'abbaye de Cluny, dont il devint prieur vers 1076. Grégoire VII le fit évêque d'Ostie, et le désigna comme apte à lui succéder. Urbain fut élu pape en 1088. L'antipape Guibert occupait Rome, d'où les habitants le chassèrent en 1089. Mais l'empereur Henri IV continua à le soutenir. Le parti du pape légitime prévalut cependant en Italie, et Urbain tint en 1095, à Plaisance, le concile le plus nombreux qu'on eût encore vu. Les ambassadeurs de l'empereur grec Alexis y réclamèrent le secours de l'Occident contre les Turcs. Urbain II passa de là en France, visita Cluny, et assembla à Clermont en Auvergne, dans cette même année 1095, un concile où fut renouvelée l'excommunication encourue par Philippe Ier, roi de France, pour avoir épousé Bertrade, femme du comte d'Anjou. Urbain y remporta le plus grand succès que l'éloquence agressive ait jamais obtenu, en excitant le fanatisme avec lequel l'Europe chrétienne marcha contre l'Asie musulmane au cri de : Dieu le veut! Il tint en 1098 le concile de Bari, où saint Anselme démontra la procession du Saint-Esprit, du Père et du Fils. Il mourut en 1099, et cette épitaphe fut gravée sur sa tombe : Urbanus Il, auctor expeditionis in infideles. | |