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Robert Julius Trumpler
est un astrophysicien né à Zurich
(Suisse) le 2 octobre 1886, mort à Oakland
(Californie)
le 10 octobre 1956. Fils d'un homme d'affaire qui le voyait mal s'occuper
d'astronomie, activité jugée trop peu lucrative, Trumpler se trouve dans
l'obligation de faire des études commerciales, puis de travailler dans
une banque, et de pratiquer d'abord l'astronomie comme un passe-temps.
Devant son peu d'enthousiasme, il est finalement autorisa à entrer Ã
l'université de Zurich en 1906, pour y apprendre la physique et les mathématiques.
Deux ans plus tard, il rejoint l'université de Gottingen, en Allemagne,
où il suit les cours de Klein, Hilbert
et Schwarzschild, notamment. Il y obtiendra
son doctorat en 1910, avec une thèse consacrée à l'instrumentation astronomique.
Il intègre ensuite la Commission géodésique
suisse où il est chargé de mesurer les coordonnées
des différente observatoires astronomiques du pays, puis d'établir un
catalogue
d'étoiles
fondamentales. Il s'y consacré également à la mise sur pied d'un programme
d'étude des mouvements propres des membres des Pléiades. Un travail dans
lequel on peut voir le point de départ l'importante contribution qu'il
aura ensuite dans la connaissance des amas stellaires,
mais qui va déjà commencer à se concrétiser à partir de 1913, après
sa rencontre avec Frank Schlesinger, lors d'un congrès à Hambourg, qui
l'invitera à venir travailler aux États-Unis, à l'observatoire Allegheny.
La guerre interrompra ce projet. Trumpler
est mobilisé dans la milice suisse, et reste stationné dans les Alpes,
jusqu'à ce qu'il puise obtenir un dérogation en 1915 et partir pour les
États-Unis. A partir de cet instant Trumpler va surtout se consacrer Ã
mieux caractériser les amas stellaires. Et ce sera lui, notamment, qui
le premier qui mettra en lumière les deux populations
stellaires différentes (que l'on sait aujourd'hui être en rapport avec
l'âge
des étoiles) selon que l'on a affaire à un amas ouvert
ou à un amas globulaire.
Dès 1918, invité à travailler à l'observatoire
Lick, en Californie, il y effectuera aussi des travaux en marge de sa préoccupation
centrale. Ainsi le verra-t-on lors de l'éclipse
de de Soleil
de 1922 se rendre en Australie, pour un mesurer la déflexion de la lumière
prévue par la théorie de la gravitation
d'Einstein, ou encore s'occuper de l'observation
de Mars,
à l'occasion des oppositions
de 1924 et 1926. Il s'est également occupé à cette époque, avec Campbell,
à la recherche d'éventuelles planètes
intramercurielles (La
découverte de Mercure, La découverte
des astéroïdes), et d'astéroïdes
troyens.
Robert
Trumpler.
Source
: PAS, 1975.
Mais l'essentiel est encore à venir. Et
cela concerne sa découverte de l'absorption
interstellaire, qu'il déduit de sont étude des distances, des dimensions
et de la distribution des amas dans la Galaxie.
Contrairement à l'opinion qui était jusque là la plus répandue, il
montre en 1930 que cette absorption, imputable à la présence de poussières
interstellaires,
est loin d'être négligeable. Un constat qui va complètement chambouler
la perspective dans laquelle les astronome désormais envisageront les
études sidérales.
Par la suite, les travaux de Trumpler
sur les vitesses radiales
des étoiles appartenant à des amas ouverts lui permettra la mise en évidence
d'un décalage spectral
qu'il décrit comme redshift
gravitationnel (lui aussi prévu par la théorie d'Einstein) dans la lumière
des étoiles massives
de type O. On sait aujourd'hui que ce n'est pas la seule raison, mais comme
l'on noté H. et P. Weaver dans la notice qu'ils ont consacrée à Trumpler,
"ce travail donna une impulsion à l'étude de ces astres intéressants".
Ajoutons que l'astronome a été élu membre de l'académie
des sciences américaine en 1932, et qu'il a été président de la
Société astronomique du Pacifique, depuis cette date jusqu'en 1949. (D'après
Harold et Paul Weaver, PAS, 1957). |
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