| Timothée (Timotheos, fils de Thersandre), poète et musicien grec, né à Milet, vécut quatre-vingt-dix ans (de 447 à 357 av. J.-C. ); cette longue existence paraît avoir été très glorieuse. Il débute vers 420, circule de concours en concours, donnant des auditions applaudies de ses oeuvres (nomes et dithyrambes) dans presque toutes les importantes cités de la Grèce et de l'Asie Mineure, en particulier à Athènes, à Lacédémone, où l'on blâme son innovation (la onzième corde ajoutée à la lyre), en Macédoine, où il obtient un vif succès, et se fixe jusqu'à sa mort à la cour du roi Archélaos. La marque essentielle de son art, dans le dithyrambe aussi bien qu'en musique, c'était, selon Croiset, un goût peut-être exagéré pour l'imitation dramatique, pour l'harmonie imitative poétique. Il recherchait l'éclat, l'effet extérieur, parfois au détriment du sentiment et de l'idée. Ainsi, dans l'Enfantement de Sémélé, il tâchait de reproduire les plaintes de la mère accouchant de Dionysos (voir à ce propos, la plaisanterie citée par Athénée, VIII, 352 A). Dans une autre pièce, il copiait les rumeurs de l'orage. Au début de son Artémis, qu'il chanta lui-même sur le théâtre athénien, il accumule de curieuses épithètes destinées à surprendre ou à charmer l'oreille et l'esprit tout ensemble. Nonobstant ces bizarreries, il faut noter de rares mérites : passion, mouvement, élan, grandeur. Patriote et historien autant que mythologue, il écrit, vers l'époque où Agésilas guerroyait en Asie (395-394), un beau nome ou morceau lyrique, les Perses, qui demeura populaire dans l'Hellade entière. On a conservé quelques fragments courts des poèmes de Timothée. | |
| Timothée, général athénien, mort à Chalcis en 354 av. J.-C. Fils de Conon et élève d'Isocrate, il contribua à la réorganisation de la fédération maritime dirigée par Athènes, défit la flotte spartiate à Alyzia (375) et acquit l'alliance de Corcyre, Cephallénie, des Acarnanes et de l'Epire. Le commandement ayant été transféré à Iphicrate, il passa en Asie au service des Perses (372). Il fut en 366 mis à la tête d'une flotte qui appuya le satrape de l'Hellespont, Ariobazrane, révolté contre le « grand roi ». Timothée prit Samos et assura la prépondérance athénienne sur l'Hellespont; il remplaça Iphicrate à la tête de l'armée de Thrace. Dans la guerre contre les alliés, il reçut avec Iphicrate et Charès le commandement (356); mais Charès, s'étant laissé battre à Chios, rejeta la faute sur ses collègues qui furent rappelés; Timothée, condamné à une amende de 400 talents, se retira à Chalcis. |