| Thrasylle de Mendès (?). - Savant grec du commencement du Ier siècle, se concilia, comme astrologue, la faveur de Tibère pendant la séjour de ce dernier à Rhodes, le suivit à Rome et parait lui avoir survécu. Tacite, Suétone et Dion Cassius racontent diversement les circonstances légendaires qui lui assurèrent la confiance de Tibère, alors que celui-ci songeait à le faire périr. Son fils aurait, d'après Tacite, prédit l'empire à Néron. Le surnom de Mendésien n'est attribué à un Thrasylle que par le pseudo-Plutarque De fluviis, source très suspecte, où sont cités comme de lui un écrit Sur les pierres précieuses, et des Égyptiaques. Cet auteur, s'il a réellement existé, peut bien différer du nôtre. Quant au Thrasylle de Phlionte, musicien mentionné par Plutarque d'après Aristoxène, il appartient au Ve siècle av. J.-C., et n'a probablement pas écrit. Porphyre considérait déjà Thrasylle comme un platonicien pythagorisant, mais il nous apparaît bien plutôt comme un polygraphe indépendant ; car s'il a classé les écrits de Platon en tétralogies (et c'est par là que son nom mérite de rester dans l'histoire de la philosophie), il avait fait le même travail sur les oeuvres de Démocrite. Il est, d'autre part, mentionné par Pline comme ayant traité divers sujets intéressant l'astronomie, la cosmographie, l'histoire naturelle; mais à cet égard les indications restent vagues; au contraire, par Théon de Smyrne et Porphyre (sur les Harmoniques de Ptolémée), nous avons d'importants extraits d'un ouvrage de musique, Sur les sept tons, qui paraît avoir eu une grande réputation. Mais si Thrasylle semble s'y rattacher aux pythagoriciens par l'adoption des théories musicales qu'on leur attribue, il faut observer que cette théorie appartient plutôt en réalité à l'école de Platon et des mathématiciens postérieurs qu'aux pythagoriciens proprement dits, par exemple Archytas. (T.). | |