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Théopompe

Théopompe, roi de Sparte, l'un des successeurs de Lycurgue, vécut vers le milieu du VIIIe siècle avant J. - C. Sous son règne, une guerre s'étant élevée entre les Lacédémoniens (Spartiates) et les Argiens, pour la possession d'un petit pays nommé Thyréa, les deux peuples, dans la vue d'épargner le sang de leurs concitoyens, nommèrent chacun trois cents champions pour décider cette querelle. Presque tous périrent dans le combat : il ne resta que deux Argiens et un Lacédemonien, nommé Othriades. L'un et l'autre parti s'attribuant la victoire, le combat continua. Les deux Argiens périrent; mais Othriades vainqueur ne voulut pas survivre à ses compagnons d'armes : il se tua lui-même sur le champ de bataille. 

Ce fut après cette guerre que, jaloux du sénat, et profitant des sujets de plainte que ce corps avait donnés au peuple, le roi Théopompe créa cinq nouveaux magistrats , nommés éphores, qui devaient surveiller la conduite des sénateurs, et même celle des rois. Sa femme lui reprochant de transmettre à ses enfants, par cette institution, une autorité plus faible que celle qu'il avait reçue de ses pères, il répondit : Je la leur laisserai plus grande, car elle sera plus durable. On rapporte encore de lui divers mots, dont voici le plus remarquable : comme on lui disait un jour que la république se maintenait florissante parce que les rois savaient commander : Dites plutôt, répondit-il, parce que les sujets savent, obéir. Les Lacédémoniens avaient coutume de se rendre à un temple limitrophe de la Messénie.

Là, au milieu des fêtes qui suivirent un sacrifice, quelques filles lacédémoniennes furent enlevées par des Messéniens, qui les violèrent. Les habitants de Sparte voulurent venger cet outrage. Alors commença cette série de guerres qui, après une longue alternative de succès et de revers, se terminèrent par la destruction de Messène. Les Lacédémoniens, après avoir défait le roi messénien Euphaès, qui mourut des suites de ses blessures, furent battus à leur tour par son successeur Aristodème, qui prit leur roi Théopompe, et l'égorgea avec trois cents autres Spartiates, en l'honneur de Zeus d'Ithome, ville assiégée par eux, et qui a donné son nom à cette bataille. ( Pausanias, 1. 4 ; Diodore de Sicile, 1. 15 ; Eusèbe, In proepar., 1. 4, c.

Théopompe de l'île de Chio, orateur et historien grec, né vers 380 av. J.-C., mort en Égypte. Il était le contemporain d'Artaxercès Ochus et de Philippe de Macédoine. Son père, Damasistrate, ayant été convaincu de favoriser les intérêts de Lacédémone, et obligé de s'expatrier, il le suivit dans l'exil. Il avait quarante-six ans, lorsque Alexandre le Grand le fit rétablir à Chio; mais après la mort de ce prince, il se vit contraint d'errer de nouveau comme un fugitif, et passa en Égypte, sans y pouvoir trouver de retraite. On prétend même que Ptolémée voulut le faire mourir, sous prétexte qu'il se mêlait de trop de choses; et qu'il ne dût la vie qu'aux sollicitations de quelques amis puissants. 

Agé alors de soixante ans, il vécut depuis dans une retraite si profonde, qu'on ignore le lien et l'époque de sa mort. Disciple du célèbre Isocrate, il n'y avait dans la Grèce aucune ville un peu considérable où il n'eût harangué avec l'applaudissement de tout l'auditoire. Lorsque Artémise attira près d'elle un grand nombre d'orateurs pour le panégyrique de son époux Mausole, Théopompe remporta le prix sur tous ses concurrents, au nombre desquels était Isocrate; mais sacrifiant la reconnaissance à la vanité, il eut la faiblesse de se vanter publiquement d'avoir vaincu son maître. Après s'être signalé comme orateur, il se mit à composer des Histoires, et fit voir que l'étude de l'éloquence prépare utilement à ce genre de travail; car il s'acquit la réputation d'un bon historien. Il fut spectateur de divers événements qu'il raconta, et il s'insinua dans la familiarité de plusieurs personnes qui commandaient les armées ou qui dirigeaient les affaires de l'Etat. Il se procura cet accès près des hommes publics, comme une chose importante à la perfection de son ouvrage.

Il avait d'ailleurs des dispositions à tenir le burin de l'histoire, car il publiait sans crainte des vérités hardies, et il n'épargnait pas son argent , lorsque la recherche des faits le demandait. Aussi Strabon, Athénée, Denys d'Halicarnasse, Pausanias, Diodore de Sicile, Plutarque, Diogène Laërce et une infinité d'autres auteurs anciens le citent souvent. Seulement on a dit de lui, qu'il était beaucoup plus digne de foi quand il louait que quand il blâmait (Plutarque, Vie de Lysandre). Il avait publié un grand nombre de Harangues et plusieurs Lettres : il en écrivit une à Alexandre, et une autre aux habitants de Chio , qui sont citées par Athenée, liv. 13. Il écrivit aussi des conseils à ce prince. Son traité De rebus quae sacrilegio ex Delphis surreptae sunt, et celui De exercitationibus Platonis, sont encore cités par le même auteur , liv. ii. Sa dissertation De pietate est aussi citée par le scoliaste d'Aristophane, In aves. D'autres citent ses Admiranda; de ce nombre sont Apollonius, Hist. commentit., c. 10; Laërce, In Epimenide et Pherecyde:Servius, In Virgil. égl. 6.

Il semble qu'il avait fait aussi un Abrégé de l'histoire d'Hérodote; mais il se rendit principalement recommandable par deux ouvrages historiques. L'un était l'Histoire de la Grèce (Hellenikai historiai), continuation en 12 livres de l'oeuvre de Thucydide, de l'an 411 à la bataille navale de Cnide (394); l'autre, intitulé Philippica, était destiné à représenter le règne de Philippe de Macédoine; et contenait 58 livres, dont il ne restait plus que 53 du temps de Photius, les 6e, 7e, 9e, 20e et 30e, étant déjà perdus lorsqu'il lut les autres. Même si de nombreux fragments nous sont parvenus (Trogue-Pompée avait fait un abrégé latin des Philippiques) aucun de ces ouvrages n'est parvenu jusqu'à nous. Ses digresssions, dans le dernier surtout, étaient fréquentes, et si longues, qu'elles faisaient souvent oublier le sujet principal.

Bayle conjecture avec assez de vraisemblance que Théopompe avait eu le dessein d'écrire l'histoire contemporaine, et que son seul tort est d'avoir donné le nom de Philippe a cet ouvrage. Il paraît que son style offrait de grandes beautés et de grands défauts; néanmoins, d'après les louanges que lui donne particulièrement Denys d'Halicarnasse, on doit regretter vivement la perte de ses his. toires. Anaximènes, son ennemi, publia sous son nom, dit Pausanias, et d'un style tout-à-fait conforme au sien, une histoire qui attaquait les principales républiques de la Grèce. Théon, In progymn. , c. 2 , assure que l'on avait, de Théopompe, le panégyrique de Philippe et d'Alexandre. C'étaient sans doute des pièces qu'il avait écrites en qualité d'orateur, et dont il fut récompensé, ce qui ne l'empêcha pas de changer de style dans son histoire. (M-G-R.).

Théopompe, poète dramatique grec (ancienne comédie), nommé par Plutarque (Lysandre, 13) et par d'autres écrivains, vivait au IIe siècle av. J.-C. Il rentre dans le groupe nombreux des contemporains et rivaux d'Aristophane dont les oeuvres sont aujourd'hui presque entièrement perdues. 

On ne sait absolument rien de la vie de Théopompe, sauf qu'il composa - selon Suidas - environ 80 pièces de théâtre, au nombre desquelles on cite : Admète, les Aphrodisies, les Guerrières, Némée, Pamphile, Pénélope, Phryné, Thésée, le Voluptueux, etc. Il n'en subsiste que de rares et courts morceaux, réunis et publiés par Meineke dans sa collection des fragments des auteurs comiques grecs, collection reproduite dans la bibliothèque Didot, Paris, 1853.

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