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Théon

Théon d'Alexandrie, qui vivait au IVe siècle, a écrit des Commentaires sur Aratus, qu'on trouve dans plusieurs éditions des Phénomènes. Il a écrit aussi des Commentaires, en onze livres, sur l'Almageste; ils parurent avec l'édition princeps de l'Almageste (Bâle, 1538; in-fol.), et ont été en partie reproduits dans l'édition de Ptolémée par Halma. C'est une simple paraphrase, qui n'est guère propre à facilité l'intelligence du texte. La Bibliothèque nationale de Paris possède un manuscrit grec (n° 2399 du catalogue des Mss.), qui donne les tables manuelles astronomiques de Théon (Kanones proceiroi). Ces tables, dont le commencement a été publié par Dodwell à la suite de ses Dissertationes Cyprianae (Oxford, 1684, in-8°), ont été analysées par Delambre à la fin du tome II de son Astronomie ancienne. Elles offrent quelque intérêt pour l'histoire du calendrier.

Théon d'Alexandrie est encore connu pour avoir été le père et le premier maître de la savante Hypatie, dont parle Synésius dans ses Lettres, et qui périt victime du fanatisme des Chrétiens d'Alexandrie, excités par l'archevêque Cyrille.

Théon de Smyrne, qu'il ne faut pas confondre avec Théon d'Alexandrie, cité par Plutarque, vivait sous le règne d'Hadrien. Il était platonicien. Ptolémée cite de lui des observations de Mercure et de Vénus, faites dans les années 129 à 132 de J.-C.

Théon de Smyrne a écrit un Traité d'astronomie, qui a été publié pour la première fois (texte grec et traduction latine) par M. Th. H. Martin, sous le titre : Theonis Smyrnaei Platonici Liber de Astronomia (Paris, 1849, in-8°). C'est une sorte de Commentaire ou plutôt de guide à l'usage de ceux qui veulent s'initier à l'astronomie de Platon. L'auteur commence par poser en principe la sphéricité du monde, et il en déduit, en partie, la sphéricité de la Terre, dont l'équateur et les pôles s'identifient avec ceux du monde. Pour mieux démontrer encore la sphéricité de la Terre, il n'a garde d'oublier les preuves tirées de la forme de l'ombre (de la Terre) dans les éclipses de Lune, et de la disparition successive d'un navire qui s'éloigne des côtes. D'après les données d'Eratosthène, il évaluait les plus hautes montagnes à environ le huit-millième partie du diamètre terrestre.

Au reste, nous n'avons trouvé dans le livre de Théon que des détails connus et reproduits par d'autres. Le chapitre XL, où l'auteur fait succinctement connaître les principaux fondateurs de l'astronomie, offre cependant quelque intérêt. On y voit que nous devons à Oenopide l'invention du zodiaque et la variation de la grande année, à Thalès l'explication des éclipses solaires, et le fait de l'inégalité du mouvement du Soleil d'un solstice à l'autre; qu'Anaximandre a le premier enseigné que la Terre est librement suspendue dans l'espace, et qu'elle se meut autour du centre du monde (kineitai peri to tou kosmou meson); enfin qu'Anaximène a le premier montré que la Lune reçoit sa lumière du Soleil et a fait connaître la cause des éclipses lunaires.

Le Livre d'astronomie de Théon est surtout précieux en ce que, indépendamment de divers fragments de Pythagore, d'Eratosthène, etc., il contient des citations d'astronomes inconnus, tels qu'Adraste, Dercyllide, Alexandre l'Etolien, etc. (Hoefer, 1873).

Théon (Aétius), sophiste d'Alexandrie, qui vivait sous les Antonins, est connu par des Progymnamata ou Exercices préparatoires, espèce de cahiers de rhétorique, dont les meilleures éditions sont celles de D.Heinsius, Leyde,1626, et de Finck, Stuttgard, 1834.
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