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Théodulfe

Théodulfe ou Théodulf, évêque d'Orléans, né assez probablement en Espagne, peut-être à Saragosse, à une date inconnue. mort soit à Orléans, soit plutôt à Angers, sans doute en 821, le 18 septembre ou le 10 octobre. On a supposé aussi qu'il était originaire de l'Italie ou du midi de la Gaule, de Narbonne. Il appartenait à une famille noble. Ce fut vraisemblablement en 781 qu'il devint évêque d'Orléans. Il a été aussi abbé régulier de Fleury-sur-Loire et abbé commendataire de Saint-Aignan, de Saint-Benoît, de Saint-Mesmin, de Micy (qu'il réforma), de Saint-Lifard. Le pape qu'il reconduisit de Reims à Rome, en 816, lui conféra le pallium avec le titre d'archevêque. Compromis dans la révolte de Bernard, il fut dépossédé de son siège épiscopal et relégué dans un monastère d'Angers (817). Il en appela au pape, mais ne voulut pas demander son pardon. Lorsqu'il mourut, peut-être empoisonné, il venait d'être compris dans l'amnistie de 821. 

Particulièrement nourri de la lecture des auteurs latins, païens on chrétiens, très savant, ami des arts, Théodulfe a été célèbre au commencement du IXe siècle. Il était, non seulement le meilleur versificateur de son temps, mais encore le poète le plus original. Dans l'Ecole du Palais, il avait pour surnom Pindare. La curieuse église de Germigny-des-Prés a été reconstruite en 1861, d'après le modèle de celle qu'il avait fait bâtir; et l'on possède de lui deux bibles magnifiques, véritables monuments de calligraphie exécutés par ses soins dans un atelier qu'il avait établi à Orléans ou à Saint-Benoît. Il a eu le mérite aussi de se préoccuper beaucoup du clergé des campagnes. Ses oeuvres en prose comprennent : des capitulaires, un pénitentiel, des sermons, un traité du baptême, et ses poésies, qui donnent une idée de la société du VIIIe siècle : un traité des vices, des vers, adressés à Charlemagne, une exhortation (paraenensis) aux évêques, une autre aux prêtres, une autre aux juges, où il raconte le voyage qu'il fit en 798 comme Missus dominicus dans les deux Narbonnaises. Il est enfin l'auteur d'une partie au moins du cantique pour le dimanche des rameaux qui, suivant une tradition, lui aurait valu sa délivrance. Une édition complète de ses oeuvres a été donnée par Sirmond (1646), et reproduite par Migne (1851, t. CV de la Patrologie latine). (M. Barroux).

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Dictionnaire biographique
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