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Palestine
Territoires Palestiniens
Les Territoires Palestiniens (Palestine) sont situĂ©s en Asie (Proche-Orient) et sont constituĂ©s par deux zones disjointes situĂ©es de part et d'autre d'IsraĂ«l.  la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Au total, les Territoires palestiniens, ou Palestine, reprĂ©sentent une superficie de 6220 km² et une population de 4,3 millions d'habitants. 

Le Siège de l'Autorité palestinienne est à Ramallah en Cisjordanie, tandis que Jérusalem-Est (428 000 habitants) reste revendiquée comme capitale. Les deux autres villes importantes de Cisjordanie sont Hébron (150 500 hab.) et Naplouse (130 000 hab.; dans la Bande de Gaza les principales villes sont : Gaza (410 000 hab.), Khan Younis (173 200 hab.), Jabalaya (169 000 hab.) et Rafah (126 000 habitants).


 

32 00 N, 35 15 E

La Cisjordanie

La Cisjordanie,  Ă  l'Est, et Ă©galement frontalière avec la Jordanie, est la plus grande de ces deux zones. C'est un territoire montagneux Ă  l'Ouest, avec les monts de Samarie et de l'Est de la JudĂ©e, tandis que dans l'Est un escarpement continu domine la dĂ©pression  du Jourdain et du Nord-Ouest de la mer Morte. Elle a une superficie de 5,860 km² et une population de 3 millions habitants (2023). Environ 311,100 (2010) y sont implantĂ©s  et environ 186,929  (2009) autres vivent Ă  JĂ©rusalem-Est. 
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Carte de la Cisjordanie.
Carte de la Cisjordanie.
Relief et topographie.
La Cisjordanie est dominée par une chaîne de montagnes appelée les Monts de Judée, qui s'étend du nord au sud du territoire. Cette chaîne de montagnes forme un axe central avec des altitudes variant entre 600 et 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le point le plus élevé est le mont Ebal, qui atteint environ 940 mètres.

À l'est, la Cisjordanie est bordée par la vallée du Jourdain, une région basse qui s'étend le long du fleuve Jourdain. Cette plaine est une zone fertile et est l'une des régions les plus basses de la Cisjordanie, avec des altitudes avoisinant les 200 mètres au-dessous du niveau de la mer.

Au nord de la Cisjordanie se trouve la région de Samarie, caractérisée par des collines et des montagnes modérées. Cette région est également partiellement couverte de végétation méditerranéenne.

En plus des chaînes de montagnes, la Cisjordanie possède plusieurs vallées importantes, comme la vallée de Beersheva au sud, qui est plus sèche et moins fertile que les régions du nord et du centre.

Hydrographie.
Le Jourdain est le principal cours d'eau de la Cisjordanie. Il forme une frontière naturelle avec la Jordanie. Le Jourdain est relativement court mais crucial pour l'irrigation et comme source d'eau pour les deux rives.

En plus du Jourdain, la Cisjordanie possède plusieurs petites rivières et ruisseaux qui prennent leur source dans les montagnes. Les nappes phréatiques sous-jacentes sont également une source importante d'eau pour la région, bien que leur gestion soit un sujet de tension en raison de la situation géopolitique.

Il n'y a pas de grands lacs naturels en Cisjordanie, mais il y a quelques réservoirs et bassins artificiels construits pour l'irrigation et l'approvisionnement en eau.

Climat.
La majeure partie de la Cisjordanie bénéficie d'un climat méditerranéen, caractérisé par des étés chauds et secs et des hivers frais et humides. Les précipitations sont plus abondantes dans les régions montagneuses et diminuent vers l'est.

Dans la vallée du Jourdain et les zones plus au sud, le climat devient semi-aride, avec des températures plus élevées et des précipitations plus faibles. Ces zones sont plus sèches et nécessitent des systèmes d'irrigation pour l'agriculture.

Flore et faune.
La végétation de la Cisjordanie varie selon les régions. Les montagnes et les collines au centre et au nord sont couvertes de forêts méditerranéennes et de broussailles. Les régions plus sèches à l'est et au sud présentent une végétation plus aride, comme des herbes sèches et des arbustes.

La faune comprend diverses espèces de mammifères, oiseaux et reptiles adaptés aux différents habitats. Les montagnes et les zones boisées abritent des animaux comme les cerfs et les sangliers, tandis que les zones plus sèches sont peuplées d'animaux comme les chacals et divers reptiles.

Utilisation du sol et agriculture
Les vallées fertiles, notamment la vallée du Jourdain et les régions centrales, sont des zones agricoles importantes où sont cultivés des fruits, des légumes, et des oliviers. Les montagnes plus arides sont moins propices à l'agriculture mais sont utilisées pour l'élevage.

Les grandes villes et les zones urbanisées, comme Hébron, Naplouse et Ramallah, sont situées principalement dans les régions montagneuses et vallées.

Enjeux environnementaux et géopolitiques.
L'accès et la gestion de l'eau sont des enjeux cruciaux en Cisjordanie en raison de la compétition pour les ressources hydriques entre les Palestiniens et les Israéliens.

La croissance urbaine et les activités humaines, comme l'agriculture intensive et l'expansion des colonies, ont des impacts sur l'environnement, à commencer par la déforestation et la modification des écosystèmes.

GĂ©ographie humaine.
Population.
La Cisjordanie abrite une population d'environ 3 millions d'habitants  La rĂ©partition de la population est inĂ©gale, avec une concentration plus Ă©levĂ©e dans les grandes villes et les vallĂ©es fertiles, tandis que les rĂ©gions montagneuses et arides sont moins densĂ©ment peuplĂ©es. Villes Principales :

• Ramallah. - Centre administratif et politique de l'Autorité palestinienne, Ramallah est une ville importante en termes d'économie et de culture.

• Hébron. - L'une des plus grandes villes de la Cisjordanie, Hébron est un centre économique et religieux majeur, avec une vieille ville historique.

• Naplouse. - Située dans le nord de la Cisjordanie, Naplouse est un centre commercial et industriel important.

• Jénine. - Ville située au nord-ouest, connue pour son rôle historique et son importance économique régionale.

Administration et territoire
La Cisjordanie est divisée en plusieurs gouvernorats administratifs. L'Autorité palestinienne gère certains de ces gouvernorats, bien que la sécurité et d'autres aspects de l'administration soient souvent sous le contrôle israélien, en particulier dans les zones classées comme C selon les accords d'Oslo.

Les accords d'Oslo ont divisé la Cisjordanie en trois zones :

• Zone A. - Contrôlée par l'Autorité palestinienne pour la sécurité et l'administration civile. Elle comprend les principales villes palestiniennes.
 
• Zone B. - Sous un contrôle mixte. L'Autorité palestinienne gère les affaires civiles et Israël la sécurité.

• Zone C. - Sous contrôle israélien total. Elle concerne les colonies israéliennes et une grande partie du territoire rural.

Économie.
L'agriculture est un pilier de l'économie palestinienne, particulièrement dans les vallées comme celle du Jourdain. Les cultures principales sont les olives, les agrumes, les légumes et les céréales.

L'industrie en Cisjordanie est limitée par les restrictions et les obstacles imposés par le conflit et les contrôles israéliens. Cependant, il y a des secteurs en croissance comme le textile, la production alimentaire, et les matériaux de construction.

Les villes comme Ramallah et Naplouse sont des centres commerciaux importants. Le commerce est également affecté par les restrictions de mouvement et les checkpoints, ce qui impacte les échanges commerciaux.

Infrastructures et transport.
Le réseau routier en Cisjordanie est assez dense, avec des routes principales et secondaires reliant les villes et les villages. Cependant, les routes sont souvent sujettes à des restrictions en raison des checkpoints israéliens. Le transport public est limité, et de nombreux Palestiniens utilisent des taxis collectifs et des bus pour se déplacer.

L'infrastructure en Cisjordanie est inégalement développée, avec des zones urbaines relativement bien desservies en comparaison avec les régions rurales.

Culture et société.
La culture palestinienne est  influencĂ©e par des traditions arabes, islamiques, et mĂ©diterranĂ©ennes. Les festivals, la musique, la danse et l'artisanat jouent un rĂ´le important dans la vie culturelle.

Le taux d'alphabétisation est relativement élevé en Cisjordanie, avec plusieurs institutions éducatives de niveau primaire, secondaire et supérieur. Cependant, les institutions sont confrontées à des défis liés aux restrictions de mouvement et aux ressources limitées.

La majorité des Palestiniens en Cisjordanie sont musulmans sunnites. Mais il a aussi une présence minoritaire chrétienne, surtout dans des villes comme Bethléem et Ramallah.

Conflits et défis.
Le conflit israélo-palestinien a un impact significatif sur la géographie humaine de la Cisjordanie. Les colonies israéliennes en expansion, les checkpoints, et les restrictions de mouvement affectent la vie quotidienne des Palestiniens.

Les politiques de sécurité et les restrictions israéliennes ont des répercussions sur l'économie, l'accès aux services et la qualité de vie. Les restrictions d'accès aux ressources et aux territoires ont un impact direct sur la vie quotidienne et le développement économique.

Les inégalités de développement entre les zones urbaines et rurales, ainsi que les restrictions imposées par les politiques israéliennes, exacerbent les disparités économiques et sociales.


 

31 25 N, 34 20 E

La Bande de Gaza

A l'Ouest d'IsraĂ«l, on trouve la Bande de Gaza (Qita Ghazzah),  riveraine de la Mer MĂ©diterranĂ©e. C'est un territoire très plat qui, situĂ© derrière la dune cĂ´tière qui borde un littoral rectiligne, et qui gĂ©ographiquement appartient Ă  la plaine de SĂ©phĂ©la. Sa superficie est de 360 km² et sa population de 2 millions d'habitants en 2013. 
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Carte de la Bande de Gaza.
Carte de la bande de Gaza. Source : The World Factbook.
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GĂ©ographie physique.
Relief et topographie.
La bande de Gaza s'étend le long de la côte méditerranéenne sur environ 40 kilomètres de long, avec une largeur variant entre 6 et 12 kilomètres. Le littoral est relativement plat, avec des plages de sable qui bordent la mer Méditerranée.

L'intérieur de la bande de Gaza est principalement constitué de plaines côtières, avec des collines peu élevées dans certaines zones. Le terrain est généralement plat ou légèrement ondulé, avec des altitudes ne dépassant pas 100 mètres au-dessus du niveau de la mer.

On trouve des dunes de sable le long de la côte, formées par l'érosion et le dépôt de sable par le vent. Ces dunes peuvent influencer l'agriculture et l'utilisation des terres côtières.

Hydrographie.
La bande de Gaza souffre d'une grave pénurie d'eau douce. Le principal aquifère est l'aquifère côtier, mais il est fortement exploité et souvent contaminé par l'intrusion d'eau salée en raison de la surexploitation et de la pollution.

Il y a peu de cours d'eau permanents. Les rivières temporaires, appelées wadi, peuvent se remplir de manière saisonnière lors des pluies. Ces cours d'eau jouent un rôle limité dans la fourniture d'eau douce en raison de leur nature intermittente.

La bande de Gaza a des canaux d'irrigation et des réservoirs pour gérer l'eau pour l'agriculture, mais ces infrastructures sont limitées et insuffisantes pour répondre aux besoins de la population.

Climat.
Le climat est méditerranéen, avec des étés chauds et secs et des hivers doux et pluvieux. Les températures estivales peuvent atteindre 30°C ou plus, tandis que les hivers sont plus frais, avec des températures variant entre 10 et 20°C.

Les précipitations sont relativement faibles, avec une moyenne annuelle d'environ 300 mm. La majorité des pluies tombe pendant les mois d'hiver, de novembre à mars, tandis que les étés sont caractérisés par des conditions sèches.

Sol et agriculture.
Les sols sont sablonneux  le long de la mer MĂ©diterranĂ©e et  plus argileux Ă  l'intĂ©rieur. Ils sont gĂ©nĂ©ralement moins fertiles en raison de la salinisation et de l'Ă©puisement des nutriments.

Problèmes environnementaux.
La contamination de l'eau est un problème majeur en raison de l'absence de traitement adéquat des eaux usées et de la pollution provenant des activités humaines et industrielles.

L'érosion côtière, aggravée par la construction et les activités humaines, affecte les plages et les dunes le long de la côte méditerranéenne.

La pression démographique et le développement urbain ont conduit à une déforestation et à une perte de terres agricoles.

GĂ©ographie humaine.
Population.
La bande de Gaza est l'une des régions les plus densément peuplées du monde. Avec une superficie d'environ 365 kilomètres carrés et une population d'environ 2 millions d'habitants, cela donne une densité de population d'environ 5500 personnes par kilomètre carré. La population est concentrée dans quelques grandes villes et camps de réfugiés. Les principales villes sont :

• Gaza City. - La plus grande ville et le principal centre économique et administratif de la bande de Gaza. Elle abrite de nombreux quartiers résidentiels, des marchés, et des institutions gouvernementales.
• Khan Younis. - Une grande ville du sud, caractérisée par ses activités commerciales et agricoles.

• Rafah. - Située à la frontière avec l'Égypte, Rafah est un centre important pour le commerce et le passage de marchandises.

• Jabaliya. - Une ville du nord, dense en population, également connue pour ses camps de réfugiés.

Environ un tiers de la population vit dans des camps de réfugiés établis à la suite du conflit israélo-arabe de 1948. Ces camps sont densément peuplés et souvent confrontés à des conditions de vie précaires.

Administrations et autorité.
La bande de Gaza est administrée par le Hamas depuis 2007, suite à un conflit avec l'Autorité palestinienne. Cette situation a conduit à des divisions politiques entre Gaza et la Cisjordanie, où l'Autorité palestinienne exerce une autorité distincte.

Les services publics, y compris l'éducation, la santé et l'infrastructure, sont limités en raison des restrictions économiques et des conflits. L'Autorité palestinienne et les ONG internationales fournissent une partie des services essentiels.

Économie.
En raison des restrictions israéliennes et égyptiennes, l'économie de Gaza est en grande partie informelle. Le commerce est limité par les blocus et les restrictions sur les mouvements de marchandises. Le secteur informel (petits commerces et les activités artisanales), joue un rôle crucial dans la survie économique de nombreux habitants.

L'agriculture est importante, bien que limitĂ©e par les conditions de l'eau et les restrictions sur les terres agricoles.  Les cultures principales sont les lĂ©gumes, les fruits, les oliviers et les cĂ©rĂ©ales. Les fermes et les jardins potagers sont prĂ©sents dans les zones urbaines et rurales, bien que l'accès limitĂ© Ă  l'eau et aux ressources complique l'agriculture.

L'industrie est limitée en raison des restrictions de mouvement et des pénuries de matériaux. Les services, notamment l'éducation et la santé, sont souvent sous-développés en raison des défis économiques et des limitations imposées par le blocus.

Infrastructures et transport.
Les infrastructures de Gaza sont en mauvais état en raison des conflits répétés, du manque de ressources, et du blocus. Les routes sont en mauvais état, et l'approvisionnement en électricité et en eau est intermittent.

Le transport est limité par les restrictions israéliennes et égyptiennes. Les déplacements vers l'extérieur de Gaza sont restreints, et les infrastructures locales de transport, comme les routes et les réseaux de bus, sont souvent insuffisantes.

Conditions de vie et défis sociaux.
Les conditions de vie en Gaza sont difficiles, avec des problèmes tels que la pauvreté, le chômage élevé, et des conditions de logement précaires, en particulier dans les camps de réfugiés. L'accès à des services essentiels comme l'eau potable, l'électricité, et les soins de santé est souvent limité.

Le secteur de la santé est sous pression en raison du manque de ressources, des restrictions de mouvement, et des dommages causés par les conflits. Les hôpitaux et les cliniques sont surchargés et manquent de médicaments et de matériel.

Le système éducatif est confronté à des défis en raison de l'augmentation de la population et des restrictions sur les ressources. Les écoles sont surchargées, et les infrastructures éducatives sont insuffisantes.

Conflits et sécurité.
Avant même le déclenchement de la guerre en cours (2024), la bande de Gaza a été le théâtre de conflits fréquents entre les groupes armés palestiniens et Israël, ce qui a eu des impacts dévastateurs sur la vie quotidienne et l'infrastructure.

La situation sécuritaire est instable, avec des tensions élevées et des incidents fréquents de violence. Les restrictions imposées par le blocus israélien et égyptien ajoutent à la complexité des conditions de vie.



Jean-Paul Chagnollaud, Sid-Ahmed Souiah, Pierre Blanc, Atlas des Palestiniens : Un peuple en quête d'un Etat, Editions Autrement, 2011. - Cet atlas raconte l'histoire du peuple palestinien qui, depuis le démantèlement de l'Empire ottoman et le mandat britannique en 1922, a cherché à être maître de son destin en exigeant l'avènement d'un Etat sur son territoire. lies décennies plus tard, cet objectif n'est toujours pas atteint et semble même plus inaccessible que jamais. Depuis 1948, plus de la moitié des Palestiniens vivent hors de leur pays, beaucoup dans les conditions précaires des camps de réfugiés, tandis que l'autre moitié est soumise à l'occupation, à la colonisation et, depuis 2006 à Gaza, à un blocus. Aujourd'hui, toute perspective de paix paraît lointaine, les rapports de force continuant d'être défavorables aux Palestiniens malgré les soutiens internationaux dont ils bénéficient. Par un processus de colonisation systématique et la construction d'un mur qui s'étend jusqu'au coeur de la Cisjordanie, la stratégie israélienne vise à fragmenter et déstructurer un espace sur lequel il sera de plus en plus difficile d'établir un Etat palestinien viable disposant d'une véritable continuité territoriale. Cette situation aggrave l'exclusion de tout un peuple qui, malgré le droit international reconnaissant la légitimité de son aspiration à un Etat à côté d'Israël, est ainsi contraint de vivre dans l'exil, l'occupation et le blocus dans la bande de Gaza. (couv.).

Hana Jaber, La Palestine éclatée : Les camps de réfugiés en Jordanie, Actes Sud, 2010.2742788859

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