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L'abbé Terray

L'abbé Joseph-Marie Terray est un magistrat et ministre français, né à Boen en décembre 1715, mort à Paris le 18 février 1778. Héritier d'un oncle enrichi par le système de Law, et qui l'avait fait élever au collège de Juilly, conseiller-clerc au Parlement de Paris (17 février 1736), dont il partagea d'abord la politique et la disgrâce (mai 1753), il fut le seul de sa compagnie, trois ans après, à se ranger
du côté de la cour, et à ne pas donner sa démission après le lit de justice du 13 décembre 1756. 

Le 8 juillet 1761, il lut le rapport qui fit condamner la société de Jésus. En 1764, il participa au traité Malisset (Pacte de Famine). Maupeou le fit nommer contrôleur général des finances le 23 décembre 1769. Les dépenses étaient en anticipation de quinze mois environ, et le déficit annuel dépassait 76 millions. Jugeant l'économie incompatible avec les abus contre lesquels il n'était pas d'humeur à lutter, il fit sur la dette « des opérations de housard » (Voltaire), se servant de l'amortissement pour rembourser les annuités, convertissant les tontines en rentes viagères fixes, réduisant les intérêts, suspendant le paiement des rescriptions ou assignations, transformant les billets de ferme en rente à 4%, obligeant les villes à livrer au trésor les fonds destinés à l'acquittement de leurs dettes, violant les dépôts judiciaires, taxant les anoblis des cinquante dernières années, recourant aux emprunts forcés sur les receveurs généraux, sur les officiers royaux, exploitant la ruine de la Compagnie des Indes. 

Après le coup d'Etat Maupeou, auquel il prit une grande part, l'arbitraire des expédients ne connut plus de bornes (augmentation de la gabelle, des péages, des frais de justice, vénalité des charges municipales, croupes imposées aux fermiers). Les résultats. financiers immédiats étaient incontestables, et c'est tout ce que demandait une royauté aux abois. Mais l'abbé, dont les moeurs étaient décriées et la probité douteuse, ne put se maintenir au ministère après la mort de Louis XV. Il eut pour successeur Turgot et fut relégué quelque temps dans ses terres, à Lamothe-Tilly. Il revint bientôt cabaler à Paris, où on l'avait pendu en effigie dans les rues, et ou il mourut deux ans après la disgrâce de son illustre successeur. (H. Monin).

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Dictionnaire biographique
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