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David Ier Teniers, dit le Vieux est un peintre flamand né à Anvers en 1582, mort à Anvers en 1649. Il était le fils d'un mercier, Juliaen Teniers ou Taisnier, établi à Anvers en 1558 et qui y mourut en 1585. Il eut pour maître son frère aîné Juliaen II (1572-1615); mais il reçut aussi les leçons de Rubens, puis, en Italie, celles d'Adam Elsheimer. Revenu dans son pays, il traita les sujets que devait adopter son illustre fils et élève David Il, qui l'imita d'abord de près. Son talent est difficile à juger, car ses meilleurs ouvrages ont été vendus sous le nom de son fils, On en trouve pourtant dans les musées de Bruxelles, Anvers, Lille, Kassel, Darmstadt, Dresde, Munich, Berlin, Saint-Pétersbourg, Vienne, Florence. Il eut plusieurs enfants, dont deux, au moins, furent peintres, David le Jeune (ci-dessous) et Abraham (1629-1670). Le Prado et l'Ermitage possèdent des tableaux attribués à ce dernier. - Fête de village, par Teniers l'Ancien. | ||
David II Teniers, dit le Jeune, est un peintre-graveur flamand, baptisé à Anvers le 15 décembre 1640, mort à Bruxelles le 25 avril 1690. Elève de son père David ler, il fut, en 1632, reçu maître de la guilde d'Anvers, dont il devait être doyen en 1645-1646; il épousa, en 1637, la fille de Brueghel de Velours. Rubens, qui fut témoin au mariage de sa pupille, eut une grande influence sur son talent; Brauwer aussi. Très distingué de sa personne, David devint le peintre et le protégé de l'archiduc Léopold-Guillaume, gouverneur des Pays-Bays, qui lui fit avoir de Philippe IV la commande de nombreuses peintures, aujourd'hui au musée du Prado, et qui le nomma, en 1651, conservateur de sa galerie d'oeuvres italiennes. David a reproduit quatre fois, avec une fidélité extrême, l'intérieur de cette galerie, dont les tableaux sont presque tous aujourd'hui au musée de Vienne. Ces copies d'ensemble se trouvent à Bruxelles, Munich, Vienne et Madrid. Il fit, en outre, d'après des tableaux isolés de cette galerie; des copies à l'huile ou en dessins qui servirent à exécuter les 245 gravures du Theatrum pictorum... (Anvers, 1664, in-fol.). - Tentation de saint-Antoine, par David Teniers le Jeune (Anvers). Dès son arrivée à Bruxelles (1651), il peignit des cartons pour les tapissiers de cette ville. En 1656, il fut nommé peintre ordinaire de don Jean d'Autriche, successeur de Léopold-Guillaume. Il fit, plus tard, le commerce des tableaux. Sa résidence ordinaire était le modeste château de Perck (Dry Toren, les Trois Tours), où il vivait au milieu de ses modèles favoris. Il ne fut inscrit à la guilde de Bruxelles qu'en 1675. Son fils David III, l'aîné de ses onze enfants, fut son élève et signa David Teniers Junior, comme-on le voit sur certains de ses tableaux et tapisseries, par exemple sur un Saint Dominique de l'église de Perck. David III, à son tour, eut un fils peintre, David IV, mort à Lisbonne, où, on retrouverait sans doute des tableaux de lui. Salle des gardes, par David Teniers (1642, musée de l'Ermitage). Il a eu encore un mérite qui, pris à part; serait secondaire, qui ne peut même se réaliser pleinement que par la vérité intime du dessin, par l'observation précise, c'est la philosophie souriante; la bonhomie et même le reflet de distinction qu'il a su répandre sur les scènes les plus vulgairés. Voilà où gît le secret de sa réputation universelle et continue, alors que celle de divers petits maîtres plus grands que lui a subi de longues éclipses. La postérité n'a montré de froideur une froideur très légitime - que pour ses oeuvres d'un certain genre étranger à sa nature : les tableaux religieux ou héroïques. Oeuvres de miséricaorde, par David Teniers (années 1640, Louvre). On ne saurait songer à faire l'énumération des 800 ouvrages au moins qui sont sortis de ses pinceaux. La liste même des sujets qu'il a traités serait longue et, d'ailleurs, inutile, car tout le monde connaît ses Kermesses, ses Intérieurs de cabarets, ses Chasses au héron, ses figures isolées de Buveurs, de Joueurs de cornemuse, de Violoneux, ses Tentations de saint Antoine, ses scènes simiesques, ses Conversations (où il atteint parfois à la véritable élégance) ses Corps de garde, ses Cuisines, ses Jeux de boules, ses Paysages à peine étoffés de petites figures. Il faut mettre hors de pair quelques-uns de ses ouvrages : la Bonne cuisine, de La Haye; la Kermesse, de Bruxelles; le Repas, du Prado; l'Archiduc Léopold abattant l'oiseau, de Vienne les Oeuvres de miséricorde, du Louvre (d'une tenue tout à fait exceptionnelle), et, au-dessus de tous, peut-être l'étonnant tableau de l'Ermitage, la Confrérie des arquebusiers d'Anvers, où, sur un fond qui est le portrait fidèle d'une des places de la ville, se détache une foule bourgeoisement martiale dont les cinquante figures des premiers plans sont autant de portraits de belle allure et où les moindres détails sont traités avec une finesse qui supporte l'examen à la loupe sans nuire aucunement à l'unité de l'ensemble. Presque tous les principaux musées de peinture d'Europe possèdent un nombre plus du moins grand de ses ouvrages : le Prado, à Madrid; 52; Vienne, dans ses divers musées, 43; Saint-Pétersbourg, 48 etc. (E. Durand-Gréville). |
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