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Zhu
Shijie (朱世æ°) est un mathématicien
chinois, né vers 1260 et actif jusqu'au début des années 1300.
Il a vécu sous la dynastie des Yuan et est à l'origine
d' avancées en algèbre et en géométrie. Zhu Shijie a été témoin
d'une période où l'Empire mongol
encourageait l'échange de connaissances entre la Chine,
l'Asie centrale et le Moyen-Orient. Zhu Shijie a exploité cette atmosphère
pour compiler et enrichir les connaissances mathématiques. Il est
notamment l'auteur de deux ouvrages majeurs : Le Miroir
de jade des études arithmétiques (算法å¯è’™, Suanfa Qimeng),
et le Miroir des études en quatre chapitres (四元玉鉴, Siyuan
Yujian), souvent traduit en français par Le Précieux Miroir des
quatre éléments.
• Le
Miroir de jade des études arithmétiques (Suanfa Qimeng), écrit
en 1299, est un manuel d'arithmétique destiné aux étudiants débutants.
L'ouvrage aborde des sujets comme les fractions, les racines carrées et
cubiques, ainsi que des principes fondamentaux de l'algèbre. Il expose
également des méthodes pour résoudre des systèmes d'équations quadratiques
et cubiques.
• Le Précieux
Miroir des quatre éléments (Siyuan Yujian), achevé en 1303,
est son oeuvre la plus avancée et comprend des techniques d'algèbre sophistiquées.
L'ouvrage est organisé en quatre parties et contient environ 200 problèmes
mathématiques. Le titre fait référence aux "quatre éléments", qui
représentent des termes algébriques de degrés différents, marquant
un progrès dans la résolution de systèmes d'équations à plusieurs
variables et de haut degré. L'ouvrage aborde des domaines comme les fractions,
les racines carrées et cubiques, les équations polynomiales, et les systèmes
d'équations simultanées. L'un des aspects les plus novateurs de cet ouvrage
est l'utilisation des coefficients pour représenter des puissances croissantes
d'inconnues dans les équations. Il utilise un concept similaire
au triangle de Pascal (connu sous le nom de triangle de Yang Hui en Chine)
pour représenter les coefficients binomiaux. Zhu Shijie présente des
méthodes de résolution pour des équations allant jusqu'au quatrième
degré, en utilisant des principes similaires à ceux qui seront plus tard
formalisés dans la méthode de Horner en Europe. Zhu introduit également
des techniques de résolution graphique et des tableaux pour structurer
les calculs, ce qui est une innovation importante pour l'époque.
Les travaux de Zhu Shijie
ont eu une influence durable, non seulement en Chine mais aussi en Asie
de l'Est. Ses oeuvres ont été reprises par des mathématiciens japonais
et coréens, et son approche systématique a contribué au développement
de l'algèbre dans ces régions. Mais, malgré l'impact considérable
de ses ouvrages, les mathématiques chinoises ont ensuite connu un déclin,
et son travail a été redécouvert bien plus tard. |
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