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00 N, 56 00 W |
Le Surinam,
ou en néerlandais Suriname, ancienne Guyane hollandaise,
est un État indépendant depuis 1975, qui s'étend entre
le Gorentyne et le Maroni, l'Atlantique et la région des Tumuc-Humac.
Sa superficie est de 163 300 km² et sa population d'environ 440 000
habitants. Les côtes sont basses, plates et et sans île comme
celle de la Guyane. C'est la même bordure
de palétuviers inondés, avec, en arrière-côte,
des espaces marécageux, partie forêt, partie savane, partout
ou le défrichement n'a pas encore eu lieu. En retrait de cette étroite
lisière, quelques savanes, et, plus loin, la forêt vierge.
Toutes les eaux du pays descendent des Tumuc-Humac ou de leurs contreforts.
Les petites chaînes dans l'intérieur ne sont-elles guère,
sauf dans le bassin du Maroni, que de modestes collines. Le point culminant,
le Juliana Top atteint cependant les 1230 m.
Le Suriname présente un beau système
fluvial, mais fort peu navigable au-dessus de 50 kilomètres des
embouchures. Aucun fleuve ne peut être remonté aussi
loin que le Demerara qui est comme une exception à la règle.
A partir du Corentyne (en hollandais Corantijn) on trouve d'abord le Nickerie
qui peut être considéré comme un affluent du Corentyne.
Puis, à 125 km l'estuaire de ce fleuve, trois cours d'eau qui se
réunissent dans une même baie : le Coppename qui communique
par des canaux naturels, des sortes d'arroyos, avec le Nickerie; le Coeswine,
et enfin le Saramacca qui est le fleuve le plus important depuis le Corentyne.
Un peu plus loin c'est le Surinam (en hollandais Suriname), le grand fleuve
central qui donne son nom au pays. II communique par des criques et un
canal creusé de main d'homme avec le Saramacca. Dans l'estuaire
du Surinam tombe aussi le Comewyne qui, par son affluent la Cottica et
son sous-affluent le Cormontibo (Coermotibo), communique par la Ouana-crique
(Wane Cr.) avec le Maroni (Marowijne). Ce curieux régime fluvial
établit une communication presque ininterrompue, un peu en arrière-côte,
entre les deux fleuves frontières du pays, le Maroni et le Corentyne.
Le Maroni, le plus important des fleuves de la région Guyanaise
après l'Essequibo, est formé dans son cours supérieur
par deux grands cours d'eau, le Tapanaony, bras occidental, et l'Awa (appelée
Itany dans son cours supérieur) qui forme le bras oriental.
Histoire
du Suriname. - D'abord peuplé par les Indiens Surinen, puis
exploré par les Espagnols
au XVIe siècle. Au siècle suivant apparaissent les premiers
établissent des Hollandais,
puis des Anglais,
qui importent vers 1650 des esclaves d'Afrique
pour cultiver leurs plantations. En 1667, l'Angleterre
accepte de céder en échange de la Nouvelle-Amsterdam (la
future New-York)
le pays à la Hollande qui en fait une
colonie. La culture du café et de la canne à sucre se développe
à partir des années 1680. En 1799, les Britanniques reprennent
possession du Surinam; ils le quittent pendant deux ans en 1802, puis se
réinstallent jusqu'en 1816.
Après l'abolition
de l'esclavage en 1863, les colons font venir de la main d'oeuvre depuis
l'Inde
et Java. Au début du XXe siècle, les mines de bauxite
commencent à être exploitées. En 1954, une autonomie
de gouvernement est accordée au Surinam par les Pays-Bas
qui conservent la responsabilité de la défense et de la diplomatie.
L'indépendance intervient en 1975. Cinq ans plus tard, le gouvernement
civil est remplacé par un régime militaire qui instaure une
république socialiste. Après deux années pendant lesquelles
le partage des responsabilités entre administrations civiles et
militaires reste confus, un nouveau coup d'État en 1982 porte au
pouvoir le lieutenant-colonel Desire Bouterse.
En 1987, tandis que
se développe une guérilla conduite par l'Armée de
libération du Suriname (SLA), qui bloque pendant plusieurs mois
la production de bauxite, la pression internationale oblige Desi Bouterse
à organiser des élections, et en 1988, on revient à
un régime civil, avec Ramsewak Shankar comme président élu.
Mais en 1990, Bouterse reprend le pouvoir par un nouveau putsch. Cette
fois pour le rendre en 1991. Après une période transitoire,
Ronald Venetiaan devient président. Jules Wijdenbosch, un proche
de Bouterse lui succède en 1996, et quand, l'année suivante,
Bouterse, sera accusé de trafic de drogue par les Pays-Bas,
le Surinam refusera son extradition. En 2000, les élections ont
redonné la présidence à Venetiaan, reconduit dans
ses fonctions en 2005, avec le soutien d'une coalition étendue à
huit partis. Il a gouverné jusqu'en août 2010, date à
laquelle les électeurs ont replacé au pouvoir l'ancien chef
militaire Bouterse et sa coalition d'opposition. Bouterse a été
réélu sans opposition en 2015.
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Carte
du Surinam. Source : The World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une carte détaillée).
C'est du Saramacca au Maroni qu'est concentrée
dans la région littorale l'activité économique du
pays. De grands travaux de canalisation et de dessèchement ont été
accomplis, et, au XVIIIe siècle,
la Guyane néerlandaise atteignit à l'époque à
un haut degré de prospérité. Paramaribo était
la grande ville des Guyanes. Elle exportait près de 20 millions
de kg sucre et de 10 millions de kg de café. Mais la colonie ne
se releva jamais complètement des ruines qu'entraîna,
à la fin de ce siècle, la longue lutte contre les esclaves
marrons. Ceux-ci, étaient partis au nombre de 30 ou 40 000. Ces
bras n'ont pu être remplacés, la traite ayant cessé
presque aussitôt et les Hollandais. Cependant la production agricole
de Suriname, tout en étant bien inférieure à celle
de Demerara, est resta infiniment supérieure à celle de la
Guyane
française.
Depuis les années 1880, les chercheurs
d'or de la Guyane française ont commencé d'exploiter les
placers vierges de Suriname. L'économie du pays reste encore aujourd'hui
centrée sur l'exploitation des mines d'or, mais surtout de bauxite,
principal produit d'exportation, et qui représente environ un tiers
du PIB du Surinam. Les ressources pétrolières offrent par
ailleurs des perspectives d'avenir. Depuis 2004, des accords existent entre
la compagnie pétrolière d'Etat (Staatsolie) du Surinam et
les compagnies Repsol, Maersk et Occidental pour la prospection pétrolière
offshore. Ces accords ont été étendus en 2006 pour
inclure sites supplémentaires. |
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