| Smithson (James), savant et capitaliste né en Angleterre en 1765, mort à Gênes (Italie) le 27 juin 1829. Il était le fils naturel d'une veuve, Elizabeth Keate Macie, arrière-petite-nièce de Charles, duc de Somerset, et de Hugh Smithson, qui, plus tard, devint le premier duc de Northumberland. Il entra, en 1782, à Pembroke College (Oxford) et s'intéressa de bonne heure aux sciences physiques, notamment à la minéralogie, à la géologie et à la chimie. Membre de la Royal Society en 1787, il publia un certain nombre de Mémoires dans les Philosophical Transactions of the Royal Society (1791 à 1807), dans le Philosophical Magazine et dans les Thomson's Annals of Philosophy (1819-1825). II passa la plus grande partie de sa vie à Paris, en relations avec les savants français, notamment avec Arago. Sa santé et son humeur étaient fort mauvaises, et Arago dit qu'il passait la moitié de sa vie à travailler, l'autre à jouer. Cependant, il n'avait pas réussi par ses publications à rendre son nom célèbre, comme il l'avait espéré dans sa jeunesse lorsqu'il avait dit : « Mon nom vivra encore dans la mémoire des hommes quand les titres des Northumberland seront éteints et oubliés ». Il y parvint par son testament. Il légua sa fortune, évaluée à plus de cent mille livres sterling, « aux États-Unis d'Amérique », quoiqu'il ne fût jamais allé dans ce pays et qu'il n'y connût, semble-t-il, personne, « pour fonder à Washington, sous le nom de Smithsonian Institution, un établissement en vue de l'accroissement et de la diffusion de la science parmi les hommes ». Le legs de James Smithson ne fut délivré au gouvernement des États-Unis qu'en 1838. Huit ans s'écoulèrent ensuite sans qu'aucun projet d'organisation fût adopté. L' « Institut smithsonien » date d'un acte du Congrès, approuvé le 10 août 1846. Il est devenu dès lors, pour les États-Unis, une institution nationale. Enrichi par une foule de libéralités privées et publiques, il est somptueusement installé à Washington. A la fin du XIXe siècle, ses principaux organes ou services sont : une bibliothèque (Smithsonian Library), la plus riche du monde en publications de sociétés savantes; un musée (United States National Museum); un bureau d'échanges internationaux; un observatoire (Astrophysical Observatory); un parc zoologique (National Zoological Park); un Bureau d'ethnologie américaine (Bureau of american ethnology). Depuis, la smithsonia s'est enrichie, entre autres, du prestigieux musée de l'air et de l'espace de Washington. (Ch.-V. L.). | |