|
Simplicius
est un philosophe néo-platonicien,
né en Cilicie vers 500. Disciple d'Ammonius,
fils d'Hermias, surtout de Damascius, il accompagna
ce dernier en Perse, après la
fermeture de l'école d'Athènes
par Justinien (529), avec Diogène et
Hermias de Phénicie, Isidore de Gaza, Eulamius de Phrygie et Priscianus.
Simplicius, à son retour, après 532, s'établit à
Athènes où il écrivit,
enseigna peut-être comme particulier et probablement mourut à
une époque que nous ignorons.
II a composé un Abrégé
de la Physique de Théophraste
et un Commentaire de la Métaphysique d'Aristote
que nous n'avons plus; des Commentaires sur les Catégories,
les traités de l'Ame et du Ciel, la Physique
d'Aristote, sur le Manuel d'Epictète, qui ont été
conservés et plusieurs fois publiés.
Dans
son commentaire du Traité du Ciel, Simplicius ne fait
le diamètre du Soleil
qu'environ cent fois plus grand que celui de la Terre;
il dit qu'il y a des étoiles
plus grandes que le Soleil, et que la Lune
ne nous montre pas toujours la même face; enfin il pense, comme Aristote,
que ce ne sont pas les planètes
qui tournent autour de la Terre, mais seulement les sphères qu'elles
portent. (Hoefer).
Il veut concilier Aristote et Platon
et s'en réfère à Jamblique.
C'est un défenseur du néo-platonisme. Il unit les représentants
de l'hellénisme et rattache à son école Aristote et
même Epictète, un des stoïciens
les plus religieux, pour combattre le christianisme,
dont il réfute la thèse, admise par Philopon,
de la création du monde dans le temps.
Mais par la théorie de la matière
première, substratum de toutes les formes, jointe à
celle des démons hyliques, des esprits
de la nature et des génies des éléments, il a contribué,
comme l'a montré Berthelot, à
édifier l'alchimie du Moyen âge,
dont les conceptions dominent la chimie
jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
En outre, il a été souvent
invoqué et suivi par saint Thomas et ses
contemporains, qui trouvaient un interprète d'Aristote, non plus
fidèle, mais moins dangereux qu'Averroès,
dans cet ancien adversaire des chrétiens, avec lesquels il a d'ailleurs
tant de points communs. (François Picavet). |
|