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Seymour

Seymour. - Grande famille anglaise qui fait remonter son origine à un compagnon de Guillaume le Conquérant, originaire lui-même de Saint-Maur-sur-Loire, en Touraine, et d'où sont sorties les branches des ducs de Somerset et des comtes d'Hartford. Somerset le Protecteur et Jane Seymour (1509-1537), troisième femme de Henri VIII, furent les membres les plus illustres de cette maison à laquelle appartiennent encore  :
Thomas, baron Seymour de Sudcley, né vers 1508, mort en 1519. Il fut très mêlé aux intrigues du mariage de Henri VIII avec sa soeur Jane (1536). Seymour occupa les plus hautes situations. Il fut notamment ambassadeur en Hongrie (1539), aux Pays-Bas (1543), servit en Flandre, en France, avec le grade de maréchal, devint grand-amiral en 1546. Après la mort de Henri VIII, il épousa secrètement Catherine Parr à laquelle il était demeuré fort attaché. Il intrigua alors contre son frère le Protecteur qui avait eu vent de cette union et s'en montrait fort offensé. Catherine étant morte en couches, il aspira à la main de la princesse Elisabeth. Le Protecteur le fit alors enfermer à la Tour de Londres (1519). Reconnu coupable de haute trahison, il fut exécuté sur le Tower-Hill, le 20 mars. On a un beau portrait de lui par Holbein.
Catherine, comtesse d'Hertford, née vers 1538, morte en 1568. Soeur de Jane Grey, dont elle avait toute la grâce et toute l'intelligence, elle épousa en 1553 le comte de Pembroke, qui réclama le divorce à la suite de l'exécution de Jane Grey. En 1559, elle se mariait à Edward Seymour, qu'elle aimait depuis longtemps. Ce mariage fut secret, et comme elle était de sang royal, c'était un acte de haute trahison, le souverain n'y ayant pas donné son consentement. Catherine ayant été découverte fut jetée à la Tour. Relâchée vers 1560, elle parla imprudemment de ses droits à la succession au trône. Aussi fut-elle enfermée jusqu'à la fin de sa vie.

Edward, comte d'Hertford, né vers 1339, mort en 1624, fils du Protecteur Somerset. Le grand événement de sa vie fut son mariage avec Catherine Gray dont il partagea la captivité et dont il eut à la Tour un fils. La mort de sa femme mit fin aux persécutions de la reine Elisabeth. Seymour fut ambassadeur à Bruxelles en 1605 et grand intendant de la reine Anne

Son fils aîné, Edward, lord Beauchamp (1561-1613), fut également persécuté à cause de ses prétentions à la couronne d'Angleterre, qui furent un moment sur le point de se réaliser lors de l'avènement de Jacques Ier.

Francis Seymour Conway, marquis d'Hertford.

Henry, né en 1729, mort en 1805, membre du Parlement à partir de 1763. En 1775, il épousa une Française, Louise de Panthou, et s'établit à Prunay, à côté de Mme du Barry dont il tomba amoureux. Il fut chassé de France par la Révolution, et ses propriétés furent confisquées. Les lettres de Mme du Barry à Seymour et une boucle de ses cheveux qu'elle lui avait donnée tombèrent entre les mains de Barrière en 1792. Ces reliques ont passé en vente à Paris en 1892.

Francis Ingrarn, marquis d'Hertford, né en 1743, mort en 1822, fils de Seymour-Conway. Membre du Parlement à partir de 1766, il fut lord de la Trésorerie dans le cabinet North (1774-1780), parla fréquemment à la Chambre où il appuya la politique de Fox, fut ambassadeur à Vienne et à Berlin en 1793-1794 et lord chambellan de la maison royale de 1812 à 1821. Il porta le nom de vicomte Beauchamp jusqu'en 1793, puis celui de comte de Yarmouth jusqu'en 1794. 

Son fils, Francis-Charles, marquis d'Hertford, né en 1777, mort en 1842, fut très influent à la cour du régent dont il fut vice-chambellan. Comme son frère Henry (V. ci-après), il habita surtout à Paris où il forma une très belle collection de tableaux qu'il légua à Richard Wallace.

George-Hamilton, né en 1797, mort en 1880, fils de Seymour-Conway. Secrétaire particulier de lord Castlereagh aux affaires étrangères (1822), il coopéra à la mission de Wellington à Vérone en 1813, et, après avoir occupé divers postes diplomatiques, devint en 1831 ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg, où il eut fort à faire en raison des difficultés qui aboutirent à la guerre de Crimée. Il fut ensuite ambassadeur à Vienne de 1855 à 1858.

Sir Michael, né le 3 décembre 1802, mort en 1887, fils de sir Michael. Entré dans la marine en 1813, il remplit une mission en France en 1849 et écrivit un rapport très étudié sur nos ports et nos arsenaux. En 1856-1858, il prit une part importante à la guerre de Chine, s'empara de Canton (28-29 décembre 1857), des forte du Pei-ho (20 mai 1858), et remonta jusqu'à Tien-Tsin, où il obligea le gouvernement chinois à signer un traité (26 juin). Il devint vice-amiral en 1860.

Lord Henry, né en 1805, mort en 1859, fils du troisième marquis d'Hertford et de Maria Fagniani, passa presque toute sa vie en France où il était né. Il fut l'un des fondateurs du Jockey-Club et eut une des premières écuries importantes de courses en France. Il est célèbre par les excentricités auxquelles il se livrait pendant les jours gras, et il était connu sous le nom de « Milord l'Arsouille ». IL est enterré au Père-Lachaise.

Sir Francis, né en 1813, mort en 1890. Entré dans l'armée, il fut attaché au prince Albert de 1839 à sa mort. Il combattit brillamment en Crimée, notamment à Inkermann où il fut grièvement blessé. Il fut promu général en 1877. Après la mort de son époux, la reine Victoria avait attaché Seymour à sa maison et l'avait fait maître des cérémoniesen 1876.

Frederick Beauchamp Paget, lord Alcester, né en 1821, mort en 1895. Entré dans la marine en 1834, il servit notamment dans la guerre de Crimée. Contre-amiral en 1870, il commanda l'escadre alliée chargée de faire une démonstration sur la côte d'Albanie, afin d'obliger la Turquie à la cession de Dulcigno au Montenegro (1880). C'est lui encore qui commandait le bombardement d'Alexandrie et les opérations sur la côte d'Egypte (1882).

Sir Edward Hobart, né en 1840, Entré dans la marine en 1832, il servit pendant la guerre de Crimée et se distingua à la prise des forts de Pei-ho et de Canton (1857-1858), et au ravitaillement de Sing- po (1860). Aide de camp de la reine (1887-1889), contre-amiral (1889), il fut mis à la tête de la station de Chine en 1897. Lorsque éclata le mouvement xénophobe de juin 1900, l'amiral Seymour prit la direction des secours envoyés pour délivrer les légations assiégées dans Pékin, mais il fat arrêté par des forces supérieures et dut revenir attendre des renforts à Tien-Tsin. En juillet, l'amiral faisait une démonstration navale importante à Shanghaï, avec 8 navires, et voulut y débarquer des troupes, mais les protestations des puissances l'obligèrent à diriger le gros de ses forces sur le Nord. (R. S.).

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