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La famille des Séguier est originaire du Bourbonnais (distincte d'une famille du Quercy qui fournit des magistrats à Cahors et à Toulouse), a compté parmi ses membres, sous l'Ancien régime, un chancelier, cinq présidents à mortier, treize conseillers au Parlement, deux avocats généraux, sept maîtres des requêtes, sans oublier un premier président depuis la Révolution. • Pierre Ier, seigneur de Soret, Lestang-la-Ville et Autry, né en 1504, mort en 1580, se distingua d'abord au barreau de Paris, puis devint avocat général en 1550; on remarqua ses réquisitoires d'inspiration gallicane dans le conflit entre Henri II et le pape Jules III; nommé président à mortier (1554), il fut plus tard un des députés qui allèrent à Lyon négocier avec ceux du Piémont pour le tracé de la frontière entre la Savoie et le Dauphiné. Il a composé un traité, De cognitione Dei et sui, traduit en français en 1637 par Guillaume Colletet. Il eut seize enfants, presque tous gens de robe, entre autres le président Antoine Séguier, et Jean Séguier, seigneur d'Autry. Ce dernier, sixième fils de Pierre ler, serviteur fidèle de Henri III et de Henri IV, conseiller au Parlement, puis maître des requêtes et lieutenant civil, fut le père du chancelier. | ||
Pierre Séguier chancelier de France, né à Paris le 28 mai 1588, mort à Saint-Germain le 28 janvier 1672. Appelé d'abord M. d'Autry, spécialement protégé par son oncle Antoine Séguier qui devint président au Parlement, Pierre y débuta comme conseiller, devint maître des requêtes vers 1620, puis intendant en Guyenne (1621-1624); son oncle lui ayant résigné sa charge, il fut président à mortier (1624 -1633). Nommé garde des sceaux par Richelieu, il montra aussitôt au Parlement beaucoup de hauteur et rie dureté, remplaça d'Aligre comme chancelier en décembre 1635. Le cardinal l'envoya au Val-de-Grâce pour saisir la correspondance d'Anne d'Autriche avec l'Espagne (1637), et lui confia en décembre 1639 des pouvoirs extraordinaires pour aller réprimer en Normandie la révolte des Nu-Pieds; Séguier se montra impitoyable. C'est lui aussi qui fit l'instruction da procès de Cinq-Mars. Au lit de justice du 18 mai 1613, Séguier parla pour la cassation du testament de Louis XIII, quelque chagrin qu'il en eût; sa soeur Jeanne, supérieure des Carmélites de Paris, l'aida beaucoup à conserver ses fonctions. Mais le Parlement, qui le détestait à causes de ses continuelles prétentions en matière de préséance, lui suscita de nombreuses difficultés; à la Journée des Barricades, on faillit le tuer. Le 1er mars 1650, Mazarin lui enleva les sceaux pour plaire à la Fronde parlementaire; on les lui rendit en avril 1651 pour les lui reprendre en septembre et les rendre à Molé, le lendemain du lit de justice ou fut proclamée la majorité de Louis XIV. Pierre Séguier (1588-1672. En 1652, il consentit un instant à siéger dans le conseil rebelle organisé par Gaston d'Orléans et Condé, mais au bout de quelques jours il alla rejoindre Louis XIV à Pontoise et ne revint à Paris qu'avec lui. A la mort de Molé (1656), on lui rendit les sceaux. Lors du procès de Fouquet, il vint présider la chambre de justice et fit preuve d'une partialité ouverte contre l'accusé. Depuis 1664, il se contenta de prêter son nom à tous les actes administratifs, accomplis en réalité par Colbert, et ne travailla que pour une faible part aux grandes ordonnances rédigées alors. Séguier avait épousé une femme très riche, Madeleine Fabri; une de ses filles épousa le marquis de Coislin, parent de Richelieu, et ensuite Guy de Laval; Vautre fut duchesse de Sully. Séguier s'intéressait beaucoup aux lettres; quand l'Académie française se constitua, il exprima le désir de compter parmi ses membres; après la mort du cardinal, elle le nomma son protecteur et depuis 1643 jusqu'à 1672 se réunit dans son hôtel. Après la mort de Mazarin, il fut aussi protecteur de l'Académie de peinture et de sculpture. Sa bibliothèque, une des plus belles de France, augmentée sans cesse par lui, comprenait de nombreux manuscrits qui ont passé pour la plupart à la Bibliothèque Nationale. (Georges Weill). | ||
Louis-Antoine Séguier est un magistrat français, né à Paris en 1726, mort à Tournai le 25 janvier 1792. Avocat du roi au Châteletà vingt-deux ans, il entra au conseil du roi, puis devint avocat général au Parlement de Paris (1755). On vantait l'éloquence de ses réquisitoires, inspirés toujours par les idées conservatrices et traditionnelles; capable de courage, il opina pour l'acquittement de Lally-Tollendal. Ennemi des philosophes, il avait dès 1759 dénoncé l'Encyclopédie; le 20 août 1770, il prononça un grand réquisitoire contre sept de leurs ouvrages, entre autres le Système de la nature de d'Holbach, ce qui lui valut de vives attaques, par exemple de la part de Thomas dans un discours à l'Académie française. Lorsque Maupeou frappa les Parlements, Séguier tenta de jouer le rôle de conciliateur; mais quand on installa la nouvelle cour judiciaire, il protesta et donna sa démission. Il reprit ses fonctions lorsque Louis XVI rétablit le Parlement et, fidèle à ses idées, combattit l'édit de Turgot sur les corporations (1776), dénonça l'Histoire philosophique des deux Indes par Raynal (1780), puis soutint une polémique très vive contre le président Dupaty qui demandait une réforme complète des lois pénales. Lors de la Révolution, il ne tarda pas à émigrer, fit pour les frères de Louis XVI un mémoire sur le rétablissement des Parlements, et vint se fixer à Tournai. | ||
Antoine-Jean-Mathieu Séguier est un magistrat français, né à Paris le 21 septembre 1768, mort à Paris le 5 août 1848, fils du précédent. Nommé substitut du procureur général peu avant la suppression dit Parlement, il suivit son père dans l'émigration et rentra en France après la Terreur. La protection de Cambacérès, qui était allié à sa famille, lui valut, sous le Consulat, une carrière d'une exceptionnelle rapidité : dès 1802 il devint premier président de la cour d'appel de paris, puis fut créé baron (1808). Malgré ses flatteries à l'empereur, il prit part à la déchéance en 1814 « La cour rend des arrêts et non des services. »Son frère, Armand-Louis-Maurice, né à Paris le 3 mars 1770, mort à Paris le 14 mai 1831, fut d'abord page du roi et officier de dragons, et servit dans l'armée de Condé. Rentré en France après le 18 brumaire, il fut consul dans l'Inde, puis à Trieste, et ensuite consul général dans les provinces Illyriennes, puis à Londres. Il fit aussi, tout seul ou en collaboration, plusieurs vaudevilles. (G. W.). | ||
Armand-Louis-Maurice, baron Séguier est un diplomate et littérateur français, né à Paris en 1770, mort en 1831, frère du précédent. ll émigra, servit dans l'armée de Condé, rentra au Consulat, fut consul à Pondichéry (1802), Trieste (1806), aux îles Ioniennes (1814), à Londres (1816), créé baron (1824). II a écrit un poème, la Naissance de la Mode (1819, in-8), en vers de dix syllabes, et quelques pièces de théâtre. | ||
Pierre-Armand, baron Séguier est né à Montpellier le 3 juillet 1803, mort à Paris le 14 février 1876, fils du premier président. Il entra jeune dans la magistrature, devint conseiller à la cour royale de Paris, et attendit la mort de son père pour donner sa démission et se consacrer entièrement à la science. Un goût irrésistible l'entraînait vers la mécanique : en 1832, il publia un mémoire sur les appareils producteurs de la vapeur, et fut nommé, l'année suivante, membre libre de l'Académie des sciences. Il ne cessa d'étudier et de signaler tous les perfectionnements de l'horlogerie, de la navigation à vapeur, des locomotives et de tous les genres de machines. |
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