| Georges Castriota, plus connu sous le nom de Scander-Beg est un prince de l'Epire ou de l'Albanie, né en 1414, mort en janvier 1467. Il était fils de Jean Castriota, prince d'Emathie, et de sa femme Voïssava, princesse serbe. Tout jeune encore, il fut donné par son père, en 1423, comme otage au sultan Mourad II, qui avait envahi l'Epire. Il fut circoncis, élevé dans la religion musulmane, et occupa dans la suite de hautes situations dans la hiérarchie turque. Après la mort de son père, il devait recueillir son héritage, mais le sultan préféra le garder dans son armée ou il avait conquis une grande réputation. En effet, son courage, son esprit et ses connaissances stratégiques lui avaient valu le surnom d'Iscanderbeg (prince Alexandre), par allusion à Alexandre le Grand. Profondément indigné de l'injustice du sultan, Scander-beg profita en 1443 de la défaite des Turcs à Nis (que leur avaient infligée les croisés sous le commandement de Hunyade) pour s'évader. Avant de partir, il surprit le secrétaire du sultan et, le cimeterre sur la gorge, il le força à signer l'ordre au gouverneur de Croïa de remettre cette place « entre les mains de Scander-beg ». L'insurrection se propagea dans les environs de Croïa; et peu après Scander-beg était, non seulement en possession de son héritage, mais chef de tous les dynastes d'Epire. Il réunit une armée. Ali Pacha ayant investi Croïa (1443) fut massacré avec 40.000 hommes. En 1449, le sultan Mourad, à la tête d'une armée de plus de 100.000 hommes, se présenta devant Sfetigrad, ville située dans la Haute-Dibra. Cette campagne coûta cher au sultan, mais la ville tomba en son pouvoir. En 1450, il parut devant Croïa. Mais après avoir perdu le gros de ses troupes, il se retira vers Andrinople. C'est seulement en 1461 que Scanderbeg accepta la paix que lui offrit Méhémet II. Cette paix ne fut pas du reste, de longue durée, et, en 1465, il battit encore, sous Croïa, les conquérants de Constantinople. Scander-beg mourut peu après, et l'Albanie tomba dans l'anarchie. (M. G.). | |