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Jules César
Scaliger est un célèbre érudit né en
1484 à Vérone, mort en 1558,
était fils de Benoît Bordoni, peintre en miniature, mais prétendait
descendre de la noble maison della Scala (d'où le nom qu'il prit).
Après avoir beaucoup voyagé, il suivit en France Antoine
de La Rovère, évêque d'Agen
(1525), se fixa auprès de lui comme médecin, et obtint des
lettres de naturalisation. Il écrivit d'abord contre les savants
les plus illustres de son siècle, et commença ainsi à
se faire une réputation que sa science réelle et ses nombreux
travaux classiques augmentèrent bientôt.
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Jules-César
Scaliger (1484-1558).
Il visait au renom d'homme universel, et
effectivement il savait de tout, mais c'est principalement comme grammairien
qu'il mérite sa célébrité. On lui doit, entre
autres ouvrages : De causis linguae latinae, Lyon, 1540, traité
de grammaire conçu dans un esprit vraiment philosophique: Poetices
libri VII, Lyon, 1561, ouvrage plein d'érudition, où
il traite de l'origine et du but de la poésie et passe en revue
les poètes les plus célèbres, mais qui laisse à
désirer pour le goût; De subtilitate, ad Cardanum, Paris,
1557; des traductions latines d'ouvrages grecs, notamment de l'Histoire
des animaux d'Aristote, du Traité
des plantes de Théophraste, des
Notes, des Dissertations, des Discours.
On a aussi de lui des Poésies
latines, mais elles sont très médiocres, Genève,
1574. La vanité de ce savant était excessive, et il n'épargnait
pas les injures à ses adversaires; il eut de vives disputes avec
Erasme au sujet de la latinité de Cicéron. |
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Joseph Juste Scaliger,
fils du précédent, né en 1540 à Agen,
mort en 1609 à Leyde, surpassa encore son père comme philologue,
et se fit en outre un nom comme chronologiste et historien. Il fut quelque
temps précepteur dans une famille noble près de Tours, parcourut
la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Écosse, embrassa la religion
réformée (1562), etfut appelé à l'Académie
de Leyde en 1593, comme successeur de Juste-Lipse. Il
avait des prétentions à la science universelle.
Pour résoudre
le problème de la quadrature du cercle, il concluait de ce que le
diamètre du cercle, dans lequel le quadrilatère, formé
avec les côtés a, b, c, d, serait inscrit, aurait pour
expression
+.
Le problème
admettrait ainsi deux solutions, pour lesquelles le diamètre du
cercle serait
+,
et
+;
de sorte que Scaliger aurait résolu, avec la ligne droite et le
cercle, une question qui aurait dû dépendre d'une équation
du 3e degré.
C'est cette prétendue
solution qui fut réfutée par Viète, Adrien Romain
et Clavius.
On le regarde comme le véritable
créateur de la science chronologique. Plein de vanité comme
son père, il prétendit, dans une lettre intitulée
: De vestutate gentis Scaligerae, faire remonter sa noblesse jusqu'aux
rois alains. Il eut aussi, comme son père,
de vives querelles avec plusieurs de ses contemporains, notamment avec
Adrien Romain (Les
mathématiques à la Renaissance) et avec Scioppius.
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Joseph
Scaliger (1540-1609).
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En
bibliothèque - Outre des Commentaires
sur Varron, Verrius Flaccus, Festus,
Catulle, Tibulle, Properce,
Perse, Ausone, Nonnus,
César, Martial,
Agathias, Publius Syrus, etc., on lui doit :
Opus de emendatione temporum, Paris, 1583, et Genève, 1629,
in-f.; Thesaurus temporum, complectens Eusebii Pamphili Chronicon,
Leyde, 1609, et Amsterd., 1658, 2 v. in-f.; des Lettres latines,
Leyde, 1627; des Poèmes latins, Leyde, 1615. II traduisit
en vers grecs un choix des Épigrammes de Martial, et en ïambes
latins la Cassandre de Lycophron et
les Hymnes d'Orphée
(il y imite le vieux latin). |
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