| Jean-Baptiste-Gaspard Bochart de Saron est un magistrat et savant français, né à Paris le 16 janvier 1730, d'une famille distinguée dans la magistrature, et à laquelle avait appartenu le savant ministre protestant Samuel Bochart, guillotiné à Paris pendant la Terreur, le 20 avril 1794, Après avoir fait de bonnes études au collège de Louis-le-Grand, il fut nommé conseiller au Parlement en 1748, maître des requêtes en 1750, avocat général le 7 août 1753. président à mortier le 10 mai 1755. Il devint premier président en 1789 à la mort d'Ormesson. Mathématicien et astronome distingué, il fut reçu à l'Académie des sciences en 1779. Il y rendit de grands services en exécutant pour les astronomes les calculs numériques les plus difficiles et en achetant, à ses frais, les meilleurs instruments, qu'il mettait à la disposition des astronomes avec lesquels il était en relation. Son goût des calculs lui valut par ailleurs de reconnaître le premier que la marche du nouvel astre récemment découvert par Herschel (1780) était beaucoup mieux représentée par une orbite circulaire que par une orbite parabolique. Ce fut là l'origine du premier soupçon que l'on eut que cet astre pourrait bien être une planète nouvelle, plutôt qu'une comète comme on l'avait cru d'abord; hypothèse qui s'est confirmée (La découverte d'Uranus). Après la dissolution du Parlement il se retira dans sa famille, mais il avait signé la protestation contre cette suppression. Aussi fut-il arrêté le 18 décembre 1793, enfermé à la Force et à Ia Conciergerie où il calcula l'orbite de la comète découverte par Messier. Traduit devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort le 20 avril 1794 il fut exécuté la même jour avec les autres membres de la chambre de vacations du parlement. Les observations astronomiques de Bochart de Saron ont été insérées dans les Mémoires de l'Académie de 1761 et 1769. Il avait fait imprimer, à ses frais, le premier ouvrage de Laplace, Théorie du mouvement elliptique et de la figure de la Terre (Paris, 1784, in-4); et ce fut un vrai service qu'il rendit à la communauté scientifique; car les livres de mathématiques s'imprimant alors beaucoup très difficilement, l'ouvrage de Laplace n'aurait paru de longtemps. Avec son épouse, il avait également imprimé, à 60 exemplaires, au moyen d'une presse qu'il cachait fort soigneusement, Le Discours du chancelier d'Aguesseau sur la vie et le mort, le caractère et les moeurs de M. d'Aguesseau son père (Paris, 1778). (R. S. / B-T.).
| En Bibliothèque. - Montjoie, Éloge historique de Bochart de Saron, Paris 1800; Cassini, Eloge de M. de Saron, Paris 1810. J. Bertrand, l'Académie des Sciences et les académiciens de 1666 à 1793, Paris 1809. | | |