| Saint Lucifer, Lucifer Calaritanus, évêque de Calaris (Cagliari), en Sardaigne, mort en 371, canonisé en 1803 par Pie VII. L'année et le lieu de sa naissance sont inconnus. En 354, il fut député par le pape Libère pour aller, avec le prêtre Pancrace et le diacre Hilaire, solliciter de l'empereur Constance la convocation d'un concile qui statuerait sur les accusations dirigées et les condamnations déjà prononcées contre Athanase. Ce concile se réunit à Milan. Lucifer y prit la défense d'Athanase avec une violence qui provoqua des tumultes dans l'assemblée et au dehors. L'évêque d'Alexandrie fut définitivement condamné, et Lucifer lui-même fut banni, relégué d'abord à Germanicia (Syrie), puis à Eleuthéropolis (Palestine), enfin en Thébaïde. Pendant son exil, il écrivit des pamphlets remplis d'attaques outrageantes contre l'empereur qui se contenta de les mépriser. Julien ayant, dès son avènement, rendu la liberté aux évêques bannis, Lucifer se rendit à Antioche, ou il s'immisça dans les dissensions qui divisaient le parti catholique; il les prolongea et les envenima en consacrant Plotin comme évêque, pour continuer l'opposition contre Mélèce. Vers ce temps, un concile présidé à Alexandrie par Athanase décrétait que les ariens qui renonceraient à leur hérésie seraient pardonnés, et que les évêques qui par contrainte avaient pactisé avec l'arianisme ne seraient pas inquiétés. Lucifer protesta contre ces mesures indulgentes et, se séparant de la communion de tous ceux qui les acceptaient, il se retira en Sardaigne, où il reprit son siège. Ceux qui adhéraient à son intransigeance formèrent une secte qui s'étendit dans la Gaule, l'Afrique, l'Egypte, surtout l'Espagne et la Sardaigne. On leur donna le nom de Lucifériens. Violemment persécutés, ils chargèrent deux prêtres, Marcellin et Faustin, de présenter à Théodose une pétition, libellas precum, exposant leurs plaintes et réclamant protection. L'empereur défendit de les inquiéter; mais ce schisme ne paraît pas avoir survécu à leur génération. (E.-H. V.). Ecrits de Lucifer : Pro sancto Athanasio ad Constantium imperatorem libri II; De Regibus apostaticis; De non Conveniendo cum haereticis; De non Parcendo in Deum deliquentibus; Moriendum pro Filio Dei (Paris, 1568, in-8; Venise, 1778, in-fol.; et dans la Patrologia latina de Migne, t. XIlI). Lucifériens. On a aussi donné ce nom à quelques hérétiques du Moyen âge, qu'on accusait d'adorer le Diable. On en brûla quatorze à Tangermunde, en 1336. | |