| Sabine (Sir Edward), physicien né à Dublin le 14 octobre 1788, mort à Richmond le 26 juin 1883. Entré à quinze ans comme second lieutenant dans l'artillerie et promu capitaine à vingt-quatre ans, il prit part, l'année suivante, en 1814, à la campagne des États-Unis, puis en 1818 et en 1819, aux expéditions de John Ross et de Parry pour la découverte d'un passage Nord-Ouest. De bonne heure, il avait consacré ses loisirs à l'étude des sciences, principalement du magnétisme terrestre. Il profita de ces deux derniers voyages pour faire de nombreuses et intéressantes observations sur les variations de l'aiguille aimantée et la longueur du pendule, et, en vue de les compléter, entreprit lui-même, en 1821, sur le Criger, mis à sa disposition par le gouvernement anglais, une série de nouveaux voyages, qui embrassèrent tout l'espace compris entre l'équateur et le cercle arctique, en commençant par la côte de Sierra-Leone, pour se continuer par celles des États-Unis et du Canada et se terminer, en 1823, par celles du Spitzberg et du Groenland. Il s'occupa ensuite de faire établir dans les colonies anglaises tout un système d'observations magnéto-météorologiques, qui furent placées sous sa direction immédiate. Toutes ces recherches le conduisirent à d'importantes découvertes, qui sont venues confirmer l'hypothèse de Gauss et qui ont exercé sur les progrès du magnétisme terrestre une influence capitale. D'observations faites sur les mouvements de l'aiguille de déclinaison, Lamont en 1851 et Sabine en 1852 conclurent que le magnétisme terrestre a une variation périodique à peu près décennale. En rapprochant ce résultat de celui que R. Wolf avait signalé relativement aux taches solaires, Lamont a trouvé qu'il existe une connexion entre ces taches et le magnétisme terrestre. (Lebon, 1899). Il fut comblé, du reste, de distinctions et d'honneurs. Membre de la Société royale de Londres depuis 1818, il en devint vice-président en 1850 et président en 1861. En 1853, il présida la British Association, dont il avait été l'un des fondateurs et dont il resta le secrétaire général. En 1869, il fut créé baronnet. En 1875, il fut élu correspondant de l'Académie des sciences de Paris. Il avait, d'autre part, été successivement élevé aux grades de major général (1837) et de lieutenant général (1865). (L. S.).
| En bibliothèque - Ses écrits comprennent, outre un nombre considérable de mémoires et de notes insérés dans les Philosophical Transactions, dans le Philosophical Magazine et dans les Reports of the British Association, les ouvrages suivants, publiés à part : A pendulum expedition (Londres, 1825), où se trouvent relatés les résultats de ses voyages d'observations; Report on the variations of the magnetic intensity observed at different points at the earth's surface (Londres, 1838), où il rend compte notamment des recherches d'Erman et de Hansteen; Observations on the days of unusual magnetic disturbances made at the british colonial magnetic observatories (Londres, 1843-51, 2 part.); On the cosmical features of terrestrial magnetism (Londres, 1862), etc. De son côté, sa femme, qui fut souvent son collaborateur, a traduit en anglais le Voyage en Sibérie de Wrangel (Londres. 1844, 2 vol.), le Cosmos et les Vues sur la nature de Humboldt. | | |