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Raphaël Bienvenu
Sabatier
est un chirurgien né à Paris
le 11 octobre 1732, mort près de Paris le 18 juillet 1811. Il occupa
dès 1752 la chaire d'anatomie à
Saint-Côme, et en 1756 succéda à Morand comme chirurgien
en chef des Invalides. Il entra à
l'Académie des sciences en 1773. On
le trouve plus tard à l'armée du Nord (1792), puis secrétaire
perpétuel de l'Académie de chirurgie, inspecteur général
du service de santé des armées, professeur de médecine
opératoire à l'École de santé, etc.
Ouvrages principaux : Traité complet d'anatomie (Paris, 1775, 2 vol. in-8; 1791, 8 vol. in-8, 3e édit.); De la médecine opératoire... (Paris, 1796-1810, 3 vol. in-8 ; 1822, 4 vol. in-8). (Dr L. Hn). |
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Antoine Sabatier,
dit Sabatier de Castres, est un littérateur
français, né à Castres
le 13 avril 1742, mort à Paris le 15 juin 1817. Elevé au
séminaire, il quitta la carrière ecclésiastique pour
se livrer à son aise à son goût pour la littérature.
En 1761, il s'établit à Toulouse
et publia un poème, le Temple de la volupté, des contes
licencieux et une comédie : les Eaux de Bagneres (1763).
Appelé à Paris par le philosophe Helvétius, qui lui fit une pension de 1200 livres, il publia un recueil de vers : les Quarts d'heure d'un joyeux solitaire, puis se tourna contre les philosophes et fit un pamphlet violent contre Voltaire. La cour l'accueillit aussitôt, lui fit une grosse pension et le logea à Versailles. Il émigra dès le début de la Révolution et continua à vivre du métier de pamphlétaire à gages. Il ne put rentrer en France qu'au retour des Bourbons et reçut d'eux une pension. Son principal ouvrage est Tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François Ier jusqu'en 1772, d'un goût et d'une critique assez fins. Il a publié des contes obscènes, édité le Dictionnaire des passions de Sticolte et traduit les Contes de Boccace, etc. |
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François
Sabatier
est un littérateur français, né à
Montpellier
le 2 juillet 1818, mort à Lunel le 1er
décembre 1891. Epris de littérature
et de peinture dès sa jeunesse, il
alla en Italie dès 1838, épousa
la cantatrice Karoline Unger (1841), qui avait quinze ans de plus que lui,
et continua à voyager en Autriche,
Allemagne,
Grèce,
Turquie.
Il s'établit ensuite tantôt à Montpellier, tantôt
à la villa Concezione à
Florence.
Il a publié un livre de remarquables critiques d'art, le Salon de 1851, des traductions françaises du Tell de Schiller et du Faust de Goethe. Les Allemands jugent qu'il a pénétré profondément la poésie et l'esprit de ces oeuvres; mais ses traductions n'ont obtenu que peu de succès en France, car Sabatier a abandonné les principes traditionnels de la poésie française pour la construction du vers et la rime. |
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Louis Auguste'
Sabatier
est un théologien protestant né
à Vallon (-Pont-d'Arc), en Ardèche, le 22 octobre 1839, mort
le 12 avril 1901. Après avoir terminé ses études théologiques
à la Faculté de Montauban
(1863), il visita les principales universités allemandes et occupa
en 1864 un poste de pasteur à Aubenas. En 1868, il fut chargé
du cours de dogme réformé à la Faculté de théologie
de Strasbourg. Reçu docteur en
1870, il quitta l'Alsace après l'annexion
et fut, en 1877, nommé professeur titulaire à la Faculté
de théologie de Paris et en devint doyen en 1895.
Dans ses ouvrages théologiques, il a cherché à appliquer la méthode scientifique la plus rigoureuse à l'objet de la foi chrétienne. Pour Sabatier, le christianisme est un état intérieur de l'âme créé par l'Évangile et l'esprit du Christ et se résume dans l'attitude humble et confiante de l'enfant à l'égard de son Père céleste. Tout le reste est expression, manifestation extérieure et changeante et ne peut être imposé an nom d'une autorité extérieure à la conscience chrétienne, affranchie depuis Luther de toute tradition humaine. Cette doctrine de l'évolution est développée avec une science profonde et une véritable éloquence dans l'Esquisse d'une philosophie de la religion d'après la psychologie et l'histoire (Paris, 1897, in-8). Parmi les nombreux ouvrages théologiques de Sabatier, nous citerons : Essai sur les sources de la vie de Jésus (Paris, 1866, in-8); l'Apôtre Paul, esquisse d'une histoire de sa pensée (Paris, 1895, in-8, 3e éd.); la Notion hébraïque de l'Esprit (Paris, 1879, in-8) ; l'Origine du péché dans la théologie de l'apôtre Paul (Paris, 1887, in-8); les Origines littéraires et la composition de l'Apocalypse de saint Jean (Paris, 1888, in-8); De la Vie intime des dogmes et de leur puissance d'évolution (Paris, 1890, in-12); la Vie chrétienne et la Théologie scientifique (1900, in-8). Les conférences de Sabatier faites : à Strasbourg, sur Guillaume le Taciturne (1872), sur l'Influence des femmes dans la littérature française (1878); à Stockholm, au congrès des sciences religieuses, sur la Religion et la Culture moderne (1897); à Montpellier, sur les Derniers Jours de la Faculté de théologie de Strasbourg (1897), ont été très remarquées. Sabatier a aussi été un journaliste de grand mérite ; principal rédacteur du Temps, il envoyait chaque semaine, à partir de 1875, une correspondance littéraire au Journal de Genève, qui a été réunie en volume sous le titre de : Lettres du dimanche (Paris, 1900, in-8). Il a collaboré, à l'Encyclopédie des sciences religieuses et a, comme historien, publié une Etude sur la révocation de l'édit de Nantes. (Armand Loos). |
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Paul Dieudonné
Armand'
Sabatier est un savant né à Ganges
(Hérault) le 14 janvier 1834, mort
à Montpellier le 21 décembre 1910. Issu d'une ancienne famille
languedocienne, qui, dès l'origine de la Réforme,
avait embrassé la religion nouvelle, Sabatier fit ses éludes
dans une pension de sa ville natale et les compléta au lycée
de Montpellier. Etudiant en médecine de cette université
montpelliéraine dont il devait plus tard devenir l'une des gloires,
il fut nommé en 1855 aide d'anatomie, obtint au concours une place
d'interne des hôpitaux de Lyon (1858)
et conserva ces fonctions jusqu'en 1861.
La thèse inaugurale qu'il soutint en 1863 (Étude anatomique, physiologique et clinique sur l'auscultation du poumon chez les enfants) lui donna le droit d'exercer la médecine; mais cette carrière ne satisfaisait pas complètement son besoin d'activité intellectuelle, et, revenu à Montpellier comme chef de travaux anatomiques, il se faisait recevoir agrégé d'anatomie et de physiologie près la Faculté de médecine vec une thèse De l'absorption, soutenue brillamment après concours. Son enseignement à la Faculté de médecine devait se prolonger jusqu'en 1873, interrompu seulement en 1870-1871, Armand Sabatier ayant suivi en qualité de chirurgien en chef Ies armées de la Loire et de l'Est. Attiré vers l'anatomie
comparée, il avait obtenu la licence ès sciences naturelles,
et, en 1873, le grade de docteur avec ses Etudes sur le coeur et la
circulation des vertébrés; cette thèse, qui constitue
un monument scientifique de haute portée, valait à son auteur
un prix de l'Institut, en même temps qu'elle le faisait désigner
pour la chaire de zoologie et d'anatomie
comparée de la Faculté des sciences. Suppléant (1873-1875),
chargé de cours (1875-1878), professeur titulaire (1878), il devait
jusqu'à sa retraite (1904), que l'âge seul justifiait, faire
preuve d'une activité dont ses travaux divers, aussi importants
que nombreux, ont donné la mesure. Depuis 1901, ses collègues
l'avaient désigné pour succéder à Rouville
comme doyen de la Faculté des sciences, et il était correspondant
de l'Académie des sciences (section d'anatomie et zoologie) depuis
1895.
Après la thèse citée plus haut, Sabatier publia en 1880 une Comparaison des ceintures et des membres antérieurs et postérieurs dans la série des vertébrés, ouvrage important et qui a été longtemps l'unique base des connaissances sur le squelette des membres pentadactyles : il avait d'ailleurs poussé fort loin cette étude, et il laissa sur le sujet un volumineux travail inachevé. Il faut encore citer, dans le domaine de l'anatomie : Etudes sur la moule commune (1877); Recueil des Mémoires sur la morphologie des éléments sexuels et sur la nature de la sexualité (1886), dans lequel il avait réuni de nombreux travaux d'histologie; Spermatogénèse chez les crustacés décapodes (1892); Spermatogénèse chez les poissons sélaciens (1896), etc. Les recherches d'anatomie et de cytologie de Sabatier, son esprit hautement cultivé le poussèrent à réfléchir sur les questions philosophiques. Evolutionniste, il n'a cependant point partagé les conceptions scientifiques de Haeckel, exclusives de toute doctrine spiritualiste et de foi religieuse. Il soutenait énergiquement, au contraire, que ne s'excluent nullement les libres recherches de la science et l'attachement à la foi. Sans nier systématiquement les faits d'observation sur lesquels sont, établies les théories matérialistes, il déclare que « l'esprit humain sentira toujours, même après ses marches les plus hardies, qu'il lui reste encore l'infini à parcourir ». Ses ouvrages : Essais sur l'immortalité au point de vue du naturaliste évolutionniste (1895), De l'orientation de la méthode en évolutionnisme et surtout la Philosophie de l'effort (1904) contiennent sa défense des idées spiritualistes. (E. Santiard). |
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Paul
Sabatier
est un chimiste né à Carcassonne
(Aude) le 5 novembre 1854, mort à Toulouse
(Haute-Garonne) le 14 août
1941. Après des études au lycée Pierre-de-Fermat de
Toulouse, et admis en même temps à l'École polytechnique
et à l'École normale supérieure (1874), il opta pour
cette dernière, alla, à sa sortie (1877), comme professeur
de physique au lycée de Nîmes,
puis fut, de 1878 à 1880, préparateur de Berthelot
au Collège de France et,
cette dernière année, se fit recevoir docteur ès sciences
avec une thèse intitulée Recherches thermiques sur les
sulfures. Peu après, il fut nommé maître de conférences
à la Faculté des sciences de Bordeaux
et, en 1882, passa comme chargé de cours de physique à la
Faculté des sciences de Toulouse. Il y fut titulaire de la chaire
de chimie, de 1884 à 1930, année
de sa retraite, et en fut le doyen à partir de 1905.
Pau Sabatier est l'auteur d'importants travaux qui lui ont fait décerner en 1897, par l'Académie des sciences de Paris, le prix Lacaze (10.000 F) et le prix Nobel de Chimie (avec Victor Grignard) en 1912. Ses recherches ont porté plus spécialement sur la chimie minérale, et tout d'abord sur les sulfures alcalins et alcalino-terreux, dont il a donné, dès 1880, une étude d'ensemble. Il a ensuite étendu ses recherches aux sulfures de bore et de silicium, et, le premier, a obtenu, par distillation sous pression réduite, un persulfure d'hydrogène, se rapprochant, par sa composition, du bisulfure. Il a, d'autre part, défini la loi thermique qui régit la stabilité relative des hydrates de chlorures métalliques et a isolé le chlorhydrate ferrique, ainsi qu'un chlorhydrate cuprique rouge, bien cristallisé. Il a aussi repris l'étude de l'acide nitro-sodisulfonique bleu et a établi qu'il pouvait être préparé en solution sulfurique, ainsi que son sel cuprique bleu et son sel ferrique rose. A mentionner encore son étude physique des spectres d'absorption des chromates alcalins, qui l'ont conduit à poser la loi du partage d'une base entre deux acides dans le cas particulier de la seconde basicité de l'acide chromique, ses recherches sur la vitesse de transformation de l'acide métaphosphorique, sur les métaux nitrés (en collaboration avec J.-B. Senderens), sur l'action des oxydes insolubles à l'égard des dissolutions salines, ses belles synthèses des pétroles, cuprène, etc. Outre une centaine de mémoires originaux, d'articles et de notes, parus à partir de 1879 dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, les Annales de chimie et de physique, le Bulletin de la société chimique, il a publié : Leçons élémentaires de chimie agricole (Paris, 1889 ; 2e éd., 1900), la Catalyse en Chimie Organique (1913). Il a donné à l'Encyclopédie chimique de Frémy les articles Zinc, Cadmium, Thallium, etc. Paul Sabatier a, en outre, fondé, avec le mathématicien Thomas Joannes Stieltjes, les Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse. (L. S.). |
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