| Robert III d'Artois, petit-fils de Robert II d'Artois, né en 1287, mort à Londres le 16 août 1343. Pendant une grande partie de sa vie, il disputa le comté d'Artois à sa tante Mathilde (Mahaut d'Artois). Il fut débouté de ses prétentions par un arrêt de 1309, confirmé en 1318, et qui devint une loi générale dans le royaume et détruisit la distinction des fiefs masculins et des fiefs féminins. Il fomenta, pour se venger, une révolte et s'empara d'Arras et de Saint-Omer (1316), mais il fut vaincu par le roi de France Philippe V. Avant épousé Jeanne, soeur de Philippe VI de Valois, il aida celui-ci à monter sur le trône et obtint en récompense l'érection en pairie du comté de Beaumont-le-Roger (1329). En 1330, à la mort de Jeanne, fille de Mathilde, il revendiqua de nouveau le comté d'Artois; mais Philippe VI, qui l'avait d'abord encouragé, se retourna contre lui : on accusa Robert d'avoir fourni de fausses pièces pour faire reviser son procès et même d'avoir empoisonné Jeanne et Mathilde; il fut condamné au bannissement le 8 avril 1332. La haine de ses ennemis le poursuivit, et on l'accusa d'avoir envoûté Philippe VI que cette idée épouvantait. Robert, craignant pour sa vie, quitta la Belgique et passa en Angleterre, déguisé en marchand. Philippe VI fit enfermer, pour se venger, sa soeur au château de Chinon et les enfants de Robert à Nemours; défense fut faite à tous hommes liges et francs de donner aide ni à Robert, ni à ses descendants (1337). Edouard IV d'Angleterre, conseillé par Robert qu'il avait bien accueilli, reprit le titre de roi de France, auquel il avait solennellement renoncé. La guerre éclata, et Robert y prit part activement; il échoua devant Saint-Omer (1340) et prit Vannes (1312); mais la ville fut reprise et Robert grièvement blessé fit jurer en mourant à Edouard de le venger. L'aîné de ses enfants, Jean d'Artois, comte d'Eu, a continué la lignée de sa maison. Maurice Druon a fait de Robert d'Artois le personnage central de sa série de romans Le Rois maudits. (Ph. B.). | |