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Ribera (Antonio Pantaleon). - Poète né à Saragosse en 1580, mort à Madrid en 1620. Il fut soldat aux Pays-Bas, et plus tard secrétaire du duc de Medina Sidonia. Ribera cultiva surtout la satire, et dans la cour littéraire de Philippe IV il occupa un des premiers postes. Après qu'il eut été assassiné avec son maître Gongora dans une rue, de Madrid, ses amis publièrent un volume de ses Obras poeticas (Madrid, 1634, in-4). | ||
Ribera (Josef de), appelé aussi l'Espagnolet, lo Spagnoletto. - Peintre et graveur né à Xativa (Espagne) en 1588, mort à Naples en 1656, selon quelques auteurs, et, en réalité, en 1652, d'après un acte de décès découvert dans les archives de l'église de Santa Maria de las Nieves, à Naples. Envoyé à Valence par son père pour y faire son éducation et suivre ensuite une carrière libérale, Ribera, qui se sentait une irrésistible inclination pour la peinture, laissa là les lettres et entra comme élève dans l'atelier de Francisco Ribalta. Après quelques années d'études préliminaires, il quittait Valence pour entreprendre seul, sans ressources ni recommandations, le voyage d'Italie. Ce fut une véritable odyssée que ce voyage, odyssée toute remplie de souffrances matérielles, de privations de tout genre, même de luttes contre la misère et la faim. Le jeune artiste endura tout avec intrépidité, soutenu qu'il était par sa foi en lui-même et sa fière volonté de devenir un grand peintre. Privé de direction, son admiration dut aller à bien des maîtres et à des oeuvres très diverses. Toutefois, et sans doute après quelques tâtonnements, son choix se fixait et il devenait le disciple fervent de Michel-Ange de Caravage, dont les peintures avaient produit sur lui l'impression la plus profonde. Bien qu'il n'ait pas dû rester longtemps dans l'atelier du Caravage, car ce maître mourait en 1609, Ribera n'en conserva pas moins toute sa vie la forte empreinte de son enseignement. Non que Ribera soit demeuré l'imitateur servile de ses méthodes; il s'en faut de beaucoup; ce qui, chez Caravage n'est souvent que procédé, parti pris et manière, Ribera l'agrandit à la hauteur d'un style, plein, puissant, original, et absolument personnel. Des études poursuivies après la mort de son maître, d'après les chefs-d'oeuvre du Corrège, lui avaient été une nouvelle et féconde source d'inspiration, en même temps qu'un correctif puissant à ses premières pratiques. Revenu à Rome après de longues pérégrinations à travers l'Italie, Ribera était en pleine possession de son art. On admira ses nouvelles créations, si originales déjà, et qui n'évoquaient plus que de loin le souvenir du Caravage. C'est alors que s'ouvre pour l'artiste une existence nouvelle, mais celle-là fortunée et glorieuse. Attiré à Naples, qui appartenait à l'Espagne, son pays d'origine, le bruit de ses succès à Rome, et son talent procurèrent tout de suite à Ribera des relations, des protecteurs et des commandes. Il épousait bientôt Leonora Cortese, la fille d'un riche marchand de tableaux, et exposait en même temps, en public, un de ses chefs-d'oeuvre, l'admirable Martyre de saint Barthélemy. |
Curieux de savoir pour quelle cause une foule sans cesse grossissante se pressait devant la boutique du marchand de tableaux, située en face des fenêtres de son palais, le vice-roi, qui était alors don Pedro Giron, duc d'Ossuna, descendit dans la rue et vint se mêler à la foule. Il admira l'ouvrage et voulut en connaître immédiatement l'auteur. Ribera lui ayant été présenté, le vice-roi, qui, à l'imitation de son maître, Philippe IV, voulait avoir son peintre en titre, lui donna cette charge, à laquelle il assigna un traitement élevé et un logement dans le palais. Depuis 1620 jusqu'en 1631, Ribera produisit un très grand nombre de tableaux choisis, comme motifs, dans un ordre de sujets assez restreint. Il aime à peindre des têtes de vieillards, de philosophes chenus, des figures d'ascètes, d'apôtres, et comme compositions préférées, des scènes de martyres, de tortures, d'exécutions horribles, avec, pour personnages, des bourreaux à l'oeuvre et leurs victimes sanglantes. Les corps à demi nus lui fournissent alors l'occasion de déployer toute sa science d'observateur et d'anatomiste; il détaille chaque muscle avec précision, souligne chaque ride, chaque signe de caducité, accuse la dureté et le poli des os, marque profondément la trace des blessures anciennes ou encore béantes et rend, avec un réalisme qu'aucun autre peintre n'a égalé, ces épidermes gercés, rugueux, tannés par l'âge et la souffrance, et ces stigmates que la vie imprime sur les corps arrivés à l'extrême décrépitude. Tels sont les sujets que Ribera a traités avec le plus de raffinement et comme avec passion. Il est cependant dans l'oeuvre de Ribera d'heureuses exceptions où l'impitoyable réaliste délaisse, les effrayantes compositions pour des représentations plus humaines. Il se souvient alors des belles formes et des fraîches colorations du Corrège, et il produit l'Adoration des bergers, du musée du Louvre, la Madeleine pénitente, l'Echelle de Jacob, du musée du Prado; la Sainte Marie l'Egyptienne, du musée de Dresde; la Sainte Marie la Blanche, de l'église des Incurables, à Naples, et quelques immaculées Conceptions. Dans le nombre de ses plus puissantes oeuvres, dans sa manière habituelle et réaliste, nous nous bornons à citer plusieurs répétitions du Martyre de saint Barthélemy, à Madrid, Berlin, Dresde et au palais Pitti; la Descente de croix, au couvent de San Martino; la Sainte Trinité, au Prado; le Martyre de saint Laurent, au musée de Dresde; la Mort de Sénèque, au musée de Munich; le Silène, du musée Degli Studj de Naples, et de nombreuses répétitions, avec variantes dans l'attitude, du Saint Sébastien et du Saint Jérôme, que l'on rencontre un peu partout dans les collections publiques ou privées. |
Ribera fut un aussi habile graveur à l'eau forte que peintre puissant. Son oeuvre, composé de vingt-six pièces, montre en lui un dessinateur rigoureux, attentif surtout à la vive accentuation du détail; le Christ mort, le Martyre de saint Barthélemy, le Saint Janvier, le Saint Jérôme et le Bacchus, daté 1628, et le portrait de Don Juan d'Autriche sont autant de chefs-d'oeuvre où la correction et la sûreté du dessin sont égalées par le pittoresque et l'énergie de la pointe. Riche, fastueux même dans ses dehors, comblé de commandes et d'honneurs par la grandesse et les vice-rois, constamment entouré d'un cortège d'élèves tels que Salvator Rosa, Aniello Falcone, Luca Giordano, Giovanni Do, Fracanzani, Caracciolo, Corenzio et d'autres encore, Ribera régnait alors en maître à Naples. Cependant les biographes italiens accusent celui qu'ils nomment avec dédain lo Spagnoletto d'avoir fait preuve d'une basse jalousie à l'égard d'autres artistes tels que le Guide, Lanfranc et le Dominiquin et même d'avoir fait attenter à leur vie pour les contraindre à quitter Naples. Ces récits paraissent empreints de partialité et calomnieux, car le talent de Ribera n'avait rien à redouter du voisinage des ouvrages de ses rivaux. Lors des voyages que Velazquez fit à Naples, les deux grands artistes se lièrent d'une étroite amitié, et on sait que le peintre de Philippe IV fit à Ribera d'importantes commandes destinées à enrichir les collections royales. (P. Lefort). | ||
Ribera (Juan Antonio). - Peintre espagnol, né à Madrid en 1779, mort à Madrid en 1860. Il eut pour premier maître Ramon Bayeu, puis, à la suite d'un concours, il obtint une bourse pour venir étudier en France où il fut admis dans l'atelier de David. C'est sous la direction et l'influence de David qu'il exécuta son Cincinnatus arraché à sa charrue, tableau qui eut l'approbation du maître et auquel l'artiste donna plus tard un pendant Wamba. Ces deux toiles font partie du musée du Prado. La guerre ayant éclaté entre l'Espagne et la France, Juan Antonio Ribera se vit privé de sa pension, et, après avoir vécu quelque temps à Paris en peignant des copies, il alla se mettre à Rome aux ordres du roi Charles IV qui le nomma peintre de la chambre. Cette charge lui fut confirmée, en 1816, par Ferdinand VII, qui le commissionna pour rapporter à Madrid les oeuvres d'art enlevées à l'Espagne par les Français pendant l'invasion. En 1820, l'Académie de San Fernando l'admettait au nombre de ses membres et le nommait en 1827 directeur adjoint des études artistiques. L'emploi de peintre de la chambre ayant été supprimé en 1835, l'artiste se retira à Navalcarnero où il achetait un ancien ermitage, tombé en ruines, qu'il rebâtit et décora d'une suite de peintures religieuses. Revenu à Madrid en 1838, l'Académie le choisit comme professeur de ses cours de dessin; il était désigné pour enseigner la peinture à l'infant François d'Assise et réintégré dans sa charge de peintre de la chambre. Il fut également nommé sous-directeur du musée royal. En dehors des deux toiles que nous avons citées, Ribera est l'auteur de plusieurs décorations murales importantes, au palais royal, au Pardo et à Vista Alegre, et de deux tableaux, Jésus couronné d'épines et la Résurrection du Christ, placés dans l'oratoire du palais d'Aranjuez. Il a peint pour la salle capitulaire, à la cathédrale de Tolède, le portrait du Cardinal lngnanzo et celui de l'éminent, sculpteur José Alvarez. (P. Lefort). | ||
Ribera ou Rivera (Carlos-Luis). - Peintre espagnol né à Rome en 1845, mort à Madrid en 1891. Elève de son père Juan-Antonio Ribera, il obtint au concours, en 1830, avec son tableau Vasco Nuñez de Balboa, une place de pensionnaire à Rome et à Paris, où il entra dans l'atelier de Paul Delaroche. Rentré en Espagne, il était nommé, en 1835, membre de mérite de l'Académie de San Fernando, professeur des cours supérieurs de peinture, et en 1840, lors du mariage d'Isabelle II, peintre de la Chambre ad honorem. Parmi ses nombreux ouvrages, nous nous bornerons à citer ses grandes décorations à fresque de palais de Vista Alegre, du salon des ministres au Congrès des députés, et surtout, comme son oeuvre capitale, la décoration entière de la salle des sessions du Congrès, divisée en cinq grandes compositions historiques ou allégoriques que peuplent tout un monde de figures de héros, de législateurs et de grands hommes. Parmi ses tableaux, on note principalement l'Origine du nom des Girons à la bataille de la Sagra, exposé en 1845-1846, la Vierge adorant sort fils, l'Apocalypse de saint Jean, Don Rodrigo Calderon conduit au supplice, placé au palais royal; Marie-Madeleine au tombeau de Jésus, Henri III, le Dolent, nommé prince des Asturies, la Vierge apparaissant à saint Joseph de Calasanz, la Conversion de saint Paul, pour un couvent de Damas, ainsi qu'un très grand nombre de portraits de personnages royaux, et d'hommes célèbres contemporàins. (P. Lefort). | ||
Ribera y Tarrago (Julian). - Orientaliste espagnol, professeur d'arabe à l'Université de Saragosse, né à Carcagente le 19 février 1838. Il a publié plusieurs travaux estimés, entre autres : la Enseñaza entre los Musulmanes españoles (Saragosse, 1893, in-4); Bibliofilos y bibliotecas en la España Musulmana (Saragosse, 1896, in-16), une Colecciòn de textos aljamiados (Saragosse, 1888, in-8) en collaboration avec Gil et Sanchez; une étude très longue sur les Origenes del Justicia de Aragon(Coleccion de estudios arabes, t. II), ouvrage curieux, mais sur lequel il faudrait faire bien des réserves; avec Codera, il a édité divers volumes (t. III, IX et X) de la Bibliotheca arabico-hispana; enfin il a préparé une traduction d'Ibn-al-Koutiâ. |
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