| Reinhold (Erasme), né à Saalfeld (Thuringe), le 21 octobre 1511, enseigna l'astronomie à l'université de Wittemberg, et quitta cette ville en 1552 pour se retirer dans son pays natal, où il mourut le 19 février 1553, avant d'avoir atteint l'âge de quarante-deux ans. Il est l'auteur des tables astronomiques prussiennes (Prutenicae tabulae coelestium motuum; Wittemberg, 15551, in-4°), ainsi nommées parce que Albert, margrave de Brandebourg et duc de Prusse, était le protecteur de Reinhold. Ces tables avaient été faites d'après les observations de Copernic, comparées avec celles d'Hipparque et de Ptolémée. Reinhold y ajouta ses propres observations. Il donne une explication fort claire de l'équation des temps, et indique trois manières de calculer les tables astronomiques, construites pour une période déterminée, en prenant pour base le mouvement de l'apogée, la variation de l'excentricité et l'inégalité de la précession. Il donne, pour la variation de l'excentricité du Soleil de 0,0417 à 0,03219, et fixe la précession moyenne à 50" 12'''. En combinant certaines observations de Ptolémée et de Copernic, il assigna à l'année une longueur de 365 j 5 h 55 mn 58 s; c'est la détermination qui fut adoptée pour la réforme du calendrier grégorien. Dans la préface de son Commentaire de Purbach (Commentarius Theoricae novae planetarum J. Purbachii; Wittemberg, 1542, et 1558, in-8°), qui devait suppléer aux omissions de cet auteur et faciliter l'intelligence de certains passages de l'Almageste de Ptolémée, Reinhold se montra partisan de l'astrologie au point de vouloir rassembler tous les exemples qui paraîtraient confirmer la croyance que les éclipses présagent de grandes calamités. Reinhold fut beaucoup moins ardent que Rhéticus à défendre le système de Copernic. En supputant le mouvement des planètes tantôt à la façon de Ptolémée, tantôt suivant les idées de Copernic, il voulait prendre un juste milieu. C'était un esprit timoré, qui reculait devant les hardiesses de Copernic. (Hoefer). | |
| Reinhold (Ch. Léonard), philosophe, né en 1758 à Vienne mort en 1823, fut dans sa jeunesse placé chez les Jésuites; se sentant peu de vocation, il prit la fuite et se rendit à Leipzig, où il suivit les leçons de Platner, puis (1784) à Weimar, où il épousa la fille de Wieland. Il publia dans cette ville des Lettres sur la philosophie de Kant (1786), qui commencèrent sa réputation, fut nommé en 1187 professeur de philosophie à Iéna, et appelé en 1794 à la chaire de Kiel; il resta dans cette ville jusqu'à sa mort. Trouvant la philosophie de Kant incomplète, Reinhold voulut faire précéder l'analyse de la raison, qu'avait donnée le philosophe de Koenigsberg, d'une analyse de la conscience. Selon lui, dans la conscience, la représentation ou la pensée se rapporte à deux termes dont elle reste distincte, le sujet et l'objet. Ayant à son tour rencontré d'ardents contradicteurs, il finit par douter de la solidité de sa théorie et l'abandonna pour adopter successivement les idées de Fichte, de Bardili et de Jacobi. Il crut enfin trouver dans l'abus des mots la source des disputes des philosophes, et entreprit une critique du langage de la métaphysique. On a de lui une foule d'écrits, entre autres : Nouvelle théorie de la faculté représentative, Iéna 1789; Moyens de remédier aux malentendus en philosophie, 1790; Lettre à Lavater et à Fichte sur la croyance en Dieu, 1799. |