| Réginon chroniqueur du Xe siècle, né de parents nobles sur le Rhin au-dessous de Spire, prit l'habit monastique dans l'abbaye de Prüm dont il devint abbé en mai 892; mais il fut déposé en 899, victime de la jalousie de quelques moines qui l'avaient desservi auprès du roi Charles le Simple. L'évêque de Trèves, Ratbod, lui confia la direction du monastère de Saint-Martin de la même ville, qu'il restaura, et dont il resta abbé jusqu'à sa mort, survenue en 915. Réginon composa une chronique qui s'étend de la naissance de Jésus jusqu'à l'année 906; il la dédia en 908 à Adalberon, évêque d'Augsbourg. Dans le premier livre qui s'étend jusqu'à la mort de Charles Martel, c.-à.d. jusqu'à l'année 741, Réginon n'a donné que des extraits des chroniques plus anciennes, la chronique de Bède, le martyrologe d'Adon, l'Historia Francorum, les Gesta Dagoberti, l'Histoire des Lombards de Paul Diacre, les Annales de Saint-Amand, des vies de saints. Le second livre, qui comprend le récit des événements de 741 à 813, n'est qu'une transcription des annales de Lorsch, Annales Laurissenses majores. Le troisième livre de 813 à 906 est donc le seul qui puisse donner des renseignements utiles à l'histoire; car Réginon s'y est servi de notes annalistiques consignées sur les tables pascales de l'abbaye de Prüm, et d'une collection de lettres dont la plupart étaient relatives au divorce du roi Lothaire; pour le reste, il se fonde sur la tradition orale et ses souvenirs personnels. Un moine de Saint-Maximin de Trèves a continué la chronique de Réginon jusqu'à l'année 967. La première édition de la chronique de Réginon a été donnée à Mayence en 1521 par Sébastien de Rotenhan; Pertz l'a publiée en 1826, dans les Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. 1, pp. 537-629. (M. Prou). | |