| René-Antoine Ferchault de Réaumur est un physicien et naturaliste né à La Rochelle le 28 février 1683, mort au château de la Bermondière, coin. de Saint-Julien-du-Terroux (Mayenne), le 17 oct. 1757.Il était fils d'un conseiller au présidial de sa ville natale. Il fit ses classes chez.les Jésuites, à Poitiers, alla ensuite étudier le droit à Bourges, mais se sentant une vive passion pour les mathématiques et les sciences naturelles, vint à Paris et, bien qu'âgé de vingt ans à peine, étonna bientôt les savants par une série de mémoires et de notes de géométrie du plus haut intérêt sur des questions aussi neuves que nombreuses. En 1708, la publication d'un travail intitulé Manière générale de trouver une infinité de lignes courbes nouvelles le fit admettre à l'Académie des sciences de Paris. Il possédait, du reste, une belle fortune et il put consacrer toute son activité à la science, sans être obligé de briguer aucun emploi. Il fit même reporter sur l'Académie une pension de 42 000 livres dont l'avait gratifié, en 1720, le duc d'Orléans, alors régent, en récompense des services rendus au pays. Dans les dernières années de sa vie, on le trouve, il est vrai, intendant de l'ordre de Saint-Louis, mais il n'avait acheté cette charge que pour obliger un parent contraint de s'en défaire et il lui en remettait les émoluments. II est connu surtout par le thermomètre qui porte son nom et dont le principe de construction, à défaut de la division, a survécu. Mais ce n'est là qu'un de ses titres à l'admiration de la postérité. Ses travaux ont, en réalité, embrassé à la fois la physique générale, l'histoire naturelle, les arts industriels, et, dans chacune de ces branches, il a réalisé de grandes découvertes ou d'importants perfectionnements. Signalons tout d'abord, bien qu'elles n'occupent pas le premier rang dans l'ordre chronologique, les belles recherches et les curieuses expériences qu'il a effectuées, aux environs de 1730, tant sur la chaleur, ses effets et sa propagation que sur les mélanges frigorifiques. Il remarqua notamment que la gelée n'empêche pas l'évaporation de la neige et que certaines liqueurs, quand on les mêle, changent de volume et de température. On lui doit d'autre part, dans le domaine des sciences naturelles proprement dites, la connaissance de la nature et du mode de formation des écailles de poisson et des perles, une série d'études sur l'accroissement du test des coquillages, sur le phénomène de reproduction des pattes d'écrevisses et de homards, sur l'action électrique de la torpille, sur la locomotion des mollusques et des zoophytes, sur les conditions de la digestion chez les oiseaux de proie et chez les oiseaux granivores, etc. Son Histoire des insectes, bien qu'écrite, comme, d'ailleurs, presque tous ses ouvrages, dans un style diffus et peu correct, mérite aussi une mention spéciale, et longtemps elle a fait autorité. Il a eu enfin une large part aux progrès faits par l'industrie française dans la première moitié du XVIIIe siècle. L'Académie l'avait chargé, à peine élu, de diriger sa Description des arts et métiers. Il en profita pour chercher à les perfectionner. Dès 1711, il montrait ainsi que la torsion diminue la force des cordes, et il indiquait une nouvelle teinture de pourpre. En 1722, il fit connaître, pour le travail du fer et la fabrication de L'acier, de nouveaux procédés, qui déterminèrent dans la métallurgie toute une révolution. Trois ans après, il introduisit en France le fer-blanc. Puis il s'occupa de la fabrication de la porcelaine (1727-29). Il découvrit le moyen de fabriquer le verre blanc opaque connu sous le nom de porcelaine Réaumur, et fut par ailleurs le 1er en France à faire des essais sur l'incubation artificielle. Réaumur est en outre l'auteur de la première méthode botanique à laquelle on ait pu donner le nom de système. Au reste, il contribua par son influence, plus encore que par ses travaux à l'essor que prirent les sciences au XVIIIe s. Outre de nombreux Mémoires insérés dans le Recueil de l'Académie des sciences, on lui doit un Traité sur l'art de convertir le fer en acier et d'adoucir le fer fondu, 1722, et d'intéressants Mémoires pour servir l'histoire des insectes, 1734-42. | |