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Puvis de Chavannes

Pierre Puvis de Chavannes est un peintre français, né à  Lyon le 14 décembre 1824, et mort à Paris le 24 octobre 1898. Né d'une famille d'ingénieurs et élevé dans les études classiques, il ne commença qu'assez tard à peindre. Il étudia dans l'atelier de Scheffer et dans celui de Couture; mais dès et temps il s'est livré à lui-même et a médité son effort. Au Salon de 1859, il envoie un Retour de chasse. Maintenant, à l'heure de cette production qu'il a longtemps retardée dans la réflexion et dans l'isolement, il a la vision précise de son but et il se sent sûr de lui-même : il voit une peinture décorative faite pour décorer vraiment les monuments qu'elle orne et s'harmonisant avec eux; et cependant, sans en connaître la destination, puisqu'il n'a pas de commandes, ll expose déjà les grands panneaux de Concordia et de Bellum au Salon de 1861, et ceux du Travail et du Repos au Salon de 1863, qui deviendront, avec l'Ave, Picardia nutrix, de 1863, la belle décoration du musée d'Amiens, complétée plus tard par le Ludus pro patria en 1880 et le Jeune Picard s'exerçant à la lance en 1882. Il a donné encore l'Automne, au salon de 1864; à celui de 1866, deux peintures en camaïeu, la Vigilance et la Fantaisie, et le Jeu, en 1868, pour le Cercle de l'union artistique. En 1869, paraissent Marseille, colonie grecque, et Marseille, porte de l'Orient, pour le palais de Longchamp de Marseille. Le peintre a forcé l'attention, et s'il s'attire le dédain durable de la foule des critiques, il a pour lui l'admiration des Saint-Victor et des Gautier. Il expose en 1870 des tableaux de chevalet, ce qui est une recherche exceptionnelle dans son oeuvre, la Madeleine au désert et la belle Décollation de Saint-Jean-Baptiste; en 1872, l'Espérance; en 1873, l'Eté; puis, en 1875, la décoration de l'hôtel de ville de Poitiers : Charles-Martel, vainqueur des Sarrasins et Sainte Radegonde au couvent de Sainte-Croix; en 1876, les cartons, pour les peintures de l'église Sainte-Geneviève, aujourd'hui le Panthéon : Sainte Geneviève enfant et Saint Germain prédisant aux parents de sainte Geneviève les hautes destinées de leur enfant, qui, exécutés, seront surmontés, suivant l'ordonnancement de la décoration générale du monument, d'une procession des saints en frise
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Le Pauvre Pêcheur, par Puvis de Chavannes.
Le Pauvre Pêcheur, par Pierre Puvis de Chavannes.

Dès lors, l'art de Puvis de Chavannes semble à son apogée; et, dans le fait, les admirateurs tardifs, qui bientôt l'applaudiront malgré eux, vont se refuser à comprendre les oeuvres suivantes ou son talent s'élevera dans la simplification des formes et dans le grandissement de l'harmonie, et ils s'en tiendront étroitement aux beautés de la Sainte Geneviève. Après l'Enfant prodigue et les Jeunes Filles au bord de la mer, de 1879, le Ludus pro patria d'Amiens, en 1880, le Pauvre pêcheur, qui suscita des rires, en 1881, le Jeune Picard s'exerçant à la lance, exposé en 1882, en même temps que Doux pays pour l'hôtel de Bonnat, et le Rêve, exposé en 1883 avec le Portrait de Mlle M. C., c'est, en 1884, le Bois sacré cher aux Arts et aux Muses, pour la décoration du Palais des Arts, à Lyon, qu'il achèvera en 1886 avec le Rhône et la Saône, Vision antique et Inspiration chrétienne, au Salon de 1885, l'Automne, et, à celui de 1887, le carton de l'Alma parens pour la décoration du grand amphithéâtre, de la Sorbonne.

En 1890, à la scission de la Société des artistes français, Puvis de Chavannes suit Meissonier dans sa retraite et fonde avec lui la Société nationale des beaux-arts, qui fait au Champ de Mars ses salons annuels; il devient, après la mort de Meissonier, président de la société dont il était, dès le début, le chef moral. Il y expose, en 1890, Inter artes et naturarn, pour la décoration de l'escalier du musée de Rouen, auquel s'ajouteront, en 1891, la Poterie et la Céramique; en 1891 aussi, l'Eté pour l'Hôtel de Ville de Paris, en 1892, l'Hiver. La décoration de l'Hôtel de Ville continue en 1893 avec le carton de l'Hommage à Victor Hugo, pour le plafond de l'escalier du préfet, dont l'exécution est exposée en 1894, et qui apparaît, mis en place, dans la merveilleuse harmonie de ses bleus. Il envoie au Salon de 1895 le commencement de la décoration de la bibliothèque de Boston, les Muses inspiratrices acclamant le Génie messager de lumière, et, à celui de 1896, en même temps que trois cents dessins pris dans tout son oeuvre, cinq - sur huit - des panneaux représentant les Arts et les Sciences dont les trois derniers sont vus chez Durand-Ruel au mois de septembre, avant leur départ pour l'Amérique. Enfin, en 1897, voici le carton du morceau central de la deuxième partie de la décoration du Panthéon, Sainte Geneviève ravitaillant Paris, et, en 1898, l'exécution d'un des panneaux de côté, si admirable en sa placidité profonde, Sainte Geneviève veillant sur Paris.
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Le Rêve, par Puvis de Chavannes.
Le Rêve, par Pierre Puvis de Chavannes.

Le maître, arrivé au faîte de la gloire, honoré entre tous, applaudi sans cesse depuis le banquet triomphal de 1896 et demeuré cependant dans le calme silencieux de son oeuvre qu'il poursuit chaque jour dans la solitude rigoureuse de son grand atelier de Neuilly, est malade maintenant et attristé par la maladie de la princesse Cantacuzène, l'amie et la conseillère des jours de tristesse ou de lutte, devenue sa femme en 1897 et qui meurt au mois d'août 1898. Lui-même il meurt deux mois plus tard, le 24 octobre, dans son appartement de l'avenue de Villiers, pour lequel il a récemment quitté son étroite chambre de la place Pigalle, habitée pendant quarante ans, et près de laquelle il a peint ses premiers tableaux ; et, conduit à l'église Saint-François de Sales, il est enterré au cimetière de Neuilly. 

Aussitôt on apprit avec une surprise heureuse qu'il avait, plus laborieux que ,jamais dans la maladie et la douleur, terminé avant de mourir la décoration du Panthéon : la Sainte Geneviève ravitaillant Paris était exécutée et aussi la Mort de Sainte Geneviève. L'ensemble fut mis en place, malheureusement loin de la première partie, dès le début de 1899 ; il ne restait qu'à terminer les saints de la frise, et il s'agita des intrigues autour de cette exécution. En 1898, il avait aussi peint au bistre une Flagellation des Christ pour une illustration américaine de la Bible, et, au Salon de 1899, l'on rendit ce touchant hommage au « grand mort », le Portrait de Mme Puvis de Chavannes, si admirable en sa sobriété puissante. (Etienne Bricon).
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Marie Madeleine dans le désert, par Puvis de Chavannes.
Marie-Madeleine dans le désert,
par Pierre Puvis de Chavannes.
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