| Procope, Procopius, historien byzantin du VIe siècle. Né vers la fin du Ve siècle à Césarée de Palestine, il vint de bonne heure à Constantinople et s'y fit rapidement assez remarquer pour être, dès 525, attaché, en qualité de conseiller juridique et de secrétaire, à la personne de Bélisaire. Il fit ainsi, aux côtés du général, les campagnes d'Afrique, d'Italie, de Perse et fut le témoin oculaire d'une grande partie des événements qu'il devait raconter. En 542, il était de retour à Constantinople et il semble y avoir vécu, dans des postes importants, jusque vers 562, date probable de sa mort. Par les trois ouvrages qu'il a consacrés à l'époque de Justinien, il est l'historien principal de ce grand règne. Le plus important de ces écrits est le Livre des guerres, dont les sept premiers livres (deux pour les guerres de Perse, deux pour la guerre des Vandales, trois pour la guerre des Goths), achevés en 545, furent publiés vers 550 et auxquels Procope ajouta plus tard un huitième livre qui conduit jusqu'en 554 le récit des événements. C'est, par la précision de l'observation personnelle, le souci de l'exactitude, l'amour de la vérité, la netteté et l'abondance des connaissances géographiques et ethnographiques, l'intérêt du récit, une oeuvre de premier ordre, et malgré la flatterie obligée à l'empereur, il est aisé pour un lecteur avisé de découvrir la critique qui se cache. Comme contre-partie au Livre des guerres, Procope composa, vers 550, ses Anecdota, plus connus sous le nom d'Histoire secrète, et qui ne furent publiés, s'ils le furent, qu'après la mort de Justinien. On a fort discuté pour savoir si ce pamphlet injurieux et violent, découvert en 1623 seulement par Alemanni, est véritablement de Procope. Le fait semble absolument vraisemblable, sinon tout à fait certain, et si incontestablement l'Histoire secrète contient, contre Justinien et Théodora, des accusations puériles, outrées, souvent indémontrables et souvent ridicules, il y a cependant des informations utiles à recueillir dans l'attentive étude des Anecdota. Le troisième ouvrage de Procope, Sur les constructions de Justinien (aussi connu sous le nom des Edifices) composé vers 558-560 dans un but de flatterie évident, et où le panégyrique de l'empereur dépasse souvent les limites permises, n'en est pas moins, par la masse des renseignements géographiques et économiques qu'il renferme, un des traités les plus importants pour l'histoire intérieure de l'empire byzantin. Procope est donc un des historiens les plus considérables de Byzance, et l'écrivain, chez lui, volontiers inspiré des modèles antiques et en particulier de Thucydide, n'est pas de moindre valeur que l'historien. (Ch.Diehl). | |