| Probus (Valerius), grammairien latin de la seconde moitié du Ier siècle de l'ère chrétienne. Il appliqua les méthodes critiques de l'école alexandrine à l'étude des grands poètes latins, Lucrèce, Virgile, Horace, Perse. Il avait une préférence marquée pour la littérature archaïque. On a conservé sous son nom un commentaire des Bucoliques et des Georgiques de Virgile, une biographie de Perse et un extrait des abréviations juridiques tiré de son traité De notis. Par contre, il est certain que d'autres ouvrages de grammaire (Catholica, sur le nom et le verbe; Ars vaticina, manuel de grammaire) sont une oeuvre du IVe siècle. Il faut probablement identifier ce Valerius Probus avec un Valerius Probus natif de Berytos, contemporain de Néron, cité par Suétone, qui brigua longtemps l'emploi de centurion et ne s'appliqua aux lettres qu'en désespoir de cause. (A.-M. B.). | |
| Probus (Marcus-Aurelius), empereur romain (276-282), né à Sirmium, assassiné près de Sirmium en 282. Fils d'un tribun militaire du nom de Maxime, mort en Égypte, il fut protégé par l'empereur Valérien, qui, dès son adolescence, le nomma tribun. Il se distingua dans la guerre contre les Sarmates et fut mis à la tête d'une légion d'élite. Il remporta une couronne civique en sauvant Valérius Flaccus des mains des Quades. Ses campagnes ultérieures en Afrique, Egypte, Arable, Perse, Scythie, Germanie, Gaule, le firent regarder comme le plus remarquable des généraux romains, aimé de ses soldats pour le soin avec lequel il veillait à leurs besoins, tout en maintenant une ferme discipline. Tacite le nomma gouverneur de tout l'Orient, et, à la mort du vieil empereur, Probus fut proclamé par son armée de Syrie (avril 276). Son concurrent Florianus, frère de Tacite, fut tué à Tarse par ses soldats deux mois après, et le Sénat reconnut Probus. Agé d'une quarantaine d'années, il gouverna avec une énergie remarquable et rétablit complètement les affaires de l'Empire. Dans la Gaule, envahie par les Germains, il reprit 60 villes, vainquit 400 000 Barbares et refoula les autres au delà du Rhin. Il les y suivit, les contraignit à restituer leur butin et à fournir un contingent de 16 000 hommes qu'il répartit par petits groupes entre lés différentes armées. Il projetait même de réduire la Germanie en province romaine et y installa une ligne de forts. Il assura de même la sécurité de la Rhétie et du Norique, repoussa les Goths de la frontière thrace, soumit les brigands d'Isaurie, imposa la paix aux Perses, défit les Blemmyes d'Ethiopie, comprima les révoltes de Saturninus à Alexandrie, de Proculus et Bonosus en Gaule et en Espagne. Il revint alors à Rome célébrer son triomphe, confirma les droits du Sénat, s'occupa de favoriser l'agriculture, transplantant des colons barbares dans des régions dépeuplées. Les soldats n'ayant plus à combattre, il les employa à des travaux d'utilité générale, plantation de vignes sur les rives du Rhin et du Danube, dessèchement des marais du Danube et de la Save. On prétendit qu'il avait exprimé l'espoir que les soldats deviendraient inutiles; des meneurs les excitèrent contre lui, et dans une émeute soulevée au camp de Sirmium, Probus fut traqué dans une tour et égorgé. Le témoignage de son historien Vopiscus confirmé par les autres nous fait voir en ce soldat illyrien d'obscure extraction un des plus remarquables empereurs romains; chef militaire et administrateur de premier ordre, d'un caractère à la fois énergique et juste, simple et aimable. Sa vigueur physique est attestée par des exploits amoureux, peut-être grossis par la légende, mais aussi par ses exploits guerriers. C'est lui qui a définitivement arrêté la première invasion des Barbares, celle du IIIe siècle, et permis, derrière la frontière solidement gardée, l'organisation de la monarchie administrative du Bas-Empire. (A.-M. B.). |