| Galla Placidia, fille de Théodose le Grand et de sa seconde femme Galla, née vers la fin du IVe siècle, morte en 450. Elle eut pendant la première moité du Ve siècle une existence singulièrement romanesque. Tombée au pouvoir d'Alaric, au moment de la prise de Rome (410), emmenée prisonnière en Gaule à la suite de l'armée wisigothique, elle inspira une vive passion au roi barbare Ataulph, qui, désireux de se rapprocher du monde romain, épousa la princesse à Narbonne (414). Après la mort violente d'Ataulph (415), Galla Placidia fut remise aux mains de l'empereur et dut, sur l'ordre d'Honorius, épouser le tout-puissant ministre Constantius (417). Associée avec lui à l'Empire, revêtue du titre d'auguste, elle continua, même après la mort de Constantius (421), à jouer un grand rôle à Ravenne, jusqu'au jour où une intrigue de cour l'obligea à s'exiler à Constantinople (423). La mort d'Honorius, l'avènement d'un usurpateur au trône d'Occident lui donnèrent bientôt l'occasion de reprendre place dans les événements politiques; elle fit valoir auprès de Théodose Il les droits de son fils Valentinien, et, en effet, une armée de l'empereur d'Orient ramena à Ravenne et rétablit sur le trône le jeune prince et sa mère (425). Toute-puissante dès lors sur l'esprit d'un souverain âgé de six ans, elle gouverna pendant vingt-neuf ans, en qualité de régente, l'empire d'Occident. Sans doute, elle provoqua, par de maladroites intrigues, la perte de l'Afrique (429); mais par sa hauteur d'esprit et son courage, par le concours qu'elle sut trouver auprès du patrice Aétius, elle soutint pendant quelque temps l'Empire chancelant. Quand elle mourut, elle voulut être ensevelie dans cette ville de Ravenne qu'elle avait tant aimée et embellie de constructions mémorables; aujourd'hui encore, on voit son sarcophage, auprès des tombeaux de son frère Honorius et de son mari Constantius, dans cette charmante chapelle des saints Nazaire et Celse, plus connue sous le nom de mausolée de Galla Placidia, et qui est peut-être ce que l'art chrétien du Ve siècle nous a laissé de plus exquis. Un intéressant portrait de la princesse nous a été conservé dans le célèbre diptyque de Monza. | |