Piloty

Après quelques tableaux de genre imités de Riedel, il s'affirma dans la Nourrice (1853) qui fit sa réputation technique, aborda la peinture d'histoire avec Fondation de la Ligue catholique (1854), où s'accusent nettement ses qualités de coloriste et son insuffisance dans l'expression ainsi que sa tendance vers l'effet théâtral.

Il exerça sur ses concitoyens une grande influence. Nommé professeur à l'Académie de Munich, il fit, en 1856, un second voyage à Paris et en Italie et remplit, de 1874 jusqu'à sa mort, les fonctions de directeur de l'Académie. Son enseignement était très recherché, et c'est dans son atelier que se sont formés quelques-uns des plus célèbres peintres allemands de son temps, Lenbach, Defregger, Hans Makart, Grützner, etc. 
-

La Mort de César, par Carl von Piloty.

L'oeuvre qu'il a laissé est considérable. Nous citerons entre autres : Filles au bain, Seni devant le corps de Wallenstein (1855, Pinacothèque, Munich); Galilée en prison (musée de Cologne); Néron contemplant les ruines de Rome (1861, musée de Budapest); Christophe Colomb (1866); Marie Stuart écoutant la lecture de sa sentence (1869); le Dauphin Louis XVII et Maître Simon (1871); Henri VIII demandant la main d'Anne de Boleyn (1873); Thusnelda au triomphe de Germanicus (1873,  Pinacothèque); l'allégorie de Munichia à l'hôtel de ville de Munich (1874-1879); les Vierges sages et les Vierges folles (1881); la Mort d'Alexandre (1885, musée de Berlin), etc. 

Adversaire des classiques, Piloty a prêché l'imitation de la nature; sa tendance est mélancolique et pathétique, sa vision superficielle. Comme professeur, il fut hors ligne et s'efforça toujours da respecter l'originalité de chacun de ses élèves. (GE).