| Petahia de Ratisbonne, voyageur du XIIe siècle. On ne connaît ni la date de sa naissance, ni celle de sa mort, et c'est à peine si, par son récit de voyage, on connaît le nom de ses frères, R. Isaac ha Laban (blanc) et R. Nahman. Marchant sur les traces d'un autre voyageur du même siècle, Benjamin de Tudèle, il parcourt le monde. Par la Bohème, la Pologne, la Russie jusqu'au delà du Dniepr, la Khazarie ou Crimée, l'Arménie, la Babylonie, la Syrie, il arrive à Jérusalem lorsque les successeurs de Godefroy de Bouillon étaient encore les maîtres de la ville sainte, soit peu avant la prise de cette ville par Saladin, en 1187 (Les Croisades). On ignore la suite du voyage de Petahia, quels étaient les pays qu'il a encore parcourus, et par quel chemin il est rentré en Allemagne; seulement, d'après la fin de son récit, on suppose qu'il est rentré par la Grèce. Cet itinéraire nous est révélé par l'oeuvre qui lui a survécu, sous le titre de Siboub ha' Olam, « Tour du monde » (éditition princeps, Prague, 1595, reproduite avec une version latine dans les Exercitationes de J.-G. Wagenseil (Altorf,1687 et 1696, in-4). Son ouvrage ne donne pas ses mémoires directs; ce sont des extraits tirés de ses notes par d'autres mains, qui ont eu le tort d'abréger, d'omettre parfois des détails essentiels. Petahia voyageait pour connaître l'état moral, et politique des communautés juives dans les différentes parties du monde (La Diaspora juive). Bien qu'il observe souvent avec fidélité et nous offre des notes curieuses, il cède au goût du siècle pour le merveilleux. (M. Schwab). | |